DIATHÈSE TUBERCULINIQUE

Définition de la diathèse

C’est une diathèse, donc un état dynamique caractérisé par un mode réactionnel pathologique particulier :

  • La réaction inflammatoire pathologique au stress débute et se développe essentiellement au niveau de l’appareil respiratoire.
  • L’intervention d’un « miasme », ici facile à identifier, le bacille tuberculeux

Un tuberculeux, même guéri, est toujours un tuberculinique. Le B.K., même éliminé, laissant son empreinte toxinique. Cela n’implique pas qu’un tuberculinique soit fatalement un tuberculeux, car d’autres étiologies que le bacille tuberculeux peuvent être à l’origine du tuberculinisme.

Cette diathèse est d’individualisation récente. Le Dr Antoine Nebel de Lausanne l’a identifiée en 1927 à partir de la psore hahnemannienne. On en doit une description précise au Dr Léon Vannier.

Le tuberculinisme met en jeu un organe vital essentiel, le poumon, dont ici le rôle émonctoriel sera souligné.

Dans tout tuberculinique il y a altération de la fonction pulmonaire, tant sur le plan du métabolisme de l’oxygène (et nous sommes ici dans la sphère de l’oxygénoïdisme décrite par Grauvogl), que sur celui des éliminations toxiniques comme en témoigne notamment l’hypercholestérolémie coexistant fréquemment avec l’atteinte pulmonaire.

La tuberculose pulmonaire nous apporte l’exemple type de la maladie en rapport avec le mode réactionnel tuberculinique. Toux, expectoration, amaigrissement, sueurs nocturnes feront,

Sur un plan clinique, la liaison entre tuberculose et tuberculinisme.

Tuberculinisme = Toux + Expectorations + Amaigrissement + Sueurs nocturnes

Tous ces signes se retrouvent essentiellement dans la pathogénésie de PHOSPHORUS. Ce très grand polychreste sera donc par similitude le médicament clé de la diathèse.

Nous les retrouverons de même dans la pathogénésie de TUBERCULINUM, nosode biothérapique de la diathèse, telle que l’a établie A. Nebel.

Un émonctoire autre que le poumon peut accessoirement être mis en cause dans le processus tuberculinique.

Il s’agit du couple rein-vessie, dont l’atteinte se traduit par la survenue de cystites infectieuses répétitives.

On retrouve ici une notion connue de la médecine traditionnelle chinoise, celle des rapports énergétiques dits d’« engendre- ment» (cycle Cheng). Le poumon « nourrit » le rein. Le tuberculinisme est un mode réactionnel aigu, vif, « flamboyant ». Le phosphore brûle, haut et clair, déchets et toxines. Il implique une mobilisation rapide et intense de l’énergie vitale. A ce titre, il intéresse surtout (mais non exclusivement), des sujets jeunes, enfants, adolescents. On naît tuberculinique. Agé, on meurt en général psorique.

Le mode réactionnel tuberculinique se développe principale ment (mais pas uniquement) chez un sujet jeune, de constitution phosphorique. Les étiologies tuberculiniques sont :

  • Le contage tuberculeux

a) La tuberculose, au premier chef
L’accident tuberculeux dont est victime le sujet le marquera pour toute son existence d’une évidente et permanente réactivité tuberculinique. Le tuberculinique n’est pas forcément un tuberculeux, ni ne le deviendra. Mais le tuberculeux est toujours un tuberculinique. Sont équivalents une primo-infection sévère, justifiable du traitement spécifique, un virage de cuti accentué chez un sujet déjà immunisé. La tuberculose doit se rechercher également au niveau des ascendants directs, père, mère, oncles, tantes, et de la fratrie. Aller au-delà ne serait guère raisonnable. Etant donné l’universalisme de la tuberculose dans les siècles passés, nous avons certainement tous des ancêtres qui furent tuberculeux. Le codage génétique a donc son importance. Il explique par la notion de sensibilité que certains deviennent tuberculiniques alors que d’autres non.

b) Le B.C.G.
La vaccination par le B.C.G. engendre souvent, chez le type sensible, le tuberculinisme. Le bacille de Calmette-Guérin est un bacille tuberculeux atténué mais vivant. Certains nourrissons sont dès leur naissance de type phosphorique. Ceux-là deviendront sûrement tuberculiniques. La plupart des bébés sont des carboniques. D’aucuns deviendront au fil de la croissance des phosphoriques, s’allongeant, s’amincissant. Ils sont codés génétiquement pour devenir tuberculiniques. Ces remarques ne signifient pas qu’au nom d’un éventuel tuberculinisme, nous refusions la vaccination. Mais elles impliquent que, concomitamment au vaccin, nous mettions en œuvre nos médications homéodiathésiques.

c) Des réactions tuberculiniques répétées
Une des plus fâcheuses habitudes d’une médecine préventive est la multiplication de cuti, d’intra-dermo à la tuberculine chaque année chez l’enfant, au prétexte louable de vérifier si un B.C.G. pratiqué a bien entraîné le virage, témoignage de l’immunité attendue. Or, l’administration renouvelée de tuberculine, même à dose infime, développe dans l’organisme fragile d’un enfant sensible une réactivité immunitaire, origine de tuberculisme. Le problème est d’autant plus préoccupant que ces enfants sensibles à l’imprégnation tuberculinique, présentent parfois une anergie remarquable à l’encontre du B.C.G. Chez eux, la vaccination « ne prend pas » et doit être répétée de multiples fois, ce qui, on le sait maintenant, est contre-indiqué. A noter que l’administration, une semaine avant la vaccination, d’une dose V.A.B. 9 CH, dilution homéopathique de B.C.G., facilitera l’obtention du virage tuberculinique.

  • Des infections pulmonaires sévères

Des infections pulmonaires sévères et/ou répétitives, qu’elles soient bactériennes ou virales, survenant dans l’enfance ou l’adolescence, peuvent en fragilisant le tissu pulmonaire être également source de tuberculinisme. Nous incriminerons ainsi :

a) La coqueluche et la rougeole
On comprendra alors aisément qu’à propos des vaccins correspondants, nous fassions les mêmes remarques qu’à propos du B.C.G. Etant donné la promiscuité des crèches et des maternelles, ces vaccins sont nécessaires. Mais ils impliquent que nous mettions en œuvre concomitamment une prévention tuberculinique.
b) Des pneumonies, des pleurésies, des trachéo-bronchites infectieuses répétées
c) La maladie de Besnier-Boæck-Schaumann ou sarcoïdose pulmonaire

  • La multiplication extraordinaire des pneumallergènes dans notre monde moderne

Il y a les pollens qui ont sûrement toujours existé. Il y a le tabac qui, fumé près des tout-petits, lèse leurs poumons. Il y a les fameux acariens, les redoutables dermatophagoïdes dont le taux de développement est en rapport avec la mode des moquettes ou encore la vétusté du logis. Il y a enfin, exacerbant le danger de tous ces facteurs, la pollution atmosphérique. Le taux élevé d’anhydride sulfurique dans l’air de nos cités entretient une irritation permanente de l’appareil pulmonaire facilitant l’agression de tous les facteurs précédents. Le petit enfant respirant plus au ras du sol est plus en danger que l’adulte.

Nous sommes là dans un domaine rapprochant le tuberculinisme de la psore.

Description de la diathèse

 LIEN ENTRE DIATHÈSE ET CONSTITUTION

Phosphorique + 🔄️ Tuberculinisme 🔄️ Muriatique

SIGNES MAJEURS DE TUBERCULINISME

  1. Suite de tuberculose, de primo-infection sévère, de maladies dites tuberculiniques (coqueluche, rougeole) et des vaccins afférents (B.C.G. et autres) chez un sujet de type phosphorique, le type sensible.
  2. Suite de colibacilloses répétées : colibacille et coliformes sont commensaux du tuberculinisme.
  3. Grande sensibilité réactionnelle à toutes agressions, en particulier le froid, de tout l’appareil respiratoire, du cavum aux bronchioles. Avec insuffisance respiratoire sous-jacente:
    a) S’enrhume facilement, « attrape froid facilement », avec ce paradoxe « tout en aimant la fraîcheur du grand air ».
    b) Sensibilité nette du rhino-pharynx: rhino-pharyngites récidivantes. Otites. Le nez coule facilement. Certains rhumes des foins. Rhino-pharyngites récidivant désespérément chez le petit enfant.
    c) Sensibilité nette des bronches et parenchyme pulmonaire: bronchites répétées, asthme. Toussote fréquemment. La toux est aggravée par la chaleur, améliorée à l’air frais (RUMEX).
  4. « Déminéralisation » globale : l’archaïsme du terme ne doit pas dissimuler la réalité clinique toujours actuelle qu’il recouvre.
    a) Maigreur malgré un vif appétit (NATRUM MURIATICUM, IODUM, ABROTANUM) : hyperthyroïdie latente ( = peut manger beaucoup sans prendre de poids).
    b) Douleurs du rachis dorsal: « A grandi trop vite » : dos est déformé (cyphose, surtout scoliose), et douloureux. Séquelles d’épiphysite de Scheuerman. Sensibilité douloureuse des vertèbres dorsales (PHOSPHORUS). Ne peut se coucher que sur un lit dur (NATRUM MURIATICUM).
    c) Fatigabilité physique rapide contrastant avec un besoin d’agitation permanente (PHOSPHORUS, ARSENICUM, Τ.Κ.) Change de place, bouge sans cesse pieds et jambes (ZINCUM). Aime les voyages qui épuisent.
    d) Fatigabilité nerveuse également rapide: brillant au démarrage mais très vite épuisé. Intelligent, brillant, romantique, le tuberculinique déprime rapidement par surmenage ou traumatisme psychologique. Il brûle sa vie intensément (PHOSPHORUS). Il devient alors triste, indifférent, répugnant à tout travail intellectuel. Pour l’enfant tuberculinique, le démarrage de l’année scolaire est toujours performant, mais la fin est moins bonne.
  5. Extrême variabilité de tous les symptômes physiques et/ou mentaux avec décompensation brusque et dangereuse d’un état de santé labile. Le caractère paradoxal est typique. Passe rapidement du rire aux larmes et inversement (PULSATILLA, IGNATIA).
  6. Céphalées déclenchées et/ou aggravées par le travail intellectuel, le rapport sexuel.
  7. Vif appétit avec désir de sel, d’aliments salés, de lait, de fromage. On pallie instinctivement la déminéralisation par l’alimentation saline. Intolérance aux aliments gras mals digérés. Ainsi, PULSATILLA déteste le beurre, tout comme CYCLAMEN.
  8. Diarrhées faciles et répétées ; sans douleur, évoluant sur le mode chronique, entraînant fatigue et déminéralisation (CHINA, IODUM, PHOSPHORUS).
  9. « Coeur nerveux » : avec tachycardie (IODUM), algies précordiales piquantes (IGNATIA). Hypotension orthostatique génératrice de malaises.
  10. Cystites et cystalgies fréquentes chez la femme : récidivantes malgré l’antibiothérapie.
  11. Hypersexualité : Pouvant être suivie de frigidité (SEPIA) et d’impuissance (PHOSPHORUS, ZINCUM).
  12. Règles très abondantes, en avance, épuisantes, traduisant bien la tendance hémorragique de la diathèse (CHINA, IPECA, KALIUM CARBONICUM).
  13. Congestion veineuse périphérique. Engelures. Acrocyanose (PULSATILLA).
  14. Transpiration profuse, surtout la nuit. Ne soulageant pas, surtout la nuit, principalement du dos (T.Κ.).
  15. Tendance aux hémorragies de sang rouge : abondantes, répétées épistaxis, hémoptysies, ou crachats rouille (PHOSPHORUS, FERRUM PHOSPHORICUM), hématuries (FORMICA RUFA, COLIBACILLINUM). PURPURA.
  16. Poussées fébriles inattendues sans cause apparente : fièvre de croissance. Déséquilibre thermique: hyperthermie brutale sine materia (PHOSPHORUS, IODUM, NATRUM MURIATICUM), frilosité extrême (KALIUM CARBONICUM, CALCAREA PHOSPHORICA).
  17. Douleurs articulaires aiguës : erratiques, aggravées par l’humidité. Douleurs de croissance surtout au niveau du dos.

MODALITÉS :

La chaleur sur le plan fonctionnel, mais aussi le froid sur le plan pulmonaire.

Aggravation:
– Dans une pièce close.
– Le temps humide et froid.
– L’orage.
– Au crépuscule.

Amélioration:
– La fraîcheur, le grand air sur le plan fonctionnel.
– Le repos, à condition de pouvoir bouger quand on en a envie.
– A la campagne, à la montagne de moyenne altitude.

Le tuberculinisme s’exprime dans une pathologie coïncidant évidemment avec les signes majeurs de la diathèse. C’est une pathologie qui frappe essentiellement le sujet jeune.

« On naît tuberculinique, on meurt psorique. » Sur un fond réactionnel chronique, elle évolue dynamiquement par accidents aigus, intensifs, violents. Son destin pathologique est marqué par :

Une pathologie respiratoire, par définition au premier plan

a) Affections répétées du cavum : Rhinites, rhino-pharyngites, otites surtout de l’oreille interne en rapport avec l’inflammation du cavum.
b) Trachéo-bronchites, bronchites, pneumonies, pleurésies, pneumothorax spontané
c) Des accidents allergiques respiratoires : Coryza spasmodique, rhume des foins par sensibilité aux pollens, asthme par réactivité aux poussières, acariens, moisissures.
d) Toutes les sécrétions muqueuses respiratoires : Elles sont épaisses, non irritantes, jaunâtres (PULSATILLA, STANNUM), parfois striées de sang (PHOSPHORUS, FERRUM). Elles participent à l’élimination toxinique du tuberculinique.

Une pathologie nerveuse à type de déséquilibre psychique et de dysrythmie neuro-végétative

a) Dépression facile succédant à des phases de surexcitation Indifférence à tout (PHOSPHORUS, KALIUM PHOSPHORICUM, PHOSPHORICUM ACIDUM, SEPIA), isolement, caractère schizoïde, schizophrénie. La démence dite précoce frappe en général un tuberculinique.
b) Des perturbations de l’appétit avec boulimie ou au contraire anorexie
c) Spasmes et contractures variés : La spasmophilie est d’essence tuberculinique le plus souvent.

Une pathologie hépato-digestive

Gastro-entérites. Diarrhées faciles et chroniques. Allergies alimentaires

Ou, au contraire, une constipation opiniâtre avec selles desséchées (BRYONIA, NATRUM MURIATICUM, MAGNESIA MURIATICA)

Une pathologie cardio-vasculaire

– Palpitations, tachycardie, hypotension orthostatique. Congestion veineuse, acrocyanose, syndrome algo-dystro phique, engelures. Des syndromes hémorragiques. Hémophilie.

Une pathologie uro-génitale

Cystites répétées à coliformes ou à urines claires chez la femme. Phosphaturie (CALCAREA PHOSPHORICA).

Dysménorrhée pubertaire, voire aménorrhée (PULSATILLA).

Une pathologie ostéo-articulaire

Les dos douloureux, améliorés couchés sur une surface dure. Des rhumatismes inflammatoires à V.S. élevée R.A.A., polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite, pseudo-polyarthrite rhizomélique.

Une pathologie cutanée

Les urticaires: elles sont en général tuberculiniques, alors que les eczémas sont psoriques. Les acnés.

Remèdes de la diathèse

Le grand médicament de la diathèse : PHOSPHORUS

PHOSPHORUS est le grand médicament de la diathèse tuberculinique car sa pathogénésie reproduit, en effet, les symptômes essentiels du tuberculinisme.

a) Poumons:
DROSERA, IPECA, SAMBUCUS, BRYONIA, TUSSILAGO.
FERRUM PHOSPHORICUM (anti-inflammatoire).
KALIUM SULFURICUM, BERYLLIUM, STANNUM, MANGANUM.

b) Rhino-pharynx:
ALLIUM CEPA, MANGANUM.

c) Thyroïde:
SPONGIA, AQUA MARINA, HEDERA HELIX, CALCAREA IODATA.

d) Nerfs:
IGNATIA, KALIUM PHOSPHORICUM, PHOSPHORICUM ACIDUM, ZINCUM, MAGNESIA PHOSPHORICA

e) Foie:
CHELIDONIUM, CARDUUS MARIANUS.

f) Rein et vessie:
FORMICA RUFA, SOLIDAGO, APIS.

g) Génital:
HELONIAS, ALETRIS, CYCLAMEN.

h) Cœur et artères:
CRATAEGUS, CONVALLARIA, STROPHANTUS.

i) Peau:
APIS, RHUS TOXICODENDRON.
SIEGESBECKIA: suppurations chroniques.

j) Articulations:
Tendons et ligaments RHUS TOXICODENDRON, RHODODENDRON.
Séreuses: APIS, BRYONIA.

k) Sang:
CHINA, FERRUM METALLICUM, FERRUM PHOSPHORICUM.

Le médicament constitutionnel

Le phosphorique est le type sensible de la diathèse : le tuberculinisme se développe de préférence sur la constitution phosphorique.
Voir ➡️ La Séquence évolutive des Remèdes de la Constitution phosphorique

CALCAREA PHOSPHORICA évoluera constitutionnellement, selon la séquence d’aggravation, en KALIUM PHOSPHORICUM, MAGNESIA PHOSPHORICA, AMMONIUM PHOSPHORICUM pour terminer par l’acide, PHOSPHORICUM ACIDUM.

Les médicaments tempéramentiels

Le tuberculinisme s’épanouit à travers les 4 tempéraments hippocratiques. Tempéraments nerveux et sanguins sont plus précisément concernés.

Parmi les sanguins chauds et humides, aggravés par la chaleur, nous trouvons PULSATILLA.

NATRUM MURIATICUM, chaud et sec, appartient au bilieux, de même que IODUM.

KALIUM CARBONICUM, froid et humide, est lymphatique, tout comme SEPIA.

ARSENICUM, froid et sec, est du tempérament nerveux.

+ SULFUR IODATUM

Est le dérivé iodé de SULFUR. Il facilite les éliminations tuberculiniques. La présence d’une molécule iodée modère la réactivité flamboyante d’un SULFUR, toujours à redouter chez cet hyper réactif qu’est le tuberculinique.

L’introduction d’une molécule iodée adoucit toujours l’action du médicament de base. Ainsi, PHOSPHORUS TRI-IODATUS est à préférer chez le tuberculinique si PHOSPHORUS paraît devoir déclencher une réaction trop vive. Il en est de même avec ARSENICUM et ARSENICUM IODATUM Ce sont là des clés du traitement des tuberculiniques.

Hors TUBERCULINUM (T.K.) qui a fait l’objet d’une expérimentation pathogénétique par Nebel et peut donc être prescrit selon la similitude symptomatique, ces nosodes sont donnés sur une notion étiologique diathésique. Ce sont :

a) Des tuberculines

Donc des produits provenant directement ou indirectement du bacille tuberculeux :

  • TUBERCULINUM ou T.K. ancienne tuberculine de Koch. Préparé à partir du bouillon filtré dans lequel a été cultivé le B.K.
  • TUBERCULINUM RESIDUUM ou T.R. tuberculine résiduelle obtenue par broyage du B.K. recueilli lors de la filtration du bouillon précédent.

Τ.Κ. = EXOTOXINES DU B.Κ.
T.R. = ENDOTOXINES DU B.K.

  • TUBERCULINUM AVIAIRE tuberculine préparée à partir de bacilles tuberculeux isolés de l’oiseau. Elle est d’activité plus douce que T.K. On l’utilise chez les vieillards et les enfants.
  • V.A.B.: Vaccin Atténué Bilié qui n’est autre que le B.C.G. dont le nom ne peut être utilisé par les pharmaciens, car protégé par une marque commerciale.

b) Des nosodes en provenance de maladies tuberculiniques MORBILLINUM, exsudat rhinopharyngé purulent de rougeoleux.

PERTUSSINUM, exsudat pharyngé purulent de coquelucheux avec présence vérifiée d’Hemophilus pertussis.

c) Des coliformes

Responsables des infections urinaires caractéristiques du tuberculinisme.

  • COLIBACILLINUM et son corollaire SERUM ANTICOLIBACCILINUM, seul nosode à être délivré à partir de la troisième décimale en ampoules buvables.
  • PROTEUS.

d) Des pneumallergènes

POLLENS à prescrire soit sous forme d’isothérapique des différents pollens individualisés, soit sous forme de souche standard et polyvalente préparée à partir de plusieurs pollens. Dermatophagoïdes variés. POUMON-HISTAMINÉ préparé par le Dr Dano à partir d’un cobaye tué par choc anaphylactique excellent médicament du tuberculinique allergique.

Le tuberculinisme fait le lit d’un certain nombre d’affections bien spécifiques tant sur le plan pulmonaire qu’urinaire et nerveux.

Les biothérapies d’expression hahnemannienne y sont d’un intérêt majeur. Elles assurent un drainage de proximité déjà riche d’effets thérapeutiques et pallient les risques d’aggravation inhérents à la diathèse tuberculinique dont on sait combien elle décompense rapidement, et parfois tragiquement.

Le tuberculinisme, en effet, héritier de la psore, en a toutes les vivacités de décompensation sans bénéficier des possibilités de drainage spontané que représente l’émonctoire cutané, si typiquement psorique. Cela explique les risques d’aggravation considérables de ce terrain. Il est donc extrêmement important de drainer ce patient. La pathologie tuberculinique est vaste. Elle intéresse non seulement l’appareil pulmonaire qu’il faut protéger, mais également le rein et le système nerveux.

Différents types de situations cliniques peuvent se présenter.

Immuno-stimulation tuberculinique

Une des premières orientations de drainage biothérapique en regard de ce terrain tuberculinique sera d’assurer une meilleure qualité aux défenses immunitaires. Il faut les augmenter, les réguler, assurer l’élimination des complexes immuns, les « toxines » selon Léon Vannier.

a) THYMULINE

THYMULINE, prescrit essentiellement en 9 CH, est remarquablement actif sur ce terrain tuberculinique. Il fut d’abord extrait du thymus. On en connaît la structure précise. C’est un nonapeptide dont l’élément activateur est un métal, le zinc. La présence de ce zinc, ZINCUM, métal tuberculinique, explique sans doute ce tropisme diathésique particulier. Il est actuellement préparé par synthèse. THYMULINE intervient dans nos séquences médicamenteuses au même titre que VAB, MORBILLINUM, TUBERCULINUM, AVIAIRE.

L’action immunostimulante de THYMULINE 9 CH peut être utilisée dans maintes circonstances pathologiques tuberculiniques, des plus bénignes aux plus graves.

Ainsi à titre préventif :

– dès les premiers signes d’un syndrome inflammatoire de type grippal, chez un sujet fatigué, asthénique, je prescris 1 dose de THYMULINE 9 CH.
– dans les rhino-pharyngites à répétition, I dose de THYMU. LINE 9 CH par semaine, en période hivernale, 2 à 3 mois, immunise le cavum de ces enfants à problèmes.

b) Autres anti-infectieux immunostimulants

ROSA CANINA Bg mac. ID: 100 gouttes par jour chez l’adulte, 5 à 10 gouttes par année d’âge chez l’enfant à partir de 4 ans.

ECHINACEA ANGUSTIFOLIA TM, remarquable anti-infectieux, actif contre bactéries et virus. Efficaces contre rhino- pharyngites, bronchites répétées. 50 à 100 gouttes par jour chez l’adulte. 5 gouttes par année d’âge chez l’enfant à partir de 4 ans, sans dépasser 30 gouttes au total.

La micromycothérapie a également une action anti-infectieuse précieuse, par exemple dans des infections O.R.L. et pulmonaires, un soir 1 ampoule PENICILLIUM NOTATUM D8, l’autre soir STREPTOMYCES GRISEUS D8, pendant 1 à 2 mois.

Des fièvres traînantes résistant à une antibiothérapie massive sont ainsi stoppées. D’autres souches mycothérapiques sont intéressantes. Citons:
– dans les bronchites chroniques: ASPERGILLUS BRON- CHIALIS D8,
– dans les asthmes: PENICILLIUM GRISEUM D8, anti-infectieux, antispasmodique;
– dans les syndromes inflammatoires aigus O.R.L. et pulmonaires, la triade:

  • ASPERGILLUS FUMIGATUS D8;
  • FUSARIUM OXYSPORUM D8,
  • PENICILLIUM CANDIDUM D8.

La lithothérapie: elle apporte des anti-infectieux et des anti- inflammatoires.
CHALCOPYRITE AURIFÈRE D8:
OR NATIF D8;
ARGENT NATIF D8;
1 ampoule 2 à 3 fois par jour.

L’organothérapie, enfin, draine:
le poumon: PULMINE D8, 1 ampoule par jour, appuyé par DIAPHRAGME D8;
l’allergie: HISTAMINE D8, 1 ampoule par jour, appuyé par SURRÉNALES D6;
le gros intestin, indissolublement lié comme nous l’apprend l’énergétique chinoise au poumon, par COLON D8.
FOIE, PANCRÉAS, REIN en dilutions stimulantes pourront également être utilisés.

Colibacilloses répétées

L’infection urinaire récidivante, à colibacilles le plus souvent, est fréquente chez la femme jeune tuberculinique.

Là encore THYMULINE 9 CH, 1 dose par semaine, ECHINACEA ANGUSTIFOLIA TM seront précieux pour accroître les défenses immunitaires. PILOSELLA TM est également intéressante pour son activité bactériostatique spécifiquement dirigée contre les germes Gram-. Nous appliquerons les schémas de traitement du type.

Crise de colibacillose aiguë : durant 10 jours
Matin, midi et soir: 50 gouttes ECHINACEA ANG TM
+ 1 ampoule SERUM ANTICOLI 4 CH
1 soir sur 2: 1 dose THYMULINE 9 CH

En traitement de première intention, chez une patiente tuberculinique venant consulter pour un problème de colibacillose récidivante, mais en dehors de la crise, nous prescrivons alors

Le matin: 100 gouttes ECHINACEA ANG TM
Le soir:

  • 1 jour 1 ampoule VESSIE D8
  • 1 autre jour 1 ampoule BORNITE D8

Tous les 7 jours en alternance: 1 dose THYMULINE 9 CH 1 dose COLIBACILLINUM 12 CH. Pour 1 ou 2 mois.

Il faudra ensuite enchainer sur des traitements de fond avec prescription de TUBERCULINUM 12 CH.

Déséquilibre neurovégétatif

Il est fréquent chez le tuberculinique qui est en général un phosphorique longiligne, déminéralisé, présentant des perturbations respiratoires, du métabolisme des ions Ca, P, K et surtout Mg. La « spasmophilie » en est la traduction habituelle, des dépressions brutales pouvant également grever l’évolution psychique du tuberculinique.

GLAUCONIE D8 est un excellent régulateur de tous les désordres de type spasmophile. Je l’associe souvent à 2 organothérapiques anxiolytiques, AXE-CORTICO-HYPOTHALAMIQUE 9 CH ou/et ZONE LIMBIQUE 9 CH.

DIOPSIDE D8, SEL GEMME D8, SILICA MARINA D8 interviendront par une action reminéralisante profonde complétant l’action de nos médicaments constitutionnels. La science médicale récuse actuellement la spasmophilie, la clinique l’observe quotidiennement chez le tuberculinique. Aussi :

SCHÉMA DE TRAITEMENT BIOTHÉRAPIQUE D’UNE SPASMOPHILIE

Par jour:
Le matin 100 gouttes TILIA Bg mac. ID de 1 flacon 125 ml.
Le soir, 1 ampoule :
un jour: GLAUCONIE D8, 20 ampoules;
l’autre jour: AXE-CORTICO-HYPOTHALAMIQUE 9 CH, 20 ampoules.

A midi, 1 ampoule :
un jour: SILICA MARINA D8;
l’autre jour: DIOPSIDE D8.

Y adjoindre évidemment les grands médicaments constitutionnels et les nosodes tuberculiniques.

Chez le sujet jeune, ABIES Bg mac. 1D 20 à 75 gouttes favorisera la fixation du calcium sur un squelette qui grandit trop vite, assurant ainsi l’harmonie de la croissance et l’équilibre neurovégétatif.

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