CONSTITUTION CARBONIQUE đŸ””

DĂ©finition de la constitution

La Constitution Carbonique est comme toute Constitution :
« Un ensemble de caractéristiques génétiquement déterminées, conditionnant une typologie précise, des traits caractériels et comportementaux, des orientations réactionnelles pathologiques spécifiques, évoluant avec le temps, en fonction des facteurs environnementaux ».

Le type Carbonique se module sur les grands signes du Type Sensible rĂ©vĂ©lĂ© lors de l’expĂ©rimentation pathogĂ©nĂ©tique de Calcarea ostrearum.

Etablie par Hahnemann lui-mĂȘme, cette pathogĂ©nĂ©sie figure dans le traitĂ© des Maladies Chroniques (1828).

Jahr (1801-1875) relÚve déjà dans son Nouveau Manuel de Médecine Homéopathique (1840) que Calcarea carb. convient aux « affections des personnes à constitution pléthorique ou lymphatique avec disposition à des blennorragies, des rhumes de cerveau, des diarrhées ».

TrĂšs Ă©videmment les successeurs d’Hahnemann perfectionneront, affineront cette approche typologique.

Le type Carbonique est brĂ©viligne et large, lourd voire gros, manquant de souplesse, robuste et rĂ©sistant. L’Ă©tage abdominal domine nettement : c’est un digestif.

Cette Constitution est marquée de Psore et de Sycose. Maladies métaboliques et tumeurs sycotiques sont ses dangers menaçants.

Parmi les personnages historiques sont de beaux Carboniques : Cromwell et ses « TĂȘtes rondes », le marĂ©chal Joffre, Clemenceau, Einsenhower, Winston Churchill, les Papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Les Putti de la Renaissance italienne, petits angelots alertes et roses donnant une jolie image du bĂ©bĂ© Carbonique. Rubens le classique, Botero le moderne sont les peintres du Carbonique.

La Constitution Carbonique dĂ©finit donc un ensemble d’individus brĂ©vilignes gras, gros, trapus, lents mais robustes et logiques. « Esprit carrĂ© dans un corps rond ».

Au fil de l’Ăąge le type se modifiera mais ossature et assiette garderont toujours cette Ă©paisseur, quel que soit le stade de la sĂ©quence Ă©volutive.

Description de la constitution

LIEN ENTRE CONSTITUTION ET DIATHÈSE

Sycose đŸ”„ïž Carbonique đŸ”„ïž Psore grasse

« Beau bébé ! »

VĂ©ritable petit Bouddha, fiertĂ© de sa maman. Mais cette gentille surcharge pondĂ©rale, ces capitons de cellulite sont dĂ©jĂ  un avertissement pour l’avenir. A gros bĂ©bĂ© risque d’obĂ©sitĂ©, diabĂšte gras vers la cinquantaine, flĂ©au du Carbonique.

Morphotype
  • Gras aux bonnes joues. TrĂšs cellulitique.
  • Grosse tĂȘte ronde Ă  larges fontanelles se fermant tardivement. Transpire abondamment de la nuque, surtout la nuit : mouille son oreiller.
  • Petit ventre grassouillet. Bras et jambes courts et potelĂ©s.
  • Croissance staturale modĂ©rĂ©e, lente mais rĂ©guliĂšre. La dentition n’est pas en avance mais les dents sont de bonne qualitĂ©.
  • Teint clair, blanchĂątre, crayeux. Peau fragile et acidulĂ©e. Mais on peut ĂȘtre africain ou asiatique et ĂȘtre parfaitement Carbonique. L’odeur sĂ»re du corps est une bonne signature.
Comportement
  • Besoin de beaucoup de tĂ©tĂ©es, de biberons, de nourriture: c’est un oral type. Pourtant notre petit Carbonique supporte mal lait et dĂ©rivĂ©s, aggravation lactĂ©e que nous retrouverons Ă  travers toute la lignĂ©e carbonique.
  • Calme. Dort profondĂ©ment et paisiblement, volontiers sur le ventre (risque de mort subite d’autant plus qu’il rĂ©gurgite).
  • Refuse le changement d’habitude. DĂ©prime les lers temps de la crĂšche, ne s’alimente plus, ce qui Ă©videmment Ă©tonne.
  • EnervĂ© par le bruit, une lumiĂšre trop vive. Mais s’apaise dĂšs qu’il est pris dans les bras.
  • Lent Ă  s’Ă©veiller : on attend avec impatience le 1er sourire qui tarde. Lent pour la marche : prĂ©fĂšre ramper que se redresser
Points faibles

Le digestif :
Le petit Calcarea est un glouton. Il est avide de ce lait qu’il supporte mal, d’oĂč rĂ©gurgitations, reflux acides, vomissements, diarrhĂ©es acides, gaz.
Les mamans devront ĂȘtre invitĂ©es Ă  ne pas trop gaver ce nourrisson qui ne demande qu’Ă  l’ĂȘtre. Le trop de poids n’est pas signe de santĂ©, mĂȘme Ă  ce stade.

Le cutané:
Sa peau est le miroir de sa Psore. L’eczĂ©ma atopique est frĂ©quent, CodĂ©e gĂ©nĂ©tiquement, exacerbĂ©e par des allergĂšnes environnementaux, l’atopie ne cĂšdera qu’Ă  l’administration en remĂšde de fond de Calcarea carb. haut diluĂ©, 12 Ă  30 CH.

Morphotype
  • Toujours replet avec sa tĂȘte brachycĂ©phalique. Grandit lentement mais rĂ©guliĂšrement. Os Ă©pais et solides.
  • Le teint reste pĂąle, l’odeur acidulĂ©e persiste.
  • Bon articulĂ© dentaire. Dents larges blanches, bien plantĂ©es. Nul besoin d’orthodontie.
  • Bonne calcification des vertĂšbres. Le dos manque de souplesse. Mais la lĂ©gĂšre hyperlaxitĂ© des jambes engendre un genu valgum qui se corrigera spontanĂ©ment par la suite. Raideur gĂ©nĂ©rale. Cet enfant ne sera jamais un acrobate.
  • Digestion lente, gaz et surtout rĂ©gurgitations, reflux et aciditĂ©s gastriques. Avec Calcarea carb., nous sommes dans la « diathĂšse acide ».
  • Le sexe se dĂ©veloppe lui aussi lentement. Les testicules tardent Ă  descendre dans le scrotum.
Comportement
  • Tranquille, mĂ©thodique. Peut devenir paresseux, mou, apathique. EntĂȘtĂ©, taciturne, trĂšs persĂ©vĂ©rant.
  • DĂ©jĂ  frileux, il se couvre bien. S’assied Ă  cĂŽtĂ© du radiateur. Travail scolaire lent mais rĂ©gulier. Laboure le champ du savoir. Peu brillant reste dans une bonne moyenne. Finit par avoir de trĂšs bons rĂ©sultats : la tortue carbonique rattrape le liĂšvre phosphorique.
  • Bon esprit logique d’observation, d’abstraction. Les sciences, les maths lui conviennent.
  • Aime les jeux logiques, construction, philatĂ©lie. Paradoxalement adore les films baroques, d’Ă©pouvante, comme les mangas japonais: il s’y dĂ©foule.
  • DĂ©sir d’aliments lourds neutralisant l’aciditĂ© gastrique qui domine le petit enfant porte de la terre Ă  sa bouche, l’enfant de la craie. DĂ©sir de pĂątes, pommes de terre et autres fĂ©culents, Ɠufs durs.
Points faibles
  • Toujours le digestif, surmenĂ© par la suralimentation. AciditĂ©s, diarrhĂ©es acides (Cf. Rheum).
  • Rhinopharyngites rĂ©pĂ©tĂ©es avec vĂ©gĂ©tations et polyposes nasales, grosses amygdales, bronchites.
  • PubertĂ© tardive, c’est l’ancien syndrome adiposo-gĂ©nital. La sexualitĂ© est lente Ă  arriver. En la matiĂšre, il ne sera pas un « foudre de guerre ».
  • ObĂ©sitĂ© infantile. La surcharge pondĂ©rale de plus en plus frĂ©quente frappe essentiellement l’enfant Carbonique. Outre les recommandations hygieno-diĂ©tĂ©tiques, on ne peut le faire maigrir qu’en lui prescrivant rĂ©guliĂšrement son remĂšde constitutionnel en hautes dynamisations.
Morphotype
  • BrĂ©viligne et gras. L’Ă©tage abdominal, digestif domine. Nous sommes au niveau du « syndrome mĂ©tabolique ». Tour de ventre :>102 cm chez l’homme, > 85 cm chez la femme.
  • Dos droit, thorax large, membres courts et raides. A l’extension du bras, l’avant-bras n’arrive pas Ă  l’horizontale mais fait un angle aigu vers le haut. A la flexion du buste, les mains s’arrĂȘtent Ă  mi-course au niveau des genoux. Les gymnastiques d’assouplissement forcĂ© ne lui sont guĂšre utiles. Il lui faut des gymnastiques douces pratiquĂ©es au long cours.
  • Plante des pieds affaissĂ©e avec rĂ©duction de l’arche plantaire interne.
Comportement

Psychorigide, frileux, aime ĂȘtre bien couvert. Esprit mĂ©thodique, tenace, n’aimant pas la fantaisie. Ce n’est ni un poĂšte, ni un bohĂšme mais un homme d’action calme, posĂ©, rĂ©flĂ©chi, plein de sang-froid. Se dĂ©place lentement. N’aime pas beaucoup les voyages. Tourisme en chambre. Excellents pĂšre et mĂšre de famille, nombreux enfants. Se plaĂźt Ă  la campagne. Mais il peut, envers de la mĂ©daille, devenir paresseux, apathique, lymphatique. DĂ©pressif il s’angoisse pour l’avenir. En proie Ă  des impulsions bizarres, craint de devenir fou.

Points faibles
  • Surpoids, obĂ©sitĂ©. Il faut rĂ©duire l’alimentation en fĂ©culents, sucres, surtout fromages et dĂ©rivĂ©s lactĂ©s. Le Carbonique assimile mal le calcium: risque de lithiases. VĂ©rifier ses parathyroĂŻdes.
  • Insuffisance thyroĂŻdienne fruste. VĂ©rifier la TSH.
  • Maladies de plĂ©thore, syndrome mĂ©tabolique HTA, diabĂšte gras, hypercholestĂ©rolĂ©mie, goutte.
  • Lithiases: vĂ©siculaire, rĂ©nale.
  • AciditĂ© du tube digestif, Ɠsophage, estomac. Reflux gastro-Ɠsophagien. Hernie hiatale.
  • AdĂ©nome de la prostate. Fibrome utĂ©rin.
  • Arthrose, lombalgies, gonalgies, coxarthrose.

Ce fut un beau bébé, ce sera un « beau vieillard », au visage marmoréen. Le carbonique vit vieux.

Morphotype
  • Beau visage au crĂąne arrondi, le plus souvent chauve. La peau est diaphane, finement ridĂ©e. L’Ɠil est clair. Cataracte frĂ©quente.
  • Bon Ă©quilibre statural. Epaules larges, membres robustes. Tendance au surpoids.
Comportement
  • PlaciditĂ©, reste trĂšs organisĂ©, un peu maniaque.
  • Veut qu’on le laisse en paix. IndiffĂ©rence. SĂ©dentaritĂ©.
  • Aime mots croisĂ©s ou flĂ©chĂ©s. Mauvaise mĂ©moire.
Points faibles
  • HTA, ralentissement cognitif.
  • Mauvaise vue, mauvaise ouĂŻe.
  • Grosse prostate.
  • Raideur articulaire. Arthrose. Pertes d’Ă©quilibre faciles. Fracture.
  • S’endormira un soir paisiblement pour ne pas se rĂ©veiller.

RemÚdes de la série

CONSTITUTION đŸ”” CARBONIQUE

CALCAREA CARB. ♟ Natrum carb. âžĄïž Magnesia carb. âžĄïž Kali carb. âžĄïž Ammonium carb. âžĄïž Calcarea carb. âžĄïž Baryta carb.

C’est une des plus belles illustrations de la thĂ©orie Ă©noncĂ©e par Henri Bernard.

L’anion, CO3–, restant identique Ă  travers toute cette sĂ©rie, le cation mĂ©tallique variera d’un stade existentiel Ă  l’autre.

Nous passerons ainsi du stade calcique, l’originel, au stade magnĂ©sien, puis potassique, sodique, ammoniacal. Le stade ultime qui, dans toute autre sĂ©quence serait acide, deviendra ici barytique du fait de l’instabilitĂ© de l’acide carbonique. Chez le grand vieillard, retour frĂ©quent au stade originel, Calcarea carb.

Nous aurons donc :

Carbonate de calcium âžĄïž Carbonate de magnĂ©sium âžĄïž Carbonate de potassium âžĄïž Carbonate de sodium âžĄïž Carbonate d’ammonium âžĄïž Carbonate de baryum âžĄïž Carbonate de calcium.

Donc :

Calcarea carb. âžĄïž Natrum carb. âžĄïž Magnesia carb. âžĄïž Kali carb. âžĄïž Ammonium carb. âžĄïž Calcarea carb. âžĄïž Baryta carb.

Ou plus simplement : Ca -> Mg -> K -> Na -> NH * 4 -> Ba -> Ca

 

Il n’est pas ici question de nous enfoncer dans le dĂ©tail de la pathogĂ©nĂ©sie de ces diffĂ©rents sels Ă©volutifs. Nous disposons tous d’excellentes MatiĂšres mĂ©dicales. Il nous suffit de les consulter, ce que vous ne manquerez pas de faire. Mais vous devez comprendre, Ă  travers certains symptĂŽmes significatifs, les modalitĂ©s de cette Ă©volution, les caractĂ©ristiques de chaque Ă©tape, la profondeur de la diathĂšse sous-jacente.

Ainsi vous serez mieux Ă  mĂȘme de diagnostiquer le bon RemĂšde Constitutionnel.

En le prescrivant en hautes dynamisations selon la « Similitude Constitutionnelle » vous aurez toute chance de redresser des fonctionnements perturbĂ©s et rĂ©tablir un Ă©quilibre Ă©nergĂ©tique nĂ©cessaire Ă  la santĂ©. A partir de Calcarea carb. ostrearum, l’huĂźtre marine, et au fil de la sĂ©quence nous rencontrerons ainsi sous le vernis de la Sycose, la Psore omniprĂ©sente s’aggravant d’un bout Ă  l’autre de la chaĂźne existentielle.

 

  1. Magnesia carbonica : stade magnĂ©sien. Ici le spasme apparaĂźt. Calcarea carb. Ă©tait un calme, en dehors de courir parfois bizarrement dans les escaliers, Magnesia carb. est un excitĂ©, un nerveux, un spasmodique. Les 1Ăšres angoisses surgissent. C’est un spasmophile gras.

Nous retrouverons certes l’aciditĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e de Calcarea carb. mais Ă©galement :

  • Des nĂ©vralgies et spasmes musculaires de localisation variĂ©e engendrant des douleurs multiples, < la nuit, forçant Ă  se lever, Ă  marcher, pire au toucher et au froid. Des nĂ©vralgies faciales, surtout gauche (droite: Magnesia phos.).
  • Des diarrhĂ©es acides, douloureuses, pliant en 2, mousseuses, verdĂątres (cf. Rheum, Chamomilla).
  • RĂšgles douloureuses chez la jeune femme par spasme du col utĂ©rin, pliant en 2, coulant la nuit plutĂŽt que le jour (Pulsatilla). Une aggravation gĂ©nĂ©rale par le lait et les fromages comme tout carbonique qui se respecte.

Nous sommes Ă  un stade de spasmophilie, de fibromyalgies, plus spectaculaire peut-ĂȘtre chez le Phosphorique que chez le Carbonique oĂč le calme propre Ă  cette Constitution amortit en quelque sorte la dĂ©gradation spasmique.

 

  1. Kali carbonicum. C’est un stade de dĂ©compensation Ă©nergĂ©tique signalĂ© par une fatigue importante permanente, ressentie plus nettement aprĂšs le rapport sexuel. C’est aussi un stade d’ƓdĂšme, de boursouflure donc de rĂ©tention et de mauvaise Ă©limination liquidienne.
  • Sujet pĂąle, bouffi, gonflĂ©, gras. Les ƓdĂšmes sont visibles aux paupiĂšres, et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  l’angle interne de la paupiĂšre supĂ©rieure ainsi qu’aux chevilles, Ă  chercher dans la zone rĂ©tromallĂ©olaire lorsqu’ils sont discrets. Mais Kali carb. dans sa globalitĂ© est gonflĂ©. Grosses jambes et aussi gros bras, par exemple aprĂšs mammectomie.
  • AnĂ©mie frĂ©quente. Kali carb, apparaĂźt chez un carbonique qui saigne: rĂšgles trop abondantes, de mauvaise odeur, mĂ©nomĂ©trorragies de la mĂ©nopause, stĂ©rilet, suite d’IVG.
  • Colite avec constipation opiniĂątre et distension du ventre et de l’estomac. LĂ  aussi rĂ©tention. DĂšs qu’on absorbe quelque nourriture: <« tous les aliments semblent se transformer en gaz » difficiles Ă  Ă©vacuer.
  • Syndrome pulmonaire avec bronchite et toux sĂšche Ă©puisante, allergies respiratoires, asthme. Nette aggravation horaire de 2h Ă  3h du matin. Rappelons-nous, la Psore fĂ©conde le Tuberculinisme.
  • Le tout dans un contexte de douleurs lancinantes, piquantes comme par des coups de canif ou d’aiguille, < par le froid, < couchĂ© sur le cĂŽtĂ© douloureux (≠ Bryonia), < de 2 Ă  3 h du matin.

Kali carb. comme Calcarea carb. transpire beaucoup, au moindre exercice, effort d’élimination Ă  respecter chez ce psorique dont la latĂ©ralitĂ© droite tĂ©moigne comme pour Calcarea de l’atteinte de l’axe Foie – VĂ©sicule biliaire – Rein.

Mais le problĂšme pulmonaire avec ses allergies aux pollens et acariens, ses bronchites et essoufflements asthmatiques signe l’atteinte tuberculinique dominante certes tardive car le stade Kali carb. se dĂ©veloppe vers 40 – 50 ans, en rapport sans doute avec la multiplication des allergĂšnes respiratoires de la citĂ©.

Le iatrogÚne paraßt également en cause dans cette arrivée au stade Kali se substituant à Calcarea.

Le traitement gĂ©nĂ©ralisĂ© des hypertensions mĂȘme modĂ©rĂ©es par diurĂ©tiques et inhibiteurs de l’enzyme de conversion qui font tousser, entraĂźne au long cours une dĂ©plĂ©tion potassique du compartiment cellulaire. L’ƓdĂšme est lĂ  qui en tĂ©moigne.

Stade potassique : ƒdĂšme – fatigue – anĂ©mie

 

  1. Natrum carbonicum stade sodique de la série.

Le carbonate de soude est un sel dont la pathogĂ©nĂ©sie est peu fouillĂ©e. C’est dommage.

Il s’agit d’un sujet gras encore plus pĂąle, plus gonflĂ©, plus mou que Kali carb. Sa fatigue confine Ă  l’épuisement. Comme tout bon carbonique, il ne supporte ni lait, ni fromage qui dĂ©clenchent des diarrhĂ©es. Mais ses selles ont une curieuse signature, jaune comme de la pulpe d’orange. Tout comme les Ă©coulements du nez et les crachats.

Ce jaune des excrĂ©tions Ă©voque d’autres mĂ©dicaments jaunes : Hydrastis, Chelidonium, Berberis, Kali bich., Condurango, tous remĂšdes de cancĂ©rinisme. Ce stade reprĂ©sente une franche aggravation diathĂ©sique par rapport au tuberculinisme de Kali carb.

Un paradoxe: tous ces carboniques sont frileux, sauf justement Natrum carb.

Natrum carb. est aggravĂ© par la chaleur de l’appartement, du soleil, de l’étĂ©. C’est un remĂšde de canicule. Chez un sujet infiltrĂ© et gras, tout comme Natrum mur. l’est mais chez un maigre et sec.

Cette exception par rapport Ă  la frilositĂ© gĂ©nĂ©rale du carbonique est liĂ©e Ă  l’ion Sodium et Ă  sa prĂ©sence dans le compartiment liquide extracellulaire de l’organisme.

Lorsque la tempĂ©rature s’élĂšve la transpiration dĂ©jĂ  abondante chez tout carbonique s’accroĂźt entraĂźnant une perte de sodium. La pression osmotique plasmatique augmente. Du liquide intra-cellulaire sort de la cellule visant Ă  pallier le dĂ©sĂ©quilibre osmotique. Une dĂ©shydratation cellulaire s’installe avec fatigue profonde. Des diarrhĂ©es rĂ©pĂ©titives qui aggravent, une irritation pulmonaire ƓdĂ©mateuse s’installent.

Le stade de Natrum carb. se développe surtout entre 50 et 60 ans.

 

  1. Ammonium carbonicum, carbonate d’ammonium. Le stade ammoniacal est une aggravation par rapport au sodique. La syncope le caractĂ©rise; rupture brĂšve mais rĂ©elle avec la rĂ©alitĂ© de l’existence. Ce stade syncopal s’accompagne chez le sujet d’une apprĂ©hension de sa propre mort qui, effectivement sur un plan chronologique le rapproche d’Aurum.

C’est un carbonique toujours gras, comme soufflĂ© mais Ă  bout de souffle.

L’aspect floride contraste avec la fatigue profonde, permanente, comme « insensĂ©e », du sujet. Sensation d’évanouissement tout proche frĂ©quente. On le renverrait volontiers au psychiatre : « C’est nerveux, c’est de la dĂ©pression ! », tant il a bonne mine malgrĂ© son angoisse de mort. Point du tout : c’est un Ammonium donc un Carbonique qui vieillit, mais mal.

Ammonium, ion volatil, Ă©vanescent dont l’arrivĂ©e dans la sĂ©rie tĂ©moigne d’une fĂącheuse Ă©volution vers la dĂ©faillance cardio-rĂ©nale.

A ce stade nous voyons se développer des palpitations, de la tachycardie, une instabilité tensionnelle, une dyspnée < au moindre exercice, surtout au rapport sexuel. La sécrétion des peptides natriuriques du type B est augmentée.

Du cĂŽtĂ© rĂ©nal, les urines diminuent, la crĂ©atinine et l’urĂ©e augmentent.

Cette insuffisance cardio-rĂ©nale pointant Ă  l’horizon explique la tendance syncopale qui, sur un plan iatrogĂšne, sera aggravĂ©e par la prescription de bĂȘtabloquants formellement contre-indiquĂ©s chez un Ammonium.

Le signe avant-coureur de cette dĂ©compensation sera l’apparition progressive d’un coryza tenace mais sec, bouchant hermĂ©tiquement les narines la nuit et rĂ©veillant, vĂ©ritable syndrome d’apnĂ©e du sommeil. On en connaĂźt les consĂ©quences sur le plan vasculaire.

Ammonium carb., sel d’ammoniac Ă©tait autrefois Ă  la base de ces fameux « sels » Ă  faire respirer aux femmes dĂ©licates tombant en pĂąmoison. De cet usage il reste quelque chose dans sa pathogĂ©nĂ©sie.

 

  1. Baryta carbonica, Carbonate de baryum. Nous arrivons lĂ  Ă  une rupture dans notre logique constitutionnelle. Partant du Calcium, le parcours dĂ©crit par Henri Bernard pour toutes les autres sĂ©quences, sauf la Silicique, dĂ©bouche sur l’acide, stade ultime le plus Ă©puisĂ©, le plus dĂ©labrĂ© de tous.

Le Phosphorique aboutit ainsi Ă  Phosphoric acid., le Fluorique Ă  Fluoric acid., Sulfur Ă  Sulfuric acid., Natrum mur. Ă  Muriatic acid.

Or l’acide carbonique CO3 H2, point terminus thĂ©orique du Carbonique est instable. Son anhydride, le gaz carbonique, CO2 est difficilement maniable.

On fait donc appel au sel que l’observation clinique a identifiĂ© comme Ă©tant le plus frĂ©quent chez le « vieillard » carbonique et dont la pathogĂ©nĂ©sie recoupe justement les signes de cette sĂ©nescence.

Baryta carbonica, sera celui-là qui développera son action chez nos septua-octogénaires, voire nonagénaires.

 

Il existe 3 façons pour un Carbonique de vieillir:

  • soit il vieillit « bien » et se retrouve dans la robustesse, la pesanteur, la rĂ©sistance, l’assiette staturale solide du Calcarea carb. de dĂ©part, mais Ă©videmment marquĂ© par l’ñge. Le vieillard devient la caricature de l’enfant qu’il fut,
  • soit cruellement il Ă©volue vers Aurum. Ce remĂšde de tempĂ©rament, congestif, angoissĂ© par la mort peut coiffer le destin d’un Carbonique vasculaire comme d’un Sulfur congestif devenu frileux,
  • soit il atteint le stade Baryta et se ralentit paisiblement. C’est lĂ  un stade de sclĂ©roses diverses dans ce corps toujours massif caractĂ©ristique de la Constitution : sclĂ©rose vasculaire avec HTA sĂ©vĂšre, difficile Ă  maĂźtriser, sclĂ©rose cĂ©rĂ©brale : devient lent Ă  comprendre, Ă  s’exprimer avec idĂ©ation appauvrie. Lenteur Ă  se mouvoir. DĂ©tĂ©rioration cognitive. Perte de mĂ©moire. DĂ©sorientation dans le temps et dans l’espace. En bref « gĂątisme » du grand Ăąge.

 

  • La grande frilositĂ© permanente traduit le ralentissement des mĂ©tabolismes endocriniens.
  • VĂ©rifier la TSH : elle est parfois Ă©levĂ©e traduisant une hypothyroĂŻdie fruste. Vous prescrirez alors ThyroĂŻdea 4 CH, 4 granules ou 1 ampoule tous les jours au long cours
  • Grosse prostate, gros fibrome.
  • Baryta rumine ses maux, pleure facilement en les racontant. Tend Ă  s’isoler car se sent mieux dans la solitude.

Baryta est un remùde d’action lente. Il convient de le prescrire sur le long terme en haute dynamisation. Par exemple : 1 dose de Baryta carb. 30 CH ou 10 000 K par mois.

 

Ainsi donc s’écoule au fil du temps cette sĂ©quence constitutionnelle qui jalonne toute la vie de notre bon Carbonique.

Enfant et adolescent: Calcarea carb. et Magnesia carb.
La quarantaine : Kali carb.
Le sexagĂ©naire : Natrum carb. avec des touches d’Ammonium carb.
Et en bout de piste: Baryta carb. ou retour au Calcarea originel.

Sels qui unissent un Anion Carbonique commun et un Cation différent précis.

Le cation marquera la spĂ©cificitĂ© de l’indication clinique, l’anion orientant le sel vers la Constitution Carbonique.

Nous aurons ainsi Ferrum carbonicum, remĂšde d’anĂ©mies, Manganum carbonicum, allergies respiratoires, Plumbum carb., sclĂ©roses vasculaire et neurologique.

Je me souviens d’un cas de paralysie des extenseurs de la main droite d’étiologie virale qui rĂ©sistant Ă  Plumbum metallicum cĂ©da Ă  Plumbum carbonicum. Le patient Ă©tait Ă©videmment Carbonique. Il n’y a pas de petits mĂ©dicaments.

Nous trouvons Ă©galement Thallium carbonicum, remĂšde d’alopĂ©cie, Zincum carbonicum, excellent tonique nerveux chez un Carbonique lui aussi aggravĂ© par le vin.

Strontium carbonicum : le carbonate de Strontium est sans contexte un des carbonates des plus utiles.

Il vous rendra une foule de service. Ce mĂ©dicament s’adresse Ă  un Carbonique rubicond congestif, hypertendu Ă©voluant rapidement sur Aurum et Sulfur.

Les principaux traits de sa MatiÚre médicale peu connue sont :

  • Sujet Ă©pais, lourd de type Carbonique mais hyper-congestion, voire apoplectique, plus rouge qu’Aurum et Sulfur.
  • Toujours de mauvaise humeur, colĂ©rique. S’emporte violemment pour un rien (cf. Nux vomica).
  • Spasmes douloureux et brĂ»lant, de localisation variĂ©e : vasculaire, digestif, musculaire, tendineux.
  • Les douleurs et spasmes apparaissent et disparaissent graduellement.
  • Tous les maux sont aggravĂ©s par le froid, amĂ©liorĂ©s par le chaud (modalitĂ© Arsenicum) ce qui surprend chez ce grand congestif brĂ»lant.
  • CĂ©phalĂ©e congestive, brĂ»lante, battante, pulsatille > chaleur, < froid. Va de l’occiput au sommet du crĂąne, > s’enveloppant chaudement la tĂȘte (cf. Silicea).
  • Visage rubicond, brĂ»lant, devenant Ă©carlate au moindre effort. Violentes bouffĂ©es de chaleur < froid, > chaud.
  • ƒil rouge, brĂ»lant : les objets dansent devant les yeux et changent de couleur. Spasmes des artĂšres rĂ©tiniennes. LĂšvres et bouche engourdies. Spasme de l’Ɠsophage. Hoquet. DĂ©sir de pain et de biĂšre. Aversion pour la viande.
  • DiarrhĂ©e spasmodique avec besoin incessants, pires la nuit mais s’arrĂȘtant vers 4h du matin.
  • Spasme de l’anus aprĂšs la selle. La douleur brĂ»lante persiste longtemps (cf. Ratanhia).
  • Spasmes au niveau du cƓur avec extrasystoles, pesanteur, suffocation. Spasme des coronaires. Angor. Menace d’infarctus.
  • Hypertension sĂ©vĂšre par spasme artĂ©riel. Insuffisance rĂ©nale avec montĂ©e de l’urĂ©e et de la crĂ©atinine (cf. CrĂ©sol).
  • Spasmes brĂ»lants des muscles vertĂ©braux avec douleurs nĂ©vralgiques: nuque, dorsalgies, lombalgies. > chaud. < froid.
  • Douleurs rhumatismales brĂ»lantes apparaissant et disparaissant lentement. Surtout Ă©paule droite. Sciatique avec cheville gonflĂ©e. > chaud, < froid.
  • Crampes violentes des mollets et des pieds obligeant Ă  cesser la marche. Pieds glacĂ©s. Claudication intermittente. ArtĂ©rite des MI
  • ƒdĂšme douloureux permanent des chevilles. Entorse Ă  rĂ©pĂ©tition. Entorse permanente.
  • FragilitĂ© du tissu osseux que Strontium carb, contribue Ă  renforcer. Consolide les fractures (cf. Symphytum). OstĂ©oporose.

Modalités :
Aggravation: Par le froid, froid humide, air, par le lait.
Amélioration: Par temps sec.

REMÈDES D’ÉTATS AIGUS S’ADAPTANT À LA CONSTITUTION

A chaque Ă©tape de l’existence, des pathologies vont plus spĂ©cifiquement marquer la vie du Carbonique. La Psore les sous-tend mais trĂšs vite la Sycose s’installe. Elle est lĂ , derriĂšre les ƓdĂšmes, les prises de poids, les tumeurs.

A tous les stades, il convient de soulager ces « misÚres » rapidement par des remÚdes satellites.

Bébé fait ses dents: Chamomilla 4 CH. Il régurgite le lait: Aethusa cynapium 4 CH. Méfiez-vous des diarrhées acides dont Rheum 4 CH sera le remÚde.

Le petit Carbonique est souvent adĂ©noĂŻdien, victime de rhinopharyngites rĂ©pĂ©titives. Agraphis nutans 4 CH pour ses amygdales, Belladonna 5 CH comme anti-inflammatoire seront 2 complĂ©mentaires. Belladonna moite est l’aigu du Calcarea carb. transpirant.

L’eczĂ©ma atopique retiendra particuliĂšrement notre attention, 90% des eczĂ©mas atopiques sont des Carboniques.

Graphites est en l’occurrence complĂ©mentaire de Calcarea carb. Ce gras, mou, pĂąle, frileux a une peau Ă  problĂšmes. Nous sommes dans une Psore qui Ă©clate.

L’épiderme est sec, Ă©pais, fissurĂ© (Cf. Petroleum, Alumina). La dartre gluante est pathognomonique, croĂ»te Ă©cailleuse laissant sourdre un liquide Ă©pais et jaune comme du miel. L’eczĂ©ma alterne avec des rhinopharyngites.

Les éruptions sont trÚs prurigineuses (Cf. Croton), sÚches ou suintantes, elles se localisent au cuir chevelu (Staphysagria), derriÚre les oreilles, aux plis de flexion des membres, aux doigts, aux orteils.

Traiter cette atopie homĂ©opathiquement permettra Ă  l’enfant Carbonique d’échapper au triste destin de l’adolescent psorique marquĂ© d’asthme et de bronchite parce qu’ayant reçu trop de corticoĂŻdes.

L’enfant, l’adolescent prĂ©sentent parfois des retards de croissance, un dĂ©veloppement des organes gĂ©nitaux insuffisant. L’organothĂ©rapie nous sera utile.

Chez l’adulte le complĂ©mentaire du remĂšde constitutionnel sera Lycopodium, remĂšde de tempĂ©rament.

La situation de Calcarea carb. s’aggrave par blocage Ă©monctoriel. Il maigrit tout en gardant sa petite bedaine. Foie et reins ralentissent leur fonctionnement, leurs Ă©liminations. Des troubles digestifs apparaissent: rĂ©gurgitations acides dont la brĂ»lure persiste longtemps dans la bouche, mĂ©tĂ©orisme abdominal intense, le bas du ventre restant toujours gonflĂ©. Constipation sans besoin. HĂ©morroĂŻdes > par la chaleur (Muriatic acid.). Pesanteur dans la rĂ©gion hĂ©patique.

La belle latĂ©ralitĂ© droite, l’aggravation en fin d’aprĂšs-midi signent la dĂ©faillance hĂ©patique et appellent Lycopodium, < en fin d’aprĂšs-midi, de 16h Ă  20h, Ă  nette latĂ©ralitĂ© droite, dont le teint bileux, jaunĂątre, les taches temporales traduisent lĂ  encore la dĂ©faillance hĂ©pato-rĂ©nale.

L’alternance mensuelle, 1 mois 1 dose Lycopodium 10 000 K, 1 dose Calcarea carb. 10 000 K l’autre mois, est une des meilleures clĂ©s thĂ©rapeutiques pour maintenir en bonne santĂ© un Calcarea qui s’auto-intoxique.

Cette perte d’élan vital se traduit par la fatigue, la frilositĂ©, une certaine mĂ©lancolie. Tout flĂ©chit alors : les possibilitĂ©s physiques, l’intellect, le sexe.

L’OrganothĂ©rapie Ă  visĂ©e Ă©monctorielle sera prĂ©cieuse en drainage, une ampoule par exemple Foie – Rein – CĂŽlon – PancrĂ©as 4 CH, 3 fois par semaine.

Plus tard le stade Natrum carb. marque une accélération des phénomÚnes de dégradation. La Psore se décompense et prend le dessus. Il faut nettoyer le terrain. Nous ferons alors intervenir notre grand homéo-psorique, le roi des anti psoriques, Sulfur.

Sulfur n’est pas ici en tant que remĂšde constitutionnel mais en tant qu’allumette capable de mettre le feu au stock de toxiques qui nous empoisonnent. Sa pathogĂ©nĂ©sie coĂŻncide avec tous les signes de Psore Ă©clatĂ©e rencontrĂ©s chez Natrum carb.

Fulgurance du soufre dont le grand ennemi est, tout comme pour Natrum carb., le chaud, la chaleur, le soleil.

Enfin, au stade ultime Baryta, nous prescrirons des remÚdes de sclérose.

Mercurius, Cobaltum, Phytolacca, Luesinum, tous remĂšdes luĂ©tiques, jouant ici le rĂ©actionnel diathĂ©sique sclĂ©rogĂšne. La Sycose reste bien prĂ©sente avec l’heure des Conium, Selenium, Thuya et la Psore avec Sulfur ou Psorinum.

Chez le grand dĂ©faillant, l’organothĂ©rapie est utile pour son action organotrope. cf Dr Max TĂ©tau, Nouvelles cliniques de GemmothĂ©rapie, Similia, 3 Ă©dition 2001

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