DIATHÈSE LUÉTIQUE

Définition de la diathèse

La luèse ou luétisme, une des 3 diathèses historiquement identifiées par Hahnemann, se caractérise comme toute autre diathèse: par un mode réactionnel pathologique spécifique.

Quel que soit l’organe touché, 3 temps réactionnels peuvent être décrits, se succédant l’un à l’autre dans le temps :
Inflammation 🔄️ Ulcération 🔄️ Sclérose cicatricielle

Le chancre syphilitique en offre un modèle physiopathologique démonstratif. Au stade inflammatoire balano-préputial, résultant du contage et de l’introduction du tréponème dans l’organisme, succède une ulcération, le chancre si caractéristique. Celui-ci, traité ou non, évolue vers la sclérose cicatricielle. Par l’intervention d’un agent « miasmatique ». Il s’agit du tréponème syphilitique, Treponema pallidum, qui, même l’affection classiquement traitée et guérie, laisse une trace immunitaire, toxinique chez un sujet sensible. D’autres germes, tels le streptocoque, des conditions défavorables d’environnement, sont également capables d’induire un processus luétique. L’observation et l’étude de la maladie syphilitique sont sans doute à l’origine de la découverte par Hahnemann de la notion de « maladie chronique ».

L’hypothèse du rôle historique de la syphilis dans l’élaboration du concept diathésique est d’autant plus vraisemblable qu’Hahnemann, avant de créer l’homéopathie, fut un syphiligraphe renommé dans toute l’Europe. Il était en effet l’inventeur d’un médicament antisyphilitique réputé, le mercure soluble (MERCURIUS SOLUBILIS), largement prescrit par les vénérologues de l’époque.

Le mercure ou les dérivés mercuriels étaient connus depuis longtemps comme agents médicamenteux de la maladie chancreuse. Le mercure à dose pondérable guérissait donc et guérit encore la syphilis.

La notion de médicament diathésique est ainsi posée. Au pondérable succédera alors la mise en œuvre de l’infinitésimal. La pathogénésie de MERCURIUS, expérimentale et clinique, éclaire et confirme les signes majeurs de la luèse, éternelle dialectique hahnemannienne où la maladie signifie le médicament et le médicament, la maladie.

La syphilis

Elle est bien évidemment la première étiologie reconnue de la luèse puisque la luèse toute entière a été construite autour de Tanalogie clinique syphilitique et pathogénétique du médicament antisyphilitique essentiel, le mercure. Une syphilis acquise pourra être en cause. On assiste actuellement à une recrudescence de l’épidémiologie syphilitique dans les groupes marqués de « vagabondage sexuel ». La syphilis non traitée transmise de la mère au nouveau-né est fort heureusement dans nos régions en complète disparition. Elle persiste dans les pays de misère. Mais chez nous ce qu’on appelait communément syphilis héréditaire n’existe plus.

L’étiologie syphilitique directe reste tout de même peu fréquente alors que la luèse est une diathèse extrêmement répandue. Cela implique évidemment pour la luèse d’autres étiologies que syphilitiques. Mais cela nécessite également que soit posée la question des conséquences génétiques indirectes de la maladie syphilitique, comme pour d’ailleurs d’autres très grandes affections endémiques sources de diathèses.

Une syphilis acquise et bien traitée a-t-elle ou non des conséquences pour la descendance de celui qui en a été atteint ?
Dans l’état actuel de la science, pour les classiques, la réponse est totalement négative. A partir du moment où un sujet a été guéri de sa syphilis, sa sérologie négativée, il peut procréer en paix. Sa descendance ne risque rien et ne pâtira d’aucune conséquence fâcheuse de l’affection paternelle et/ou maternelle. Le point de vue classique est formel et précis.

Pour nous la question est plus complexe. Il semble bien qu’un certain nombre de sujets soient plus sensibles que d’autres à l’empreinte du « miasme » syphilitique. Ce sont tous ceux qui sont marqués par le fluorisme et appartiennent à la constitution pure fluorique ou aux constitutions mixtes carbo-fluoriques et phospho-fluoriques. Dissymétrie staturale « les construits de travers » et hyperlaxité ligamentaire en sont les marques. Le fluorisme fait le lit du luétisme, tout aussi bien que le luétisme engendre le fluorisme.

Il y a là, à travers les générations, une sorte de feed-back de la chronicité, le fluorisme favorisant la diffusion du luétisme qui lui-même engendre le fluorisme.

Fluorisme 🔄️ Luétisme

Et cela sans doute parce que le fluorisme induit certaines fragilités vasculaires par altération du métabolisme du fluor dont le rôle est essentiel dans le maintien de l’intégrité des dents, pôle buccal, comme des parois artérielles et veineuses, pôle vasculaire de la luèse.

La nouvelle pathogénésie de CALCAREA FLUORICA développée par Metzger témoigne de cette affinité de l’ion fluor pour la paroi vasculaire. Et parce que sans doute la perturbation initiale luétique est vasculaire – artérielle, veineuse, capillaire la luèse engendre le fluorisme avec toutes ses altérations ostéo-articulaires en rapport avec la vascularisation du tissu de soutien.

Autres étiologies de la luèse

D’autres étiologies que la syphilis sont à la racine de la luèse Ce sont toutes les affections qui, sur le plan anatomo-pathologique, vont provoquer l’évolution chronique caractéristique inflammation, ulcération, sclérose.

Ce seront de très grandes intoxications chroniques mondiale ment et perpétuellement répandues: alcoolisme, tabagisme. Ce seront aussi de très grands stress physiques ou psychiques frappant certains peuples, dans certains pays, à certaines époques

a) L’alcoolisme

C’est une des très grandes causes modernes de luétisme. L’alcool en effet provoque bien cette réaction ulcéro-scléreuse caractéristique. On la retrouve ainsi au niveau du foie éthylique.

La cirrhose, avec sa sclérose rétractile écrasant lentement le parenchyme noble hépatique, est un bel exemple de modèle luétique.

Le tube digestif de l’alcoolique est marqué de multiples atteintes inflammatoires et ulcératives oesophagite, gastrite, ulcère gastro-duodenal. Le cerveau enfin est touché et va expliquer le déséquilibre mental caractéristique du luétique que l’on retrouve dans les pathogénésies par exemple de MERCURIUS ou de LUESINUM.

Là aussi l’imprégnation éthylique profonde et répétée engendrera, au niveau de l’A.D.N. nucléaire, des modifications qui seront transmises à la descendance. Nous connaissons tous ces enfants de grands éthyliques marqués dans leur constitution ce seront des fluoriques, dans leur tempérament, par leur fragilité et leur instabilité nerveuses, et dans leur morbidité, ulcères, problèmes cardio-vasculaires.

b) Tabagisme intense

C’est sûrement un facteur de luétisme. Sur le plan de la similitude, en effet, la plupart des symptômes résultant d’une intoxication tabagique accentuée sont couverts entre autres par un très grand médicament luétique: ARGENTUM NITRICUM.

Sur le plan anatomo-pathologique, le tabac a une double action « luésogène ». D’abord le tabac attaque les gencives, les dents, la muqueuse buccale, la gorge, entraînant à la longue des altérations

qu’on observait au cours des syphilis secondaires ou tertiaires. Ensuite, sur le plan vasculaire, le tabac provoque des lésions de type inflammatoire et ulcéro-scléreuses à l’origine même d’une athérosclérose qui, elle aussi, est une réaction de type luétique. L’enfant du tabagique qui sera un LYCOPODIUM, un MERCURIUS, un LUESINUM ou un FLUORICUM ACIDUM, a des caractéristiques bien particulières. Doit-on les rattacher à une modification de l’ADN sous l’influence des poisons du tabac ? Ou à l’intoxication par contamination respiratoire de l’enfant élevé par des parents fumant sans cesse ? Les deux sans doute.

c) Certaines affections frappant le carrefour amygdalo-pharyngé

La luèse aime la bouche et la gorge: pôle buccal. Il semble bien que des affections microbiennes ou virales frappant la muqueuse bucco-pharyngée, les glandes salivaires, les amygdales, soient capables de déclencher localement et à distance des réactions de type luétique.

Qu’on songe par exemple au rôle du streptocoque A B hémolytique développé au niveau de la gorge. La glomérulo-néphrite qui peut en résulter à distance fait intervenir, au niveau du glomérule rénal, inflammation, micro-ulcération, micro-sclérose, qui détruisent lentement mais sûrement le parenchyme rénal.

Seront ainsi facteurs de luèse:

  • la scarlatine, en disparition;
  • des angines rouges sévères hyperfébriles à streptocoques B hémolytiques,
  • des angines blanches, attention à la diphtérie, belle maladie luétique! Mais aussi forme à fausses membranes de la mononucléose infectieuse « le mal des amoureux ». Angine fuso-spirillaire de Vincent; des parotidites et surtout les oreillons;
  • des amygdalites répétées avec amygdales cryptiques, sièges d’infections répétées.

d) De grands drames qui atteignent l’être humain soit individuellement soit collectivement

Tout ce qui va provoquer des déséquilibres graves et prolongés de l’équilibre physique et mental a des conséquences neurologiques et vasculaires génératrices de luèse chez certains. C’est ainsi que des auteurs voyaient dans la misère, la sous-alimentation ou les mauvais traitements dans l’enfance, les grandes famines, des facteurs constitutifs de luèse.

L’interprétation est ici plus délicate. Mais c’est un fait d’observation que tous ces grands drames collectifs engendrent une diffusion des maladies sexuellement transmissibles, au premier chef la syphilis, avec expansion d’un alcoolisme euphorisant, on ne peut plus luétique.

Le « scrofulate de vérole » était une notion chère à nos prédécesseurs, désignant ainsi ces enfants rachitiques, aux ganglions hypertrophiés, en provenance de ces milieux de misère.

Description de la diathèse

LIEN ENTRE DIATHÈSE ET CONSTITUTION

Luèse 🔄️ Fluorique

SIGNES MAJEURS DE LA LUÈSE

  1. Suite de syphilis, d’alcoolisme, d’angines à streptocoque (Streptocoque A ẞ hémolytique), chez un sujet présentant la dissymétrie et l’hyperlaxité caractéristiques de la constitution fluorique.
  2. Instabilité caractérielle, manque d’esprit logique, agitation, situations d’échec. Obsessions: fait le lit de la névrose obsessionnelle* ; Insomnie partielle ou totale.
  3. Asymétrie staturale, visage asymétrique, malformations ostéoarticulaires sont fréquemment le lot du luétique. L’hyperlaxité ligamentaire est de règle, traduisant des perturbations au niveau du tissu élastique.
  4. Augmentation des sécrétions au niveau de différents appareils :
    Bouche: hypersalivation,
    Rhinopharynx: catarrhe gluant,
    Intestin diarrhée avec ténesme.
  5. Douleurs osseuses** à aggravation nocturne, frappant les os longs aggravation au toucher, percussion.
  6. Ulcérations intéressant différents appareils :
    Syndromes neurologiques : la sclérose en plaques ; Bouche: aphtes ; Ulcère à l’estomac ; Ulcérations intestinales : Crohn, rectocolite ulcéro-hémorragique ; Ulcère variqueux.
  7. HTA*** par athérosclérose ; Varices et ulcères variqueux (CALCAREA FLUORICA).

MODALITÉS
Aggravation: la nuit, surtout les douleurs osseuses.
Amélioration à la montagne

Instabilité caractérielle avec désordre d’activité et agitation

Le luétique est un instable. Il change fréquemment d’emploi, d’amour. L’enfant luétique a des difficultés à fixer son attention. Il adhère mal aux études impliquant une analyse logique, sciences, mathématiques, arithmétique.
L’adulte peut être un esprit brillant, assimilant vite, très intuitif, orienté vers la philosophie, les sciences occultes. Mais il doit atteindre rapidement son but, sinon il se décourage, se désoriente et c’est l’échec retentissant.
Ce peut être également un esprit peu scrupuleux, dépravé, joueur, pervers au sens freudien du terme.
Ce peut enfin être malheureusement un débile, plus ou moins profond.

*Sur le plan psychiatrique, nous distinguons ainsi :
Obsessions LUÈSE
Ruminations SYCOSE
Phobies TUBERCULINISME
Dépression PSORE

**Douleurs osseuses lancinantes, tiraillantes

Frappant n’importe quels os du squelette, mais plus précisément les os longs dans les zones où ils affleurent la peau: tibia, péroné, crête iliaque, sternum. Elles sont à exacerbation nocturne. Elles reflètent les typiques douleurs osseuses signalées autrefois dans la syphilis tertiaire. Le malade a froid aux os. Elles sont aggravées par le toucher, à la pression du doigt, à la percussion. La douleur osseuse avec apparition ou aggravation nocturne est un des signes d’appel typique de la diathèse luétique. Ces douleurs sont le témoignage de la perturbation du métabolisme osseux génératrice de caries, d’exostoses, d’ostéophytoses si caractéristiques de la constitution fluorique dont on sait l’intrication luétique.

Huit luétiques ont ce symptôme au plus haut degré :
Douleurs osseuses nocturnes
ASA FOETIDA : AURUM METALLICUM ; FLUORICUM ACIDUM ; LUESINUM ; MERCURIUS ; MEZEREUM ; KALIUM IODATUM ; PHYTOLACCA
Quatre sont nettement aggravés par la percussion:
ASA FOETIDA ; AURUM METALLICUM ; MEZEREUM ; LUESINUM

***Le développement régulier d’une hypertension artérielle sévère

En rapport avec une artériosclérose accentuée. L’artériosclérose est un processus typiquement luétique. On en connaît en effet le mécanisme. Il fait intervenir les trois stades caractéristiques de la luèse inflammation, ulcération, sclérose. Sur un terrain athéromateux et sous l’action d’auto-anticorps anti-artère, une irritation inflammatoire de l’intima artérielle se produit en sillons et plaques limités dans leur étendue. Elle sera suivie de l’apparition de micro-ulcérations linéaires que viendront combler des agrégats plaquettaires. C’est à partir de ces micro-agrégats que se constitue la plaque athéromateuse par dépôts répétés de cholestérol et de sels calciques. Cette plaque évolue dans l’épaisseur de la média sclérosant la paroi vasculaire et génère le risque d’embolie. Au pourtour de cette plaque se creusent également, sous l’action de ces mêmes auto-anticorps, de minimes ulcérations assurant l’expansion de la surface artérielle malade. Elles sont elles-mêmes génératrices à leur tour d’anticorps expliquant la poursuite et l’expansion du processus en un feed-back pathologique s’auto- entretenant.

Inflammation artérielle → Ulcération → Agrégats plaquettaires → Dépôt cholestérol + calcium → Plaque artérioscléreuse → Auto-anticorps → Inflammation artérielle = FEED-BACK ARTÉRIOSCLÉREUX

La luèse sous-tend toute une pathologie rencontrée très fréquemment en pratique courante.

Cette pathologie se développe en fonction du triplet diathésique : Irritation ➡️ Ulcération ➡️ Sclérose

et de ses conséquences sur les différents tissus touchés.

A travers une nosographie syndromique très vaste, la réactivité humoro-tissulaire reste la même. Le codage immunitaire est là.

Pathologie neuro-psychiatrique

Cette pathologie est au premier plan de la luèse. La syphilis en effet, dans sa phase tertiaire, lèse profondément le tissu nerveux et fut au siècle dernier grande pourvoyeuse de maladies mentales.

a) Neurologie

Sont luétiques de graves et lourdes maladies nerveuses: Parkinson, chorées, torticolis spasmodique, sclérose latérale amyotrophique de Charcot, syringomyélie, neuropathies périphériques, des syndromes inflammatoires tels que sclérose en plaques.
La classification ici de ces syndromes, dont certains épouvantables, ne signifie sûrement pas que nous les guérissons. Certains sont améliorés par l’homéopathie, d’autres non.
Ces échecs témoignent ici d’une profonde intrication entre psore et luèse. Comme le soulignait déjà Hahnemann, rien n’est plus difficile à atteindre que la psoro-luèse, si ce n’est peut-être la psoro-syco-luèse.

b) Psychiatrie

L’atteinte chronique luétique du tissu cérébral, anatomo-pathologiquement moins accentuée que dans ces grands syndromes neurologiques, explique sans doute la fréquence des névroses et des psychoses observées dans la luèse.
Le psychisme des grands médicaments luétiques est d’ailleurs fortement perturbé comme en témoigne leur pathogénésie.
Ainsi ARGENTUM NITRICUM est victime de multiples phobies et surtout d’obsessions sur fond d’agitation anxieuse. AURUM rumine des idées de suicide qui l’épouvantent. MERCURIUS malade a une lenteur d’idéation, des amnésies annonçant l’Alzheimer. LUESINUM perd la mémoire. Par phobie des microbes, il se lave sans cesse les mains.
Sont très luétiques certaines névroses, plus précisément les névroses obsessionnelles, certaines démences, surtout les démences séniles dont l’Alzheimer est un type, mais il y a aussi le syndrome de Korsakof.

Atteinte vasculaire

C’est le deuxième grand plan d’attaque de la luèse. Il y aura aussi:

a) Des atteintes artérielles

– Hypertension artérielle qu’elle soit en rapport avec une athérosclérose ou avec une atteinte rénale, elle appelle toujours de grands médicaments luétiques: AURUM, BARYTA, PLUM BUM, CRESOL, LUESINUM.
– Artérites et plus précisément l’artérite des membres inférieurs. L’intoxication tabagique, en elle-même luétique, est un facteur déterminant. MERCURIUS, surtout MERCURIUS DUL CIS, en est un des grands médicaments de fond, associé sur un plan fonctionnel à SECALE et à CUPRUM. Coronarites et leurs conséquences aiguës et infarctus du myocarde sont aussi en rapport avec la luèse.
– Des problèmes vasculaires cérébraux infarctus cérébral générateur de ramollissement, hémorragies avec la conséquence hémiplégique, athérosclérose cérébrale.

b) Atteinte veineuse tout à fait essentielle varices, ulcères variqueux

Mais les hémorroïdes sont d’essence psorique. En tout cas de volumineuses varices sont toujours signe de luèse.

Le digestif :
a) Reflux gastro-œsophagien avec ulcération
b) Ulcère gastroduodénal
c) Maladie de Crohn

La gorge

La luèse aime la bouche et la gorge. Sont donc luétiques:

a) Des angines

– Les angines érythémateuses répétitives, sévères, hyperfébriles. Les streptocoques ẞ hémolytiques dont la moitié sont du groupe A, redoutables car générateurs de R.A.A., sont des agents luétiques de première importance. Les angines érythémato-pultacées avec présence d’un enduit laryngo-pharyngé blanc-grisâtre.
– La redoutable angine diphtérique. Toujours y penser malgré la vaccination obligatoire pas toujours respectée.
– Angines à fausses membranes de la mononucléose infectieuse, angine fusospirillaire de Vincent.
– Angines virales: herpès, Epstein-Barr, cytomégalovirus.

b) Des amygdalites chroniques
c) Des parodontoses traînantes
d) Des parotidites, surtout les oreillons
e) La scarlatine

Débutant par un syndrome infectieux brutal avec angine rouge, dysphagique, émétisante, due au streptocoque A B hémolytique.

Remèdes de la diathèse

Sont médicaments de luèse bien évidemment ceux dans la pathogénésie desquels se retrouvent les signes majeurs de la diathèse luétique.

Nous trouvons ainsi :

Des métaux lourds dont certains étaient autrefois utilisés et sont encore parfois utilisés pour traiter la syphilis

Nous pouvons en effet concevoir, du fait de l’universalité du principe de similitude, que leur efficacité – car ils étaient déjà efficaces – est en rapport avec l’analogie profonde unissant les symptômes pathologiques de la maladie syphilitique à ceux enregistrés par l’expérimentation pathogénésique. Ils ont d’ailleurs tous une affinité pour le tréponème. Les résultats de ces pathogénésies, le compte rendu de certaines intoxications accidentelles les confirme.

A ce groupe appartiennent:

a) Le mercure et ses dérivés iodés :

  • MERCURIUS SOLUBILIS, médicament historique de la maladie chancreuse, inventé par Hahnemann, et MERCURIUS METALLICUM dont les pathogénésies sont pour Hahnemann lui- même équivalentes. SOLUBILIS est le médicament clé de la luèse.
  • MERCURIUS CORROSIVUS, Mercurius très aggravé sublimé corrosif très agressif pour ces muqueuses.
  • MERCURIUS DULCIS, le calomel, indiqué dans les artérites.
  • MERCURIUS CYANATUS, le cyanure de mercure utilisé encore pour le « blanchiment » de certaines syphilis difficiles à traiter. Expérimenté par le Dr Curie, père de Pierre Curie, il fut le médicament historique de la diphtérie. Mais aujourd’hui il convient de vacciner et de pratiquer la sérothérapie. Nous ne sommes plus au Moyen Age.
  • MERCURIUS BI-IODATUS : d’amygdalite gauches. médicament d’angine et
  • MERCURIUS PROTO IODATUS: angine et amygdalite droites.
  • CINNABARIS, sulfure de mercure, à cheval sur la luèse et la psore.

b) D’autres métaux lourds

  • AURUM METALLICUM: l’or dilué et dynamisé, cher à Paracelse, est un immense médicament luétique. Il en a toutes les Caractéristiques: l’athérosclérose avec hypertension, le déséquilibre nerveux, les douleurs osseuses, la nette aggravation nocturne.
  • BARYTA CARBONICA: fondamental par son artériosclérose cérébrale et périphérique, médicament-clé de nos traitements anti- hypertenseurs, ainsi que les autres sels de baryum, dont BARYTA IODATA, BARYTA réchauffé et amaigri, surtout chez l’enfant.
  • PLUMBUM dont l’intoxication développe des symptômes rappelant ceux de MERCURIUS, en particulier sur les plans buccal et vasculaire. L’hypertension est particulièrement sévère, mais bien tolérée.
  • PLATINA: l’hypersexualisée au moi hypertrophique.
  • BISMUTHUM: dont la pathogénésie maigrelette évoque Ulcère d’estomac.

c) KALIUM IODATUM

Kali luétique alors que les autres Kali sont plutôt tuberculiniques. L’iodure de potassium, élément actif du fameux sirop de Gibert, était couramment employé au début du siècle en traitement d’entretien du vérolé. Remarquable dans les rhinites aggravées au chaud (modalité IODUM) et dans les rhumatismes luétiques, très déformants, à nette exacerbation nocturne.

Des acides minéraux

SULFURICUM ACIDUM: médicament du vieil éthylique. NITRICUM ACIDUM: à la frontière de la sycose et de la luèse.

Des venins

Les venins de serpent sont en général luétiques : CROTALUS, NAJA, BOTHROPS et surtout LACHESIS, ce très grand médicament de la femme en ménopause hypersthénique (SEPIA hyposthénique, psoro-tubérculinique). La logorrhée, la jalousie, l’agitation sont très luétiques De plus, ce venin a dans sa pathogénésie des ulcérations des bleu-noirâtre, saignant facilement, caractéristiques.

Des remèdes végétaux satellites

Certains autrefois étaient utilisés pour traiter la syphilis. Ce sont d’efficaces draineurs de la diathèse à prescrire en 4 ou 5 CH. 6 ou 30 K, parfois 7 CH ou 200 K.

  • SARSAPARILLA: draineur rénal, draineur cutané sur peau sèche et flétrie.
  • ASA FOETIDA: aérophagie et douleurs osseuses nocturnes. La spasmophilie luétique.
  • MEZEREUM: sinusites et eczéma luétiques, séquelles de zona. Aggravation nocturne.
  • PHYTOLACCA : le « mercure végétal » par son action sur le pharynx, les douleurs osseuses, l’aggravation nocturne.
  • RUTA: tendons, ligaments articulaires, périoste osseux sont sa cible.
  • GUAIACUM: rhumatisme déformant des petites articulations, original par son désir de pommes.
  • STILLINGIA: médicament très luétique : laryngite, douleurs des os et du périoste, aggravées la nuit, névralgies pires la nuit.

 

Le fluorisme fait le lit de la luèse qui, elle-même, induit le fluorisme.

  • CALCAREA FLUORICA : le médicament constitutionnel, à manier en très hautes dynamisations si on vise l’efficacité. La récente pathogénésie de Metzger confirme le grand caractère luétique du fluorure de calcium, ce qui ne laisse pas d’inquiéter sur les conséquences, à lointaine échéance, des fluorisations systématiques à dose forte destinées à consolider les dents.
  • FLUORICUM ACIDUM dont l’action est profonde, sur la peau (ulcérations), sur le tissu veineux (volumineuses varices), sur l’os (nécrose et fistules).
  • HEKLA LAVA, lave du volcan islandais, le mont Hekla Médicament du tissu osseux déformé indiqué dans les exostoses volumineuses. Son efficacité est facile à mettre en évidence, par exemple sur l’épine calcanéenne qui disparaît en 2 à 3 mois par la prise quotidienne de 3 granules d’HEKLA LAVA 4 CH.
  • LAPIS ALBUS: fluosilicate de calcium. Médicament d’états graves. C’est un SILICEA aggravé, à utiliser comme immuno-stimulant en très hautes dynamisations (10 000 K, 50 000 K) dans les grandes défaillances immunitaires et certaines formes de cancers gravissimes, à côté des traitements classiques.

Des médicaments caustiques capables de provoquer des ulcérations rappelant le chancre et de déclencher la sclérose réactionnelle typique. Sont ainsi luétiques:

  • ARGENTUM NITRICUM, le nitrate d’argent, autrefois d’ailleurs utilisé pour cautériser les chancres. C’est un magnifique médicament luétique en prise directe sur notre époque, elle-même très luétique.
  • KALIUM BICHROMICUM, bichromate de potassium. Ce sel couleur d’un bel orange est extrêmement corrosif. Ulcère à bords nets, comme « découpé à l’emporte-pièce », rappelant l’aspect du chancre et des ulcérations de la période secondaire.
  • LUESINUM, d’abord préparé à partir de la sérosité d’un chancre syphilitique recueilli avant tout traitement. C’est le nosode-clé de la diathèse.
  • DIPHTEROTOXINUM et DIPHTERICUM: ils rappellent les rapports entre diphtérie et luèse.
  • DIPHTEROTOXINUM: anatoxine diphtérique.
  • DIPHTERICUM: sérum anti-diphtérique.
  • D.T.T.A.B.: vaccin codex avec sa partie diphtérique titre d’isothérapique D.T.Polio. et à
  • STREPTOCOCCINUM, étant donné le rôle inducteur de luèse du streptocoque A B hémolytique.

Un certain nombre de moyens biothérapiques seront utiles pour drainer le terrain luétique.

Sur le plan vasculaire

  • OLEA Bg mac. 1 D, 50 à 100 gouttes par jour, hypotenseur et surtout antiradicaux libres, hypocholestérolémiant.
  • CRATAEGUS Bg mac. 1 D, 50 à 100 gouttes. Le bourgeon d’aubépine régularise la motricité et la tonicité du myocarde. Il normalise la T.A. qu’elle soit en hyper ou en hypo. PILOSELLA T.M., SOLIDAGO T.M., LESPEDEZA T.M. sont d’excellents diurétiques, 30 à 100 gouttes par jour, pour combattre l’H.Τ.Α.
  • REIN 4 CH, ARTÈRE 4 CH, VEINE 4 CH en ampoules unitaires ou en suppositoires freineront la production d’autoanticorps sclérogènes.
  • BARYTINE D8, IODARGYRITE D8, AZURITE D8 interviendront également selon leurs indications respectives.
  • L’artérite des membres inférieurs requerra POPULLIS NIGRA Bg MRITE DS, CINABREOUS, ARTÈRE D8, ÉRYTHRITE D8,
  • AZURITE Les varices luétiques seront améliorées par SORBUS Bg mac. 1D, FLUORITE D8, VEINE 4 CH.

Sur le plan neuro-psychiatrique

  • Nous prescrivons TILIA BOURGEON Bg mac. 1 D sédatif,
  • ZONE LIMBIQUE 9 CH à titre d’anxiolytique, FICUS Bg mac ID et AXE CORTICOHYPOTHALAMIQUE comme thymoré gulateurs. LÉPIDOLITE D8 et TOURMALINE LITHIQUE D8 seront précieux pour combattre les états dépressifs fréquents dans la diathèse.
  • L’insomnie requerra au coucher 75 gouttes de TILIA Bg ou 50 gouttes ESCHSCHOLTZIA T.M. et la mise en place d’un suppositoire BULBINUM 9 CH. RHODONITE D8, 1 ampoule un soir sur deux, sera également utile.

Sur le plan oro-pharyngé

Des parodontoses en prescrivant MUQUEUSE GINGIVALE 4 CH, 1 ampoule un jour sur deux, BETULA PUBESCENS Bg mac. 1D et RIBES Bg mac. 1 D, 50 à 100 gouttes par jour. L’adjonction de bains de bouche avec un verre d’eau additionné d’une cuillerée à café d’ECHINACEA T.M. accélère la cicatrisation.

Les angines répétitives seront combattues avec AMYGDALE 4 CH, CINABRE D8, des gargarismes à l’ECHINACEA CHALCOPYRITE D8, comme anti-inflammatoire.

Au niveau digestif

  • L’ulcère gastrique ou gastro-duodenal demandera ESTOMAC 4 CH ou MUQUEUSE GASTRO-DUODENALE 4 CH, 1 ampoule alternée avec HISTAMINE 4 CH.
  • FICUS Bg mac. 1 D est un bon sédatif des brûlures et acidités d’estomac.
  • Les grands processus ulcéro-scléreux développés au niveau du côlon et du grêle, maladie de Crohn, recto-colite ulcéro-hémorragique, répondent très bien à l’Organothérapie. Il y a en effet neutralisation des auto-anticorps dirigés contre les organes cibles qui auto-entretiennent et aggravent régulièrement la maladie.
    • Dans la maladie de Crohn, nous utiliserons ainsi COLON 4 CH, GRÊLE 4 CH, SURRÉNALE 4 CH et, dans la recto-colite, SIGMOÏDE 4 CH.
    • RIBES Bg mac. 1 D exercera son action anti-inflammatoire à la façon de la cortisone.
    • Enfin, la prescription de MONILIA D8, STREPTOMYCES GRISEUS D8, PENICILLIUM NOTATUM D8, aura, au long cours, une action nettement désinfectante sur le tractus intestinal.

Nous la potentialiserons avec des nosodes prescrits en doses à intervalles de 7 à 15 jours, en 9 ou 12 CH. Ce seront par exemple, pour les nosodes, Para B, COLIBACILLINUM, PROTEUS, ENTEROCOCCINUM, ainsi que des « sarcodes » comme les dénomment les auteurs anglo-saxons, tels que Scatol, Indole, Putrescine.

L’insuffisance rénale

Le rein étant un des points touchés par la luèse, sera traité avec des plantes diurétiques et surtout avec REIN 4 CH associé à la prescription étalée dans le temps de STREPTOCOCCINUM de la 9 CH à la 30 CH.

Toutes les diathèses