CONSTITUTION SULFURIQUE 🔶

Définition de la constitution

La Constitution Sulfurique se définit comme correspondant au morphotype Sulfur, Type sensible à l’expérimentation pathogénétique du Soufre, remède fondamental de la Psore.

Ses traits essentiels sont la congestion avec rougeur de tous les orifices, l’excès de poids, quoi qu’il existe un Sulfur maigre, la thermophobie accentuée avec pieds brûlants, une peau sensible avec prurit et dermatoses variées, un désir accentué de sucre qui aggrave les maux.

La Constitution Sulfurique correspond au Tempérament sanguin d’Hippocrate et à la Diathèse Psorique d’Hahnemann. C’est le « Roi » des homéo ou anti-psoriques.

Sulfur fut considéré par Nébel comme le remède clé dont dérivent toutes les Constitutions. Henri Bernard reprenant cette conception créa à partir de Sulfur une Constitution évolutive Sulfurique dont l’importance est fondamentale.

S’appuyant sur l’analyse des tissus embryonnaires humains de Marcel Martiny, il rattache cette Constitution sulfurique au mésoderme, matrice de notre tissu conjonctif. C’est dire l’importance de cette Constitution puisque le conjonctif prédominant dans notre organisme est présent dans la plupart de nos tissus et commande la plupart de nos échanges.

Henri Bernard définit 3 types Sulfur :

  • Un « Sulfur neutre » en parfait équilibre physique, physiologique, mental. Le jeu émonctoriel maîtrise parfaitement les éliminations des toxines induites par la Psore toujours sous-jacente.
  • Un « Sulfur maigre » où s’associent un déséquilibre endocrinien avec hyperthyroïdie et un certain degré de défaillance nutritionnelle. De ce Sulfur maigre naît pour Bernard le type Muriatique, souché sur Natrum muriaticum et la Constitution Muriatique.
  • Un « Sulfur gras » enfin où s’expriment pleinement toutes les caractéristiques du Sulfur – Psorique : lourdeur, intoxication, congestion, brûlures, prurit. Le ralentissement émontoriel est au 1 plan. Le syndrome métabolique guette.

La Constitution sulfurique exprime pleinement la Psore. Nous avons déjà montré qu’en soubassement de toutes les strates diathésiques héritées et/ou acquises, il y a la Psore universelle, originelle, véritable socle sur lequel se construit toute notre mécanique pathologique empruntant les orientations ultérieures de la Sycose, Luèse, Tuberculinisme, Cancérinisme et Psore acquise.

La Constitution sulfurique exprime certes cette Psore acquise, du fait de nos erreurs alimentaires (trop de sucre), manque d’hygiène et d’exercice et autres sources d’intoxications, de pollutions.

La peau y est au 1er plan. Elle constitue un émonctoire supplétif indispensable compte-tenu de la défaillance des éliminations essentielles (foie, reins, poumons, colon, pancréas).

Mais cette Constitution sulfurique exprime également dans son évolution une Psore originelle, innée transmise par codage génétique à travers les générations, s’enrichissant au passage de toutes les « gales » cutanées et allergies et nous conduisant irrémédiablement à la mort par épuisement de notre énergie vitale. La Psore traduit l’entropie négative de notre organisme.

C’est en ce sens que des praticiens comme Hering (1800-1880) et Kent (1849-1916), fidèles de la Nouvelle Eglise de Swedenborg ont énoncé que cette Psore initiale était l’équivalent du « péché originel ». La Psore initiale devenait Psore messianique. Nous ne partageons bien évidemment pas cette conception d’inspiration religieuse ou ésotérique. Pour nous, la Psore originelle traduit cette entropie commune à tous les êtres vivants subissant la dégradation de l’énergie vitale au fil du temps jusqu’à l’exitus terminal. Cette approche énergétique nous ramène à la notion clinique. Elle nous permet de comprendre que, faute de pouvoir inverser le processus létal, nous puissions le freiner, le ralentir. Nous ajouterons ainsi des années à la vie et surtout de la vie aux années.

A travers la Constitution sulfurique nous découvrons les sels capables de freiner voire d’inverser ces processus morbides. De beaucoup le plus précieux sera, le chef de file, Sulfur, le Soufre dilué et dynamisé.

De par sa Similitude, Sulfur devient ainsi le remède clé d’une Psore universelle qui a conservé ses capacités éliminatrices.

Tout notre jeu consistera à conduire par le maniement de la Similitude, grâce aux médicaments constitutionnels, le sujet psorique en voie de décompensation à un retour au stade Sulfur avec réapparition des symptômes pathogénétiques du soufre. La guérison va toujours du plus nouveau au plus ancien.

La mise en œuvre des médicaments constitutionnels indiqués procédera au nettoyage diathésique.

Celui-ci achevé, la prescription de Sulfur, appelée par la Similitude, exercera une action directe et profonde sur cette Psore commune à tous.

A tous les âges de l’existence, mais plus précisément chez le senior, l’apparition de signes de Sulfur (chaleur, prurit, eczéma), sont d’un excellent pronostic.

Autour de cette clé Sulfur vont graviter toutes les autres Constitutions, le couple Sulfur – Calcarea carbonica étant particulière ment performant pour atteindre ce noyau pathologique profond commun à tous.

Un schéma précise les choses :

Description de la constitution

LIEN ENTRE CONSTITUTION ET DIATHÈSE

Sulfurique 🔄️ Psore éclatée

Morphotype

Sulfur neutre, équilibre parfait entre la dynamique psorique et la dynamique réactionnelle éliminatrice. Ce type se rencontre essentiellement chez le petit enfant.

Beau bébé, bel enfant au teint frais, rosé, aux petites oreilles incarnat, aux lèvres cerise.

Potelé, mais sans plus. Plus vif, moins gras que le petit carbonique, lui bourré de cellulite, trop gros, au teint blafard. Teint rose, yeux clairs. Mais le petit Sulfur peut être un Africain, un Asiatique dont la peau mate et l’œil foncé n’ont évidemment rien de pathognomonique.

Un point faible, déjà à ce stade : c’est un gros mangeur, glouton (cf Antimonium crudum) avide de lait et surtout de sucreries, de bonbons, de confitures, de biscuits:

Du fait de cette voracité entraînant le début de l’intoxication, il se gratte et évolue vers des décompensations déjà pathologiques :

  • soit en « Sulfur gras ». Le teint perd de sa fraîcheur, le visage se gonfle. Se développe un « gros ventre » plein de gaz qui suivra notre Sulfur gras toute sa vie durant. A ce moment apparaît l’eczéma atopique.
  • soit en « Sulfur maigre ». Sulfur, malgré son vif appétit, loin de grossir maigrit. Il fond surtout du haut, visage, cou, torse. Pas d’abdomen grassouillet mais au contraire ventre creux rappelant celui du Phosphorique, contrastant avec le ventre rebondi du Sulfur gras et du Carbonique.

Nous pénétrons dans la sphère Natrum muriaticum où le désir de sucre cède la place au désir de sel et l’imbibition hydrique carbonique à la dessiccation, sécheresse du muriatique.

Cette évolution est liée à l’atteinte tuberculinique induisant un hyperthyroïdisme avec amaigrissement malgré vif appétit. Différents facteurs sont en cause, la tuberculose sur plusieurs générations, la pratique généralisée des vaccinations par des vaccins de type tuberculinique, BCG, coqueluche, rubéole.

Cette remarque implique, non que nous rejetions les vaccins, mais que nous prescrivions au bébé à vacciner les antidotes homéopathiques capables d’éviter ces déviances diathésiques et constitutionnelles.

Cette irruption du tuberculinique souligne les liens pouvant exister entre un Muriatique sec et un Phosphorique lui aussi maigre mais moite, humide. Tout dépend du Tempérament et du comportement réactionnel sous-jacent.

Ces deux Constitutions, Muriatique et Phosphorique, représentent une adaptation typologique à la présence du bacille tuberculeux dans l’organisme. C’est une forme réactionnelle de notre corps à cette agression encore majeure qui frappe l’arbre respiratoire. L’un appartient au Tempérament nerveux, atrabilaire, le Muriatique, l’autre au Tempérament sanguin chaud, humide, le Phosphorique s’incarnant en Phosphorus.

L’agression sculpte la forme :

SULFUR SEC (Natrum muriaticum) ⬅️ SULFUR + B.K ➡️SULFUR MOITE (Phosphorus)

Comportement
  • Irritable, nerveux, facilement grognon lorsqu’on le contrarie.
  • Déteste l’eau, le savon, les bains, être lavé.
  • Enfant raisonneur : veut toujours avoir raison. Questionne beaucoup mais discute les réponses. Fatigue tout le monde. Egoïste, ramène tout à lui. Ne partage ni son goûter, ni ses jouets, ni ses livres.
  • Bon travail scolaire, aussi bien en lettres qu’en sciences.
  • Déteste les efforts : « pourrait mieux faire ! »
  • Rejette gymnastique, piscine, activités de plein air.
  • Dort apparemment comme un plomb, pieds hors des couvertures. Mais entend tout autour de lui: sommeil de chat, rêves de sucreries.
Pathologie

Le petit Sulfur cherche avant tout à éliminer par la peau. Elle est le siège de violentes inflammations. Nous sommes au stade de la « Psore flamboyante ».

La peau est donc toujours en cause. Il n’y a pas de Sulfurique qui n’ait de problèmes cutanés et ne fasse son eczéma :

  • Sueurs abondantes, surtout de la tête, à odeur forte. Prurit : Sulfur se gratte toujours. Le prurit est aggravé à la chaleur du lit. Peau fine, fragile, d’aspect douteux. Ne se lave pas car l’eau aggrave ses maux.
  • Dermatoses variées : eczéma, mycoses, allergies cutanées : Sulfur, Calcarea carb., Graphites sont les 3 remèdes clé de l’atopie cutanée et de l’eczéma atopique.

Le digestif entre également en œuvre : diarrhées le matin, très tôt forçant à sortir du lit, oxyurose fréquente. Nombreux gaz malodorants.

Comportement
  • Irritable, nerveux, facilement grognon lorsqu’on le contrarie.
  • Déteste l’eau, le savon, les bains, être lavé.
  • Enfant raisonneur : veut toujours avoir raison. Questionne beaucoup mais discute les réponses. Fatigue tout le monde. Egoïste, ramène tout à lui. Ne partage ni son goûter, ni ses jouets, ni ses livres.
  • Bon travail scolaire, aussi bien en lettres qu’en sciences.
  • Déteste les efforts : « pourrait mieux faire ! »
  • Rejette gymnastique, piscine, activités de plein air.
  • Dort apparemment comme un plomb, pieds hors des couvertures. Mais entend tout autour de lui: sommeil de chat, rêves de sucreries.
Pathologie

Le petit Sulfur cherche avant tout à éliminer par la peau. Elle est le siège de violentes inflammations. Nous sommes au stade de la « Psore flamboyante ».

La peau est donc toujours en cause. Il n’y a pas de Sulfurique qui n’ait de problèmes cutanés et ne fasse son eczéma :

  • Sueurs abondantes, surtout de la tête, à odeur forte. Prurit : Sulfur se gratte toujours. Le prurit est aggravé à la chaleur du lit. Peau fine, fragile, d’aspect douteux. Ne se lave pas car l’eau aggrave ses maux.
  • Dermatoses variées : eczéma, mycoses, allergies cutanées : Sulfur, Calcarea carb., Graphites sont les 3 remèdes clé de l’atopie cutanée et de l’eczéma atopique.

Le digestif entre également en œuvre : diarrhées le matin, très tôt forçant à sortir du lit, oxyurose fréquente. Nombreux gaz malodorants.

Morphotype

Le type Sulfur est un des plus fréquemment observés.

Le Sulfur neutre qui est rare, rencontré parfois chez un adulte encore jeune. L’harmonie des formes traduit l’harmonie métabolique. Le jeune homme sera l’Apollon du Belvédère, la jeune femme, l’Aphrodite sortant des Eaux peinte par Botticelli. C’est dire le côté tout à fait exceptionnel de la vision.

Le Sulfur gras sera en fait le type commun de l’adulte dans la force de l’âge.

Teint congestif, rouge, sanguin. Visage rouge. Les oreilles, les lèvres, les narines sont écarlates. Transpire à la chaleur, doit se découvrir largement. Tombe sa veste au restaurant. L’étage inférieur digestif de la face est très développé : tout est dans la mandibule !

Répand une odeur forte, transpire, sent la sueur, se lave peu car aggravé par l’eau et le savon qui irritent sa peau.

Corps lourd, empâté. Le ventre est au centre du tableau : gros, sensible, flatulent, facilement relâché. Obésité abdominale: dépasse largement les périmètres admis, (104 cm pour l’homme, 88 cm pour la femme) donc syndrome métabolique (Calcarea carb).

Membres musclés : le bûcheron canadien ! Mais plus souvent sédentaire, automobiliste impénitent au 4X4 envahissant, il offre un ventre proéminent surmontant des jambes grêles. Sensations de brûlures variées. Les pieds sont brûlants (les mains: Phosphorus). Il les sort du lit. Ne supporte pas la chaleur. Toujours aggravé par le temps chaud, par chauffage exagéré : transpire, s’éponge front et aisselles, se gratte à longueur de temps.

Comportement

Vivacité d’esprit contrastant avec la pesanteur de la silhouette. Très nerveux, il est facilement de mauvaise humeur, s’irritant pour un rien, surtout le matin au réveil. Adepte des vastes spéculations intellectuelles. Cela va des discussions de « café du commerce » aux plus hautes spéculations philosophiques. Bachelard, Jaurès furent de beaux types Sulfuriques. Le « philosophe déguenillé » également.

Fortes capacités d’imagination, il cultive les idées de grandeur et se prend facilement pour Crésus ou Jupiter tonnant, ce qui met à mal son compte en banque.

S’il déraille, il devient paresseux irrésolu. Asocial, il peut basculer dans la marginalité. Certains SDF sont de grands Sulfur.

Confusion d’esprit, dépression type Aurum. Il devient mélancolique, broie du noir, pense à la mort.

Tout cela sur un fond de bonne chair, de ripailles, de gourmandise. Vif désir de sucre, de pâtisseries, de douceurs qui aggravent sa Psore. Se soutient au vin, aux spiritueux, au café (cf. Nux vom., Lachesis).

Pathologie

Il doit éliminer mais c’est difficile à obtenir car il déteste exercice physique et régimes raisonnables.

Tropisme cutané au 1er plan : prurit, sueurs, eczémas secs ou suintants. Mycoses aux pieds, au sexe.

Tropisme digestif : ventre fragile. Colites permanentes, gaz, diarrhées répétitives surtout tôt le matin. Hémorroïdes écarlates, brûlantes, saignantes, suintantes. Tropisme articulaire, en particulier la colonne lombaire. Se tient courbé car il a mal. Se redresse péniblement. Lombalgies.

Si vous stoppez rapidement toutes ces affections, qui sont en fait des éliminations, vous verrez se développer en métastases morbides d’abord l’obésité abdominale. Puis il y aura montée du cholestérol LDL, des triglycérides, de l’acide urique, de la glycémie. Nous sommes en plein « syndrome métabolique » avec son risque de diabète floride, d’accidents vasculaires coronarien ou cérébral. Sulfur décompensé, non drainé, non traité est candidat à la mort subite.

 

Le « vieux » Sulfur est chauve. Il est sale et il se gratte. Pas frileux, il a toujours trop chaud. Détestant toujours l’eau, il se lave de moins en moins, se néglige, ne sent pas bon.

Sa tête est rouge, congestive, ses cheveux trop gras sont tombés prématurément et son crâne est marqué de multiples taches brunâtres, de plaques d’eczéma, de dartres sèches.

Son caractère ne s’améliore pas. C’est un vieillard grognon, de mauvais caractère, toujours de mauvaise humeur. Il reconstruit le monde puisque actuellement tout va de travers ! C’était mieux de son temps.

Parfois il est jovial, euphorique, riant de tout, trop heureux d’exister encore. Quelques godets de vin soutiennent cette bonne humeur.

Sa pathologie, HTA et insuffisance cardiaque sont la rançon de son diabète et de l’hypercholestérolémie. Les maladies de peau fleurissent sur lui et sont salvatrices parce qu’éliminatrices.

Trop gros il souffre de ses jambes, des genoux. Il digère de moins en moins. Mais il a une longue vie devant lui et longtemps il empoisonnera son entourage.

Vous le reconnaîtrez facilement car il est rouge, garde ses pieds brûlants sortis du lit, véritable signe de son remède. Il se gratte.

Remèdes de la série

CONSTITUTION 🔶 SULFURIQUE

SULFUR ♾️ Calcarea sulf. ➡️ Magnesia sulf. ➡️ Kali sulf. ➡️ Natrum sulf. ➡️ Ammonium sulf. ➡️ Sulfuric acid.

Sulfur d’abord : l’immense Sulfur roi des homéopsoriques. Il est à la racine même de cette Constitution Sulfurique.

Il importe donc d’en préciser les grands traits pathogénétiques. Tout d’abord ce qui est à l’origine de la diathèse psorique, encore à sa phrase sthénique, éclatée : d’abord suppression brutale d’une élimination, surtout cutanée, et puis, entre autres, la sédentarité, une alimentation trop sucrée, ou simplement trop riche, des maladies à convalescence interminable.

  • Chronicité, périodicité, alternance de toutes les manifestations pathologiques avec toujours une participation cutanée et/ou tendance prurigineuse.
  • Idées de grandeur: reconstruit le monde à sa propre idée et s’emballe facilement.
  • A toujours trop chaud, toujours aggravé par la chaleur.
  • Douleurs brûlantes variées. Tout est brûlant dans Sulfur.
  • Rougeur brûlante de tous les orifices yeux, oreilles, narines, lèvres, anus.
  • A horreur de l’eau qui aggrave tous ses maux : « le philosophe sale ».
  • Sommeil de chat. Se réveille au moindre bruit. Sort les pieds du lit parce qu’ils sont brûlants.
  • Céphalée congestive brûlante.
  • Désir de sucre et de sucrerie.
  • Défaillance à 11h du matin, avec besoin de grignoter quelque chose.
  • Gaz et régurgitations à odeur d’œufs pourris (Cf. Arnica). Diarrhée impérieuse vers 5 h du matin forçant à sortir du lit.
  • Hémorroïdes très rouges, brûlantes, très prurigineuses.
  • Rhinite, pharyngite, bronchite chronique avec écoulement de mauvaise odeur (cf. Hepar sulf.) mais aggravées à la chaleur (Hepar sulf.).
  • Tachycardie fréquente la nuit avec sensation de cœur trop gros. Oppression thoracique avec sensation de poids lourd sur la poitrine.
  • Douleurs lombosacrées permanentes : soutient ses reins des deux mains.
  • Peau malsaine, sale, de mauvaise odeur, avec multiples éruptions rouges, brûlantes, toujours très prurigineuses. Eczéma récidivant. Mycoses. Aggravation par la chaleur, l’eau, le grattage.

Modalités
Aggravation : Par la chaleur, par l’eau, par le grattage.
Amélioration : Par les éliminations: règles, sueurs, diarrhées, au grand air.

Latéralité : Gauche +

Sulfur sera toujours indiqué quel que soit le stade évolutif de la Constitution Sulfurique. On peut le prescrire seul ou mieux l’alterner avec les remèdes évolutifs après drainage soigneux.

 

Les remèdes évolutifs

1. Calcarea sulfurica, sulfate de calcium, est le point de départ de l’aventure. C’est un 1er stade de décompensation Sulfur.

La peau n’est plus seulement prurigineuse, eczémateuse : elle suppure d’un pus épais, jaunâtre, grumeleux, mal lié qui le différencie donc de notre très grand remède de suppuration, Hepar sulfur, Hepar sulfuris calcareum ou Foie de soufre calcaire d’Hahnemann au pus lisse, crémeux, lié,

La pathogénésie de Calcarea sulf. est pauvre par rapport à celle magnifique d’Hepar sulfur. Mais chez Calcarea sulf. on retrouve des traits spécifiques de la Constitution Sulfurique qui n’existent pas chez Hepar sulf. Par exemple cette sensation de brûlure prurigineuse à la plante des pieds obligeant à les sortir du lit, une thermophobie avec amélioration au grand air contrastant avec la frilosité excessive d’Hepar sulf.

Calcarea sulf., au fond est un Hepar sulfur non frileux, plus Sulfur qu’Hepar mais la suppuration est là.

N’empêche qu’il s’agit de 2 médicaments dont l’action se complète fort bien.

Tous deux en 4 ou 5 CH favorisent un mûrissement et un drainage spontané de tout processus suppuratif, forme très efficace d’élimination (pensez à l’abcès de fixation).

En plus hautes dynamisations, 7-9 CH, sans monter au-delà dans cette indication lésionnelle, ils assèchent l’abcès, stoppent la suppuration, l’élimination se trouvant ainsi maîtrisée. Signalons également son action intéressante dans les sinusites chroniques avec écoulement verdâtre chez des patients réchauffés (#Kali bichr.). Petit signe clé: sensation de bouchon dans l’arrière nez, « plug » incitant à renifler sans cesse.

Donc dans ces suppurations aiguës, fréquentes chez le Sulfurique prescrire :

L’alternance (avec toute chance d’éviter l’antibiotique)
1 jour : 4 granules Hepar sulfur 7 CH
L’autre jour : 4 granules Calcarea sulf 7 CH

Dans les sinusites chroniques, l’alternance 1 jour Hydrastis 4 CH, l’autre jour Calcarea sulf. 7 CH fait merveille.

Calcarea sulf, est le Sel N°2 de Schuessler indiqué en 4 CH dans toutes suppurations prolongées, sinusites, bronchites chroniques, infections répétées de la vessie, 4 granules chaque jour.

 

2. Magnesia sulfurica, Sulfate de magnésium, banal purgatif allopathique et 2ème étape évolutive constitutionnelle.

Les problèmes digestifs, le blocage hépatique, la spasmophilie dominent le tableau clinique.

L’ion Magnésium introduit sa touche d’éréthisme nerveux et de spasme caractéristiques de tous les magnésiens. Vous noterez l’irritabilité, l’hypersensibilité, les spasmes musculaires, la sensibilité douloureuse du foie à la palpation, les alternances de diarrhées et de constipation, les douleurs articulaires. Médicament de la fibromyalgie chez un Sulfurique.

Des éruptions vésiculeuses, des eczémas très prurigineux portent la marque de Sulfur, de même que les éructations à goût d’œufs pourris.

Magnesia sulf. est un Sulfur déprimé, hépatique, hypersensible, spasmophile.

 

3. Kali sulfuricum, Sulfate de potassium, 7ème Sel de Schuessler est un excellent remède dont la pathogénésie est assez riche.

Nous noterons chez ce sujet à orientation tuberculinique :

  • La fatigue profonde avec timidité, tendance aux larmes, mais comme Pulsatilla dont il est proche, l’humeur est très variable.
  • On rit, on pleure presque simultanément. La tendance aux inflammations des muqueuses, nez et bronches. Ecoulement épais, jaunâtre, peu irritant (Pulsatilla) Absence de soif. Narines bouchées à la chaleur de l’appartement.
  • Des douleurs articulaires erratiques (cf. Puls.) pouvant frapper n’importe quelle articulation, aggravation par la chaleur, améliorées par le froid (cf. Ledum), l’air frais, < repos, > mouvement (≠ Bryonia).
  • Enfin des éruptions cutanées nous rappellent que nous sommes dans le Sulfurique. Il s’agit d’eczémas suintants ou secs, desquamant abondamment. Des ulcérations laissent exsuder un pus jaune verdâtre.
  • Les règles sont en retard et peu abondantes comme Pulsatilla.
  • Les signes cliniques, les grandes modalités d’aggravation par la chaleur, d’amélioration par le froid, certaines caractéristiques psychologiques rapprochent Kali sulf. de notre grand Pulsatilla.

Il n’en a pas la richesse, mais on considère Kali sulfurica comme le « Pulsatilla minéral ». Le prescrire en 4, 5, 7 CH.

 

4. Natrum sulfuricum, Sulfate de sodium. Le remède est important dans notre série évolutive. Sa pathogénésie détaillée comporte des points essentiels.

  • Suite d’humidité, de froid humide: « Hydrogénoïdisme ». Tous les maux sont aggravés par l’humidité, avant même qu’ il pleuve.
  • Suite lointaine de traumatisme, surtout crânien.
  • Mélancolie avec idées de suicide. Mauvaise humeur, anxiété. Pires quand le temps tourne à la pluie, améliorées après une bonne exonération intestinale.
  • Sensation générale d’être toujours gonflé.
  • Langue recouverte d’un enduit verdâtre épais, surtout à la base.
  • Gonflement important de l’estomac et du ventre avec nombreux gaz bruyants.
  • Diarrhée impérieuse le matin déclenchée par le petit déjeuner. Selles avec gaz abondants précédées de gargouillis et borborygmes sonores.
  • Foie gros, douloureux, avec élancements. La douleur s’aggrave couché sur le côté gauche (cf. Sepia). Subictère.
  • Coryza chronique avec mucosités épaisses, verdâtres, bouchant les narines.
  • Toux grasse avec expectoration verdâtre, douleur dans la poitrine forçant à s’asseoir pour la comprimer entre ses mains. Râles pulmonaires bruyants.
  • Asthme déclenché ou aggravé quand le temps tourne à l’eau. Aggravé au bord de la mer.
  • Douleurs rhumatismales déclenchées ou aggravées quand le temps vire à la pluie et par toutes formes d’humidité. Aggravées par le repos, améliorées par un mouvement prolongé (cf. Rhus tox.). Nombreux craquements articulaires.
  • Doigts boudinés le matin au réveil. Ne peut retirer sa bague.
  • Verrues petites, condylomes, molluscums multiples sur peau jaunâtre et terreuse.
  • Eczéma humide, suintant, prurigineux, revenant périodiquement au printemps (cf. Rhux toxicodendron).
  • Prurit pire en se déshabillant (cf. Rumex).

Modalités
Aggravation : Par l’humidité sous toutes ses formes, le froid humide, l’immobilité.
Amélioration : Par temps sec, par la chaleur sèche, par le mouvement.

Natrum sulf. est un « Thuya minéral ». Ses indications sont vastes et intéressent tous les états hydrogénoïdes. C’est donc un stade d’aggravation Sulfurique évoluant dans un sens d’hydrogénoïdisme, sensibilisant notre constitution à l’humidité, à l’eau dont justement Sulfur avait horreur.

Natrum sulf. marque un point d’ancrage d’une Sycose s’implantant chez un Sulfurique.

Douleurs arthrosiques < humidité :
a. En premier lieu- un jour 4 granules Natrum sulf. 5 CH- l’autre jour 4 granules Dulcamara 5 CH
b. en remèdes de fond alterner- un dimanche Thuya 12 CH 1 dose- l’autre dimanche Sulfur 12 CH 1 dose ; sur 3 à 4 mois

 

5. Ammonium sulfuricum, sulfate d’ammonium, remède de décompensation faisant transition entre Natrum sulf. et Sulfuric acid. Fatigué, évanescent, gonflé, prurigineux. A perdu tout tonus. Syncopes fréquentes.

Actif sur les rhinites aiguës avec sensation de nez hermétiquement bouché

 

6. Sulfuric acidum, acide sulfurique, stade constitutionnel ultime, n’est pas seulement un éthylique en fin de course, même s’il concrétise la tendance à s’alcooliser de notre Sulfur. Il est en fait un Sulfur type ayant épuisé ses possibilités réactionnelles. Frileux, avide de repos, tremblotant, brûlant, acide au niveau gastrique. Le tableau, compliqué par des hémorragies et des purpuras, n’est guère brillant. Il risque d’évoluer vers ces 2 Sulfur refroidis que sont Psorinum et Silicea, pénétrant ainsi dans la Constitution Silicique.

De très hautes dynamisations, espacées dans le temps, seront utiles pour réamorcer les circuits énergétiques, relançant ainsi la dynamique réactionnelle, notre Natura medicatrix.

Par exemple en prescrivant 1 dose mensuelle Sulfuric acidum 30 CH ou 10.000 K chez un Sulfurique épuisé, vous stimulerez le Sulfur épuisé et le réorienterez vers son Sulfur de base.

A noter qu’en 4 ou 5 CH, c’est un excellent remède de reflux gastro-œsophagien avec toussotement. Je le prescris aussi pour combattre la petite toux résultant de la prise d’IEC.

Là encore l’anion du sel reflète l’activité constitutionnelle, le cation apportant la spécificité clinique.

 

1. Le groupe des sulfates : les Sulfurica

La série « Sulfurica » comporte bien des sels dont il n’est possible de donner que des indications succinctes héritées de la toxicologie et de l’expérience clinique.

Ainsi Cuprum sulfuricum est un remède de crampes musculaires violentes. Cobaltum sulf. est intéressant dans des chutes de libido. Manganum sulf. marche dans l’allergie nasale. Baryta sulf. nous a donné des résultats dans des constipations atoniques. Ferrum sulf. est indiqué dans les anémies, Mercurius sulf. dans les amygdalites et angines, les aphtes et les stomatites. Tout cela chez des patients de type Sulfur.

Dans cette Similitude relativement fruste, il convient de prescrire des 4 ou 5 CH en indication ponctuelle.

Alumen Crudum est lui un Sulfate fort intéressant, négligé dans la prescription actuelle. Il s’agit de l’alun de potassium, sulfate double d’aluminium et de potassium. Ce fut au départ un très grand remède. Sa pathogénésie a été établie par Hering et les élèves de son école d’Allentown. Allen, dans son inépuisable Encyclopédie, référence plus de 400 symptômes.

Alumen que je prescris de la 4 CH à la 12 CH a 3 points d’impact: les bronches où il se révèle un bon expectorant dans les bronchites du sujet âgé, un peu comme Antimonium tartaricum, mais sans en avoir les nausées.

Le rectum : médicament de constipation atonique sans besoin (cf Alumina). Alumen ignore la selle pendant plusieurs jours. Risque de fécalome: Alumen 4 CH, 4 granules matin et soir sur une longue durée.

Faiblesse générale des membres avec tremblements, paresthésies, paralysies, déséquilibre. Laisse tomber les objets. Il est proche d’Alumina mais convient mieux aux personnes très âgées. A prescrire ici de la 12 à la 30 CH, par exemple 4 granules Alumen crud. 12 CH chaque jour au long terme.

 

2. La chaîne des Sulfures (à ne pas confondre avec Sulfur) : les Sulfuratum

Il s’agit là des dérivés de l’acide sulfhydrique, Sulfuratum acidum (hydrogène sulfuré, SH2)

Le nombre des Sulfures de notre Matière médicale est impressionnant. Il permet d’établir une véritable chaîne séquentielle comparable à la série sulfurique.

Il s’agit en fait d’une chaîne complémentaire à forte accumulation toxique. Elle permet d’envisager une évolution plus lourde de conséquence et nous amène à considérer les conceptions Biochimiques de Grauvogl. Nous sommes dans une Psore très aggravée.

Grauvogl, médecin prussien, sensible aux théories d’Hahnemann, avait défini l’existence de 3 types de sujets basés sur des métabolismes physico-chimiques différents.

A propos de ces catégories, il faut parler de « Structures Biochimiques » plutôt que de Constitutions et de Tempéraments, termes prêtant à confusion.

  • les Hydrogénoïdes regroupent tous les sujets dont le métabolisme hydrique est perturbé. Ce sont des gens qui fixent l’eau dans leurs tissus, gonflant, développant des oedèmes, de la cellulite. Leurs maux sont systématiquement aggravés par l’humidité. Un bel exemple dans la série sulfurique est Natrum sulfuricum, remède baromètre dont les douleurs prévoient la pluie.
  • les Oxygénoïdes sont vifs, avides d’oxygène, brûlant beaucoup, aux échanges accélérés. Hyperthyroïdiens, avides de grand air. Cette structure est celle du Phosphorique mais sous-tend également beaucoup de la série sulfurique.
  • les Carbo-nitrogènes regroupent des gens au métabolisme ralentis. Ils fatiguent, maigrissent, deviennent frileux, tristes. Cette structure caractérise le Silicique mais également un Sulfurique en pleine décompensation psorique, orienté sur le stade grave de Psorinum. Les sulfuratum les incarnent.

Les Sulfures « Sulfuratum » reflètent en effet cet affaiblissement psorique. Après avoir connu la luxuriance solaire de Sulfur, le Sulfurique s’engloutit dans le noir abyssal de Psorinum.

Chez le Sulfurique nous aurons donc par codage génétique une double chaîne évolutive:

SULFUR = les Sulfurica + les Sulfurata

les Sulfurica :
Calcarea sulfurica
Magnesia sulfurica
Kali sulfuricum
Natrum sulfuricum
Ammonium sulfuricum
Sulfuric acidum

les Sulfurata : 
Calcarea sulfurata
Kali sulfuratum
Natrum sulfuratum
Ammonium sulfuratum
Acidum sulfuratum
Psorinum

Notons dans cette série Sulfuratum quelques indications ponctuelles intéressantes :

Calcarea sulfurata est un excellent anti-infectieux, en 7 ou en 9 CH. Il agit quand Hepar sulfur et Calcarea sulfurica n’agissent pas.

Kali sulfuratum, Hepar sulfur Kali est indiqué dans les suppurations chez des sujets très affaiblis. En 7 et 9 CH.

Natrum sulfuratum est un remède de bronchites et de douleurs rhumatismales nettement aggravées par le froid (≠ Ledum).

Aethiops mercurialis mineralis : Sulfure noir de Mercure. Suppuration prolongée au niveau de l’œil et des oreilles. En 4 et 5 CH.

Aethiops antimonialis : Sulfure double de Mercure et d’Antimoine, plus actif. Suppurations œil et oreille. Ulcération de la cornée. Inflammation des ganglions cervicaux et des glandes salivaires. Parotidite. En 4 et 5 CH.

Cinnabaris : Sulfure rouge de mercure. Actif sur :
– L’œil : névralgies partant du canal lacrymal entourant l’œil et gagnant les tempes. Oeil rouge.
– Le sexe : verrues et condylomes abondants, rouges, saignants.
– La peau : ulcérations enflammées rouges.

Aurum sulfuratum, Plombum sulfuratum : 2 remèdes d’HTA chez des sujets affaiblis et frileux de type Sulfurique

Acidum sulfuratum. Gaz et éructations d’odeur et de goût d’œuf pourri (cf Psorinum). En 4 et 5 CH.

REMÈDES D’ÉTATS AIGUS S’ADAPTANT À LA CONSTITUTION

Le Sulfurique est un Psorique par essence, donc un intoxiqué. Son intoxication ne peut que s’accroître au fil du temps. Excès alimentaires, vie trop sédentaire entre autres en sont responsables et expliquent sa pathologie. Le sucre est l’ennemi de cette Constitution qu’il conduit irrémédiablement au diabète.

Il faut donc drainer doucement mais régulièrement cette Constitution.

Nos Biothérapies y pourvoiront. Gemmothérapie, Organothérapie, Lithothérapie seront indiqués dans des traitements au long cours.

➡️cf Dr Max Tétau, Nouvelles cliniques de Gemmothérapie, Similia, 3 édition 2001

Certains remèdes homéopathiques sont plus précisément indiqués pour drainer certaines affections frappant particulièrement le Sulfurique.

Les suites du froid hivernal, les syndromes inflammatoires d’origine virale répondent bien à Aconit en 4, 5, 7 ou 9 CH. Aconit développe bien ses symptômes sur Sulfur tout comme Belladonna sur Calcarea carb.

La pathologie cutanée omniprésente fera intervenir Croton, Mezereum, Viola tricolor, Fumaria, Lappa.

Dans les problèmes vasculaires nous retrouverons Aconit, remède de poussées hypertensives, mais également Aurum met., Plumbum, Crésol, Glonoinum, Veratrum viride et pour le cœur, Cactus, Spigelia, Crataegus en 4, 5, 7 CH. Les veines requièrent Aloe, Aesculus, Vipera en 4, 5 CH.

Un drainage hépatorénal sera justiciable de Nux vomica 4 à 7 CH, bon complémentaire ainsi que Berberis et Antimonium crudum en 4, 5 CH.

En rhumatologie, Rhus tox, Colchicum, Dulcamara, Mandragora, Ledum en 4, 5 CH rendront des services chez le Sulfurique arthrosique hydrogénoïde.

Compte tenu de l’importance du drainage chez Sulfur, nous le considérerons ici comme médicament satellite.

Ainsi on conseillera 50 à 100 gouttes par jour :

Ulmus Bg Mg 1D → eczéma suintant

Cedrus Bg Mg 1D → eczéma sec

Juglans regia Bg Mg 1D → eczéma sur-infecté

Olea JP Mg 1D
Crataegus Bg Mg 1D
|→ insuffisance cardiaque / hypertensions

+ Barytine D8 et Artère D8, 1 ampoule quotidienne
en alternance : HTA

Sorbus Bg Mg 1D → insuffisance veineuse
+ Blende D8 et Veine D8, 1 ampoule alternée : varices

Juglans Mg 1D
Morus Bg Mg 1D
|→ diabète floride

+ Pancreas D8, 1 ampoule 1 jour sur 2

Toutes les constitutions