DIATHÈSE PSORIQUE

Définition de la diathèse

La psore est une des trois diathèses identifiées par Hahnemann et décrites dans son Traité des maladies chroniques (1828). C’est la diathèse la plus importante par son champ clinique et son universalisme. Il importe donc de bien la connaître.

Etant diathèse, elle est d’abord un mode réactionnel spécifique aux agressions pathogènes. Elle comporte toujours une participation cutanée, acquise ou héréditaire. Elle évolue par alternances et substitutions pathologiques, maintenant un certain temps l’équilibre physiologique mais aboutissant finalement, en l’absence de traitement approprié, à l’épuisement de l’énergie vitale du sujet.

Comme toute diathèse, elle est également maladie miasmatique impliquant un agent pathogène externe, « acquis par le sujet ou transmis par l’hérédité. Elle est, par exemple, disposition à réagir pathologiquement à certains facteurs de l’environnement. Les « allergènes » susceptibles de déclencher la réaction antigène-anticorps dans un organisme « sensibilisé » ou « codé génétiquement », offrent un bon prototype d’une conception moderne d’un miasme psorique.

Comme toute « maladie chronique » et par application du principe de similitude, la psore appelle de grands médicaments diathésiques dont la symptomatologie pathogénésique est analogue à la symptomatologie définissant la nosographie de la psore.

On décrit trois phases de la dynamique psorique, qu’elle soit acquise ou héréditaire:

– La psore latente, en quelque sorte quiescente. L’organisme est encore en équilibre mais certains signes permettent de soupçonner l’imprégnation psorique et la décompensation probable. Le grand médicament en est LYCOPODIUM.
– La psore éclatée en pleine efflorescence symptomatique. Elle correspond entre autres à SULFUR.
– La psore décompensée, stade d’épuisement de l’énergie vitale PSORINUM.

La psore réalise en fait un mode de défense de l’organisme visant à éliminer toute imprégnation toxique et toxinique par la mise en jeu périodique et successive des grands émonctoires, la peau en particulier. Elle évolue ainsi successivement de problèmes cutanés en problèmes pulmonaires, hépatiques, digestifs ou toute autre pathologie aboutissant ainsi à une « patraquerie » permanente dans la mesure où les organes éliminateurs, trop sollicités ou ainsi codés, finissent par présenter une dégradation de leur fonctionnement (voir Le déséquilibre interne).

La psore apparaît:

D’abord et avant tout à la suite d’une affection cutanée « rentrée ».

C’est là une étiologie tout à fait primordiale. Toutes les fois que, dans l’interrogatoire du patient, nous rencontrons la notion d’une maladie de peau » au long cours traitée et apparemment guérie rapidement par l’allopathie, nous savons que nous sommes dans la psore et qu’il y a maladie chronique évolutive sous-jacente. Pour un homéopathe, soigner un eczéma, par exemple, uniquement en surface par des pommades, ou une urticaire uniquement par un antihistaminique bloquant un conflit immunitaire momentané, est une erreur. En effet, on inhibe ainsi l’émonctoire cutané. On bloque l’élimination toxinique sans palliation aucune. On déplace ainsi le mal de la surface vers la profondeur. On favorise alors l’apparition d’une pathologie nouvelle, plus grave parce que plus profonde et intéressant, elle, des organes vitaux. La peau est un organe d’élimination toxinique vers le dehors, un émonctoire important. Il faut en respecter la mise en œuvre en en canalisant les réactions avec douceur pour que l’équilibre physiologique, gage de santé, se rétablisse entre profondeur et surface.

Nous nous souvenons d’un enfant de 4 ans tout couvert d’eczéma. Le traitement classique comportait force topiques cortisoniques de degrés divers, du plus faible au plus fort. La mère angoissée nous amena l’enfant car chaque fois qu’il y avait une amélioration sensible de sa peau, une épouvantable bronchite asthmatique éclatait. Le traitement homéopsorique vint à bout de la chose.

a) L’eczéma et toute autre dermatose sont donc au premier chef source de psore

Il peut s’agir d’agressions microbiennes ou virales à tropisme cutané impétigo, furoncles, acnés et urticaires (avec ici une touche tuberculinique), herpès (touche sycotique). Il peut s’agir d’atopie où la prolifération bactérienne ou virale n’est que la conséquence de la lésion cutanée pré-existante à l’infection.

b) Les agressions parasitaires

Le sarcopte de la gale fut historiquement pour Hahnemann le premier élément engendrant la psore. Il convient de nous souvenir que le terme « gale » avait à l’époque une signification très large. Il désignait non seulement la maladie parasitaire mais également toutes les affections cutanées sèches ou suintantes, dartreuses, mal étiquetées. On parle encore de « gale des boulangers », de « gale des cimentiers ».

La gale parasitaire était extrêmement répandue à l’époque des guerres napoléoniennes. Le manque d’hygiène, la misère, la contagion vénérienne expliquaient cette large diffusion. On la traitait en badigeonnant le contaminé de soufre et de goudron. La gale était interminable. Ces traitements drastiques, mais peu efficaces, engendraient un certain nombre de troubles qu’Hahnemann colligea très soigneusement pour dresser le tableau clinique d’une psore multiforme tel qu’il la décrit dans son Traité des maladies chroniques.

c) Les mycoses

Les mycoses représentent un troisième groupe d’agents psorogènes d’autant plus préoccupant qu’il est en expansion. On assiste actuellement à un extraordinaire développement des mycoses cutanées. Le développement pathologique du Candida albicans, pourtant saprophyte de la peau, la contamination par un Trichopbyton, le fleurissement d’un pityriasis, plaie des plages, sont autant d’étiologies psoriques. Cette constatation est le point de départ de la micro-mycothérapie dynamisée’, biothérapie que nous avons récemment mise au point. La psore implique un point de départ cutané et c’est là que se place le miasme initial. Encore faut-il que la dermatose initiale soit marquée, importante, traînante, souvent rebelle aux traitements classiques. Un simple « bouton au bout du nez », tôt disparu, ne suffit pas pour entrer dans la psore.

 

La multiplication et l’apparition de nouveaux allergènes

Nous vivons une époque où l’écosystème dans lequel nous sommes immergés évolue et se modifie très rapidement. La pollution de l’atmosphère et des aliments engendrent des néo-allergènes qui, en sollicitant répétitivement notre système immunitaire, déclenchent une psore qui éclatera en accidents allergiques variés. Allergie aux pollens et aux acariens, allergie alimentaire de nouveau en vedette, ne sont que la partie émergée d’un iceberg traduisant, en fait, des polysensibilisations complexes rendant bien aléatoires les désensibilisations spécifiques dites classiques.

Il est en effet usuel que la désensibilisation à un allergène ou à un groupe d’allergènes terminée, le patient se sensibilise à d’autres allergènes. La psore reflète l’intolérance progressivement acquise par notre organisme à l’encontre d’un environnement de plus en plus iatrogène.

 

Une surcharge alimentaire

Une surcharge alimentaire importante et régulière aboutissant au blocage progressif de l’axe foie-pancréas-rein est également créatrice de psore. Sont à incriminer en priorité:

a) La consommation excessive de sucre et d’aliments sucrés : le surmenage pancréatique et les modifications de la glycémie qui en résultent favorisent le développement des accidents psoriques. Le diabète gras de la cinquantaine est de découverte fréquente chez le psorique.
b) La consommation de graisses animales en quantité excessive. L’hypercholestérolémie accompagne fréquemment la psore et le H.D.L. est souvent bien bas, surtout par manque d’exercice physique.
c) Une alimentation trop chargée.

Une alimentation trop chargée en purines engendre des hyperuricémies explosant parfois en accès goutteux, accident psorique En fait, le psorique est très souvent quelqu’un qui mange trop et qui mange mal. C’est un glouton comme ANTIMONIUM CRUDUM, SULFUR, PETROLEUM, PSORINUM. De plus, il ne fait pas, étant donné sa fatigue sous-jacente, assez d’exercice physique.

Gras ou maigre, c’est un sédentaire dont fréquemment les analyses seront perturbées dans le sens de l’excès, mais d’un excès qui reste tout de même modéré glycémie un peu trop forte, cholestérol, urée, acide urique également.

 

L’hérédité enfin est un facteur important de psore

Le codage génétique joue un rôle important dans la constitution et la transmission de la psore. Un gène modifié existe sûrement qui n’a pas encore été mis en évidence. Des parents eczémateux, asthmatiques, allergiques, ont toute chance d’engendrer un enfant psorique, en l’absence du traitement homéopathique prénatal. Il en est de même de l’ascendance diabétique, goutteuse ou encore migraineuse. L’interrogatoire du patient, ou lorsqu’il s’agit d’un enfant, du père ou de la mère, sur les maladies connues des parents ou de la fratrie, nous renseignera sur ce point de manière claire et aisée.

Un petit enfant, cas fréquent, présente des rhino-pharyngites récidivantes évoluant souvent en bronchites asthmatiformes. Le père est eczémateux et a fait de l’asthme. La mère signale du rhume des foins. Le grand-père maternel était asthmatique. Nous sommes en plein dans la psore !

Le plus fréquemment ce sont des carboniques qui sont concernés. La constitution carbonique fait le lit de la psore. Le bébé atopique est en général un beau CALCAREA CARBONICA dont le destin se jouera entre son médicament constitutionnel et cet autre grand homéopsorique qu’est GRAPHITES.

Étiologies de la psore

1) L’eczéma et toutes dermatoses étendues et traînantes.
2) La gale parasitaire.
3) Les mycoses cutanées.
4) Les allergènes de l’environnement, plus précisément cutanés, respiratoires et alimentaires.
5) Une consommation excessive de sucres et de graisses.
6) La sédentarité.
7) Une hérédité de type allergique ou de maladies métaboliques.

Il est à noter que la psore n’a pas qu’une cause. Elle est pluricausale et son existence fait intervenir un ensemble complexe de facteurs étiologiques s’engrenant les uns dans les autres. Il est alors bien difficile de détecter le primum movens miasmatique.

Description de la diathèse

LIEN ENTRE DIATHÈSE ET CONSTITUTION

Psore grasse (jeune) 🔄️ Carbonique
PSORE ECLATÉE 🔄️ SULFURIQUE
Psore décomposée 🔄️ Silicique
Psore décomposée (âgée) 🔄️ Phosphorique & Muriatique

SIGNES MAJEURS DE LA PSORE

1) Des symptômes cutanés : la peau, c’est la psore. Éruptions cutanées, quel qu’en soit le type : eczéma, urticaire, mycoses, prurit, parasitose interne et externe (gale, poux, verminoses, tænia, ascaris, surtout oxyurose récidivante), peau sèche (ALUMINA), malsaine, suppurant facilement (HEPAR SULFUR, SILICEA), de mauvaise odeur.
2) Etat dépressif avec idées mélancoliques à type de dépréciation, de culpabilité. Le psorique, à partir de SULFUR, est triste. Il désespère de guérir (ARSENICUM, PSORINUM). Il devient mou et apathique (GRAPHITES). La tristesse s’entretient d’idées de culpabilité et de dépréciation (SEPIA).
3) Fatigue profonde : elle s’accentue au fur et à mesure de l’épuisement de l’énergie vitale, survenant d’abord par coups de pompe (SULFUR, ANTIMONIUM CRUDUM). Elle s’installe le matin, en fin d’après-midi avec LYCOPODIUM. Enfin, elle devient permanente avec ARSENICUM et surtout PSORINUM qui « n’est bien que dans son lit ».
4) Chronicité, alternance, périodicité*, les manifestations allergiques en étant un exemple.
5) Troubles de la thermorégulation :
– soit intolérance à la chaleur : ANTIMONIUM CRUDUM fuit le soleil et le radiateur ; SULFUR se promène les pieds nus, les sort du lit pour en soulager la brûlure. NATRUM MURIATICUM ne supporte pas la chaleur solaire.
– soit plus souvent, frilosité extrême : PSORINUM mais qui marque la plupart des médicaments psoriques, de CALCAREA CARBONICA à ARSENICUM en passant par SEPIA, SILICEA, HEPAR SULFUR, entre autres.
6) Symptômes digestifs : le psorique mange mal, digère mal.
– faim excessive (ANTIMONIUM CRUDUM, SULFUR) et anormale avec désir de sucre et de sucreries (LYCOPODIUM, SULFUR). Déjà hépatique, il est rassasié dès les premières bouchées, LYCOPODIUM, mais se sert de très larges assiettées. Epuisé, il croit combattre sa fatigue en mangeant beaucoup et se relève même la nuit pour vider son réfrigérateur : PSORINUM, PETROLEUM.
– troubles du fonctionnement intestinal : à type de colite, surtout sigmoïdienne. Le côlon gauche est plutôt psorique, le côlon droit est plutôt sycotique (NATRUM SULFURICUM). Il y a beaucoup de gaz, de très mauvaise odeur: SULFUR, PSORINUM. Il y a des diarrhées. Elles sont souvent impérieuses au petit matin, forçant le patient à sortir du lit (PSORINUM, SULFUR). Leur arrêt brutal aggrave le malade.
– constipation opiniâtre ou diarrhées, pires le matin. Hémorroïdes prurigineuses.
9) Symptômes respiratoires : rhinites spasmodiques, bronchites chroniques, rhume des foins, asthme répétitif. A type de spasmes, d’hypersécrétions muqueuses, évoluant sur le mode alternant, périodique, chronique.
10) Symptômes gynécologiques : prurit vulvaire, leucorrhées malodorantes et irritantes; l’existence fréquente d’un syndrome prémenstruel traduisant la périodicité de la psore.
11) Symptômes neurologiques : Le psorique est fréquemment un migraineux. Ces céphalées peuvent être brûlantes, congestives, avec des bouffées de chaleur (SULFUR), alternant avec des hémorroïdes (ALOE), des diarrhées (PODOPHYLLUM). Céphalées pouvant revenir périodiquement, à chaque fin de semaine (PSORINUM).
12) Mauvaise odeur de toutes les sécrétions et excrétions.
13) Troubles des phanères, surtout les ongles : SILICEA a les ongles tachés de blanc. ANTIMONIUM CRUDUM, GRAPHITES, PETROLEUM ont des ongles épaissis, déformés, cassants. L’ongle du gros orteil est souvent un des premiers touchés.

MODALITÉS

Aggravations:
– suppression d’une élimination, surtout cutanée;
– la chaleur pour certains (SULFUR et NATRUM MURIATICUM), le froid pour la plupart (ANTIMONIUM CRUDUM est aggravé par le bain froid, LYCOPODIUM supporte mal la chaleur);
– le sucre et les sucreries.
– Sensibilité à l’action de la lune :
A la nouvelle lune: SILICEA, ALUMINA, ARSENICUM, SULFUR
A la pleine lune: CINA, CALCAREA CARBONICA, ALUMINA, ARSENICUM, LYCOPODIUM, NATRUM MURIATICUM, SULFUR
A la lune descendante DULCAMARA, SEPIΑ. Au clair de lune: ANTIMONIUM CRUDUM.

Améliorations:
Tout ce qui facilite les éliminations: exercice doux, modéré, prolongé ; régime léger, désintoxiquant ; la réapparition d’un eczéma.

* Périodicité, alternance et chronicité de tous les troubles sont des caractéristiques très psoriques

A condition bien évidemment de retrouver dans l’histoire du sujet, à un moment quelconque, une pathologie cutanée.

Périodicité
Sont ainsi psoriques le rhume des foins, l’asthme revenant régulièrement à certaines époques de l’année.
Ne jamais omettre de rechercher un point de départ ou, à tout le moins, des épisodes intéressant la peau, signature de la psore. Un asthme, par exemple, où il y a des antécédents eczémateux, est un asthme psorique. Un asthme où il n’y a pas ces antécédents eczémateux a toute chance d’être tuberculinique. La périodicité manquera alors fréquemment.
Le plus bel exemple de périodicité psorique est fourni par les allergies saisonnières. L’allergie a tous les caractères de la psore à tel point qu’on a pu confondre allergie et psore. O. A. Julian parlait ainsi « d’allergose ». Or, si l’allergie est en général psorique, quoiqu’il y ait également des allergies tuberculiniques, la psore ne se réduit pas à l’allergie sauf à faire, comme c’est d’ailleurs la tendance actuelle, de l’allergie un phénomène très général aux frontières particulièrement floues.

Alternances
L’alternance est également une des psore tout à fait évidente. caractéristiques cliniques de Ces alternances traduisent la tendance qu’a la psore à migrer d’un lieu pathologique à l’autre. C’est tout le problème des métastases morbides. Le mot métastase a ici une signification différente qu’en matière de cancer. La métastase cancéreuse traduit la dissémination du processus cancéreux, la colonisation de l’organisme par les cellules cancéreuses. La métastase psorique reflète la souplesse de la réactivité psorique. Elle fait intervenir un premier organe, puis un deuxième, et on revient au premier avec souvent des intervalles libres. Il s’agit là d’un processus dynamique qui n’implique pas, dans l’immédiat, d’aggravation. La métastase cancéreuse constituée traduit inéluctablement une situation statique d’extrême gravité.

L’alternance eczéma-asthme est bien connue chez l’enfant atopique. Nous notons aussi des alternances eczéma-bronchite, eczéma, rhumatisme, eczéma-hémorroïdes. D’autres alternances évoluent entre diarrhées et rhumatismes (DULCAMARA), entre diarrhées et céphalées: PODOPHYLLUM a, l’été des diarrhées, l’hiver des céphalées.

Chronicité
Les troubles psoriques ont la particularité de récidiver irrésistiblement tout au long de l’existence. Flambées brutales de la psore éclatée, épisodes traînants de la psore décompensée font du psorique un perpétuel patraque. Tout récidive perpétuellement asthme, eczéma, migraines, vertiges, diarrhées, hémorroïdes. La psore est longue à traiter. Il faut en informer le patient. Mais en prescrivant à bon escient nos médicaments homéopsoriques, nous devons le rétablir de manière douce et durable.

Cycle évolutif ; il est classique de décrire trois phases dans l’évolution de la diathèse psorique.

a) La psore latente

C’est la phase où la diathèse se structure. Elle est par définition asymptomatique. Elle peut être prolongée et ne décompenser qu’en fin d’existence. Elle peut être très brève en cas d’hérédité comme chez le nourrisson atopique dont l’eczéma révélera la psore dès le 2º ou 3º mois de l’existence. Elle sera systématiquement envisagée chez un sujet carbonique se plaignant de fatigue, de tristesse et signalant souvent des problèmes de digestion, des épisodes de prurit sans cause bien précise.

CALCAREA CARBONICA correspondra souvent à cette phase chez l’enfant, LYCOPODIUM chez l’adulte.

b) La psore éclatée

Elle représente une première phase de décompensation psorique et traduit l’effort énergique de l’organisme pour éliminer ses toxines acquises et/ou héréditaires.

Elle se caractérise par une inflammation brutale, violente, mais de courte durée, de différents organes et zones du corps à visée éliminatrice. mettent ici en œuvre un syndrome

Les réactions psoriques inflammatoire aigu au niveau d’un émonctoire localisé : cutané: dermatoses flambantes, suintantes;
pulmonaire: rhinite, bronchite, asthme aigus,
digestif colites avec diarrhées, crise hémorroïdaire;
neurologique: migraines, ces véritables tempêtes inflammatoires vasculaires,
articulaire: péri-arthrite de l’épaule, de la hanche, des colonnes cervicales et lombaires.

La psore éclatée est typiquement centrifuge. SULFUR est son grand médicament, associé à ses satellites.

c) La psore décompensée

Elle fait suite à la psore éclatée qui, progressivement, perd de sa vigueur, dont les réactions s’atténuent et s’intriquent pour passer à la chronicité. Elle s’installe soit rapidement, soit après des années d’évolution. Tout est question de circonstance et de force vitale du sujet.

La psore décompensée se traduit par un étalement dans le temps et par une diminution de l’intensité des réactions pathologiques. Progressivement s’installent une frilosité tout à fait remarquable, une tristesse irrépressible, une fatigue de plus en plus profonde. La réaction vitale s’épuise progressivement. Tout se passe comme si elle se retournait contre le sujet lui-même.

La psore décompensée est centripète.

Là encore, la localisation émonctorielle est évidente. On relève:
des localisations cutanées dermatoses sèches, fissuraires,
desquamantes, d’évolution torpide
des localisations respiratoires: asthme répétitif, bronchites chroniques;
des phénomènes digestifs insuffisance digestive, colite chronique plus douloureuse au niveau du sigmoïde, hémorroïdes permanentes; des céphalées, des migraines, des vertiges; des douleurs articulaires torpides.

PSORINUM, le nosode de la diathèse, est le meilleur Simillimum de cette phase en totale décompensation.

Donc :

Psore latente                             Psore éclatée          Psore décompensée
CALCAREA CARBONICA           SULFUR                    PSORINUM
LYCOPODIUM

Remèdes de la diathèse

Classification dynamique

a) Les médicaments de psore latente

La symptomatologie est discrète mais il est déjà possible de détecter un certain nombre de signes nous donnant deux grands médicaments:

CALCAREA CARBONICA, le médicament constitutionnel. La psore peut se développer sur toute constitution, phosphorique, fluorique, silicique. Mais jamais elle ne sera plus à l’aise que sur la constitution carbonique. CALCAREA CARBONICA BONICA est en effet un remarquable homéopsorique dont les signes pathogénésiques et le type sensible recoupent un grand nombre de symptômes psoriques. Le gros bébé, l’enfant gras, l’adulte carré, scléreux, le vieillard arrondi retrouvant son visage de nourrisson, tous ces carboniques sont des psoriques. Beaucoup, par leur excès de poids, paient tribu à la sycose, mais tous évoluent vers la psore comme en témoignent les dermatoses fleurissant chez eux.

LYCOPODIUM est un homéopsorique tout à fait fondamental indiqué à toutes les étapes de la vie du psorique. Des signes discrets de LYCOPODIUM peuvent déjà se rencontrer chez le psorique encore jeune en période de latence. Des signes très caractéristiques apparaissent souvent vers la cinquantaine. Le psorique âgé, enfin, est souvent un LYCOPODIUM « tout craché». Cet insuffisant hépato-biliaire voit son intoxination s’accroître au fil des ans. Il maigrit du haut, prend du bas-ventre. Sa peau sèche, jaunâtre, se ride précocement. Il s’affaiblit pourtant, et malgré son ambition, son intelligence, perd confiance en lui. Nettement frileux, il est aggravé par la chaleur. Sa gourmandise de sucre aggrave sa psore. Enfin, son admirable latéralité droite signe le tropisme hépatique. Vieux, il devient mélancolique « la vieillesse est un naufrage. »

Les satellites directs de LYCOPODIUM seront:
– Trois médicaments jaunes: BERBERIS, HYDRASTIS (cancérinique également), CHELIDONIUM, lui aussi latéralisé à droite. Tous sont actifs sur le foie, le pancréas et les reins.
BRYONIA: actif sur estomac-côlon et sur les articulations. Bouche amère et sèche. Sensation de pierre lourde sur l’estomac tout de suite après avoir mangé. Constipation avec selles très sèches, noirâtres, volumineuses (NATRUM MURIATICUM, AMMONIUM MURIATICUM, MAGNESIA MURIATICA qui ont des selles en « crottes de bique »).

b) Les médicaments de psore éclatée

Deux grands, tous deux marqués par leur aggravation à la chaleur.

SULFUR: Médicament fondamental de la période flamboyante. Sa pathogénésie nous apporte des éruptions cutanées de toutes sortes, aiguës, chroniques, sèches, suintantes. Alternance, périodicité, chronicité marquent toute la pathologie. Ses pieds sont si chauds qu’il les sort du lit la nuit pour les rafraîchir. Congestion, désir de sucre, diarrhée matinale forçant à se lever très tôt, mauvaise odeur de toutes les sécrétions et excrétions font de SULFUR le roi des homéopsoriques. L’ « allumette » qui permet à l’organisme d’éliminer toutes ses toxines en les brûlant.

Les principaux satellites de SULFUR seront :

ACONIT, actif sur les artères, notre grand anti-inflammatoire, véritable « lancette » de toute pathologie aiguë.
AESCULUS, ALOE, actifs sur les veines et le lacis hémorroïdaire.
– CROTON, MEZEREUM, RHUS VERNIX, médicaments d’eczémas aigus, prurigineux, brûlants, suintants.
RHUS TOXICODENDRON, COLCHICUM pour les articulations avec DULCAMARA nettement plus sycotique par sa belle aggravation par l’humidité.
NUX VOMICA, enfin, médicament de tempérament inter- diathésique, mais dont la polarité hépato-rénale sera bien utile à SULFUR.

ANTIMONIUM CRUDUM sera notre deuxième grand médicament de psore éclatée. Sa gloutonnerie le perd et il représente la première phase de décompensation de SULFUR. Il est aggravé par la chaleur rayonnante du soleil (cf. NATRUM MURIATICUM), celle du radiateur. Son eczéma est suintant, jaunâtre, siégeant principalement sur le visage.

c) Les médicaments de psore décompensée

Toute l’évolution pharmacopraxique de la psore va se faire par aggravation progressive vers PSORINUM, le plus affaibli des psoriques, à partir de médicaments intermédiaires clés.

Nous aurons ainsi:

CALCAREA CARBONICA 🔄️ GRAPHITES

GRAPHITES qui est un CALCAREA CARBONICA décompensant sa psore. Son aspect constitutionnel, sa frilosité, le rattachent bien à CALCAREA. Mais la fatigue profonde se traduisant par du lymphatisme et surtout sa « dartre gluante » signent le développement de la psore. CALCAREA CARBONICA et GRAPHITES seront les deux très grands médicaments du petit enfant atopique eczémateux.

PULSATILLA 🔄️ SEPIA

SEPIA nous vient de PULSATILLA et illustre, comme nous le verrons avec ARSENICUM, les rapports entre tuberculinisme et psore. Le psorique jeune est en général un tuberculinique. Le tuberculinique âgé est un psorique. SEPIA est une PULSATILLA très frileuse aggravée par le froid, traduisant sa psore par sa tristesse, ses idées de dépréciation, sa fatigue, ses ptoses, ses dartres sèches. La mycose est la commensale habituelle de SEPIA.

PHOSPHORUS 🔄️ ARSENICUM

ARSENICUM, déjà très décompensé, indiqué surtout chez les personnes âgées, nous vient de PHOSPHORUS. L’arsenic est l’inverse du phosphore. Le romantique est devenu désespéré de tout. L’homme toujours en ébullition se transforme en grand refroidi. L’eczéma sec et desquamant est la signature de sa psore. L’aggravation au crépuscule s’est déplacée vers minuit. Il reste l’agitation commune à ARSENICUM et à PHOSPHORUS. Mais la première épuise alors que la deuxième vivifiait.

HEPAR SULFUR 🔄️ SILICEA

HEPAR SULFUR enfin, grand suppuratif, dont la peau malsaine engendre maints ennuis, s’aggravera sur le mode chronique pour atteindre SILICEA, lui aussi suppurant, mais épuisé, ayant perdu tout ressort vital.
SILICEA est un médicament interdiathésique. Il concerne et aiguille toutes les diathèses. Il succède à une phase de suppuration très prolongée pour sa composante psorique. Il est le chronique d’HEPAR SULFUR.

LYCOPODIUM 🔄️ SULFUR

LYCOPODIUM sera bien évidemment retrouvé au niveau de ce troisième âge, impliquant une psore décompensée. Il suit le sujet toute une vie. Il peut également apparaître lors d’une décompensation d’un SULFUR n’arrivant plus à éliminer les toxines. Il sera alors l’étape vers PSORINUM. Par rapport à SULFUR, LYCOPODIUM a un statut ambivalent. Il peut le précéder comme le suivre. Tout l’art réside dans le maintien de cet équilibre:

NATRUM MURIATICUM comme SEPIA, ce grand polychreste tuberculinique devient psorique en vieillissant. Très introverti, il se remarque par sa maigreur, son très vif appétit et son intolérance à la chaleur.

PSORINUM, enfin, « the last, not the least », ce nosode de la diathèse se situe en bout de route. Frilosité et fatigue extrêmes, allergies répétitives, lésions cutanées variées, mauvaise odeur sont ses signes. On peut naître PSORINUM. Marcel Proust en fut un vivant et génial exemple. Le plus souvent on devient PSORINUM vers la cinquantaine et on le reste jusqu’à la fin de ses jours, parfois un peu prématurée si l’homéopathie ne s’en mêle pas.

 

La similitude, principe universel, s’appliquant à leur définition, les signes majeurs des grands homéopsoriques vont bien évidemment recouper les symptômes majeurs d’identification de la psore. Les médicaments psoriques seront donc des médicaments présentant dans leur pathogénésie :

a) Symptômes cutanés à type d’eczéma, voire de toute autre dermatose

SULFUR, au premier chef, présente toutes les formes possibles d’eczéma: eczéma sec, eczéma suintant, dartres. Le prurit aggravé par la chaleur est toujours présent. La chronicité est de règle.
PSORINUM, lui aussi, est victime de toutes les sortes d’eczéma chronique: sec, suintant, s’aggravant en hiver, s’améliorant en été. Lui aussi a un prurit très violent aggravé à la chaleur du lit et gênant le sommeil.
ANTIMONIUM CRUDUM: eczéma jaunâtre, suintant, de la face et du cuir chevelu.
GRAPHITES: médicament de la « dartre gluante », croûte écailleuse laissant sourdre un liquide épais comme du miel. Son eczéma se localise autour de la bouche, à la commissure des lèvres sous forme de perlèche, au cuir chevelu, derrière les oreilles, aux doigts et aux orteils, dans les régions anale et génitale.
HEPAR SULFUR, « foie de soufre »: toute petite plaie suppure. Furoncles et abcès très douloureux, la douleur étant bien excessive par rapport à la cause qui la déclenche (cf. CHAMOMILLA). Favorise la suppuration 4 et 5 CH; inhibe la suppuration : 7 et 9 CH.
SILICEA, toute plaie suppure de manière prolongée et répétitive. Les abcès ont tendance à fistuliser, s’ouvrir à la peau.
ALUMINA: eczéma très sec, très prurigineux: se gratte jusqu’au sang. Ce prurit est aggravé à la chaleur du lit (cf. SULFUR, PSORINUM). Grand médicament de prurit anal, avec CROTON qui, lui, suinte.
NATRUM MURIATICUM dans son versant psorique présente un acné à comédons et un herpès à localisation labiale, se déclenchant ou s’aggravant avec le soleil, à la mer. SEPIA: dartres sèches, herpès circiné, mycoses cutanées (cf. BERBERIS) siégeant de préférence aux plis des membres, très prurigineuses. PETROLEUM: eczéma sec ou suintant. La peau se crevasse. Aggravation par le froid et l’hiver.
ARSENICUM: éruptions cutanées, sèches, desquamant abondamment en fines poussières « comme de la farine » (KALIUM ARSENICUM : en larges lambeaux). Prurit brûlant.

b) Des manifestations respiratoires marquées de chronicité et de périodicité

Rhinites spasmodiques revenant au printemps ou à la fin de l’été, bronchites chroniques récidivant chaque hiver, asthme plus difficile à saisir dans sa périodicité psorique parce que les thérapeutiques classiques en gomment les modalités.

ARSENICUM, coryza brûlant aggravé au grand air, amélioré à la chaleur. Asthme aggravé entre minuit et 2 heures du matin. Voilà le plus grand médicament d’asthme psorique (KALIUM CARBONICUM: asthme tuberculinique).
ARALIA: coryza abondant, avec éternuements aggravé au moindre courant d’air. Asthme se déclenchant dès qu’on se couche, vers 23 heures.
ALLIUM CEPA coryza spasmodique, périodique, excoriant mains et lèvres, aggravé à la chaleur (ARSENICUM), amélioré au grand air. Eternuements. Faim canine. Colite flatulente.
NATRUM MURIATICUM: coryza chronique s’aggravant à 10 heures du matin, aggravé à la chaleur.
HEPAR SULFUR : coryza, bronchite, asthme chroniques avec expectoration épaisse et malodorante, aggravé à l’air froid, amélioré à la chaleur. L’asthme est amélioré à l’air humide (NATRUM SULFURICUM).
ANTIMONIUM TARTARICUM bronchite, asthme chroniques avec expectoration difficile, aggravé à la chaleur (cf. ANTIMONIUM CRUDUM), l’humidité, tous les printemps, amélioré par le froid. KALIUM NITRICUM: asthme avec dyspnée importante, aggravé avec le mouvement, exercice physique, sport.

c) Des symptômes digestifs, essentiellement intestinaux

Les colites chroniques sont typiquement psoriques. Il peut y avoir constipation ou diarrhée ou alternance constipation-diarrhées.
Constipation: BRYONIA (grosses selles sèches, noires, dures), NATRUM MURIATICUM (petites selles en crottes de bique), ALUMINA (selles argileuses difficiles à expulser), GRAPHITES (selles volumineuses enrobées de mucus).
Diarrhées: elles sont à visée éliminatrice. Diarrhées impérieuses du petit matin (SULFUR, PSORINUM), diarrhées noires, brûlantes, fétides, épuisantes d’ARSENICUM, diarrhées par intolérance au lait du petit CALCAREA CARBONICA ou de MAGNESIA CARBONICA, diarrhées aqueuses d’ALOE et d’ANTIMONIUM CRUDUM après excès alimentaires.
Alternance constipation-diarrhée PODOPHYLLUM, ANTIMONIUM CRUDUM, COLLINSONIA (femme enceinte), CHELIDONIUM.

d) Les symptômes impliquant des alternances sont très psoriques

Asthme et diarrhées: SULFUR.
Asthme et eczéma: ARSENICUM, SULFUR, PSORINUM. Asthme et rhumatismes: LYCOPODIUM, SULFUR.
Céphalées et diarrhées PODOPHYLLUM, ANTIMONIUM CRUDUM. Céphalées et rhumatismes: LYCOPODIUM, ALOE, BENZOICUM ACIDUM.
Diarrhées et eczéma: SULFUR, CROTON, PETROLEUM
Eczéma et rhumatismes: MEZEREUM, DULCAMARA, CROTON. Hémorroïdes et laryngopharyngites: AESCULUS.

e) Des troubles dans la sphère alimentaire

Appétit excessif, désir dominant de sucre et d’aliments sucrés. LYCOPODIUM et SULFUR raffolent du sucre. CALCAREA CARBONICA et ANTIMONIUM CRUDUM sont gloutons. PETROLEUM se relève la nuit pour manger. NATRUM MURIATICUM mange beaucoup tout en restant maigre. PSORINUM mange avidement, croyant ainsi compenser sa faiblesse.

f) Et puis une frilosité accentuée rendant le froid insupportable

Surtout PSORINUM, mais aussi la plupart des homéopsoriques, à tel point qu’il n’y en a que quatre SULFUR, ANTIMONIUM CRUDUM, LYCOPODIUM, NATRUM MURIATICUM à préférer la fraîcheur parce qu’incommodés par la chaleur.

a) PSORINUM

PSORINUM est évidemment le premier venant à l’esprit. Mis au point par Hering, expérimenté à la demande d’Hahnemann, préparé par prélèvement au niveau de vésicules de gale, c’est un médicament remarquable. Sa pathogénésie, particulièrement riche et détaillée, recouvre tous les symptômes d’une psore décompensée au plus haut degré. C’est un merveilleux ré-inducteur d’énergie vitale. SULFUR refroidi, il est, pour la psore décompensée, d’une réactivité aussi intense que celle de SULFUR dans la psore déjà éclatée.

b) Des nosodes intestinaux

Une des grandes sources d’intoxication psorique et en même temps un des grands symptômes de psore est le dysfonctionnement intestinal, plus précisément du cadre colique. La psore s’entretient de la colite chronique, de fermentations intestinales intempestives, de ballonnements, de troubles du transit. Il est alors important de manier nos grands nosodes intestinaux pour réguler le fonctionnement du côlon. Ce fut la fortune autrefois des nosodes de Bach et Patterson. Aujourd’hui nous utiliserons un certain nombre de biothérapiques existant légalement, qui nous aideront à « nettoyer » l’intestin et à régulariser ses métabolismes.

La liste en est la suivante :
– PARATYPHOIDINUM B, COLIBACILLINUM, PROTEUS, EBERTHINUM: coliformes à Gram négatif.
– ENTEROCOCCINUM, STREPTOCOCCINUM: cocci à Gram positif, fréquemment rencontrés dans les selles.
– PYROGENIUM nosode de l’infection virale et/ou microbienne.
– MONILIA ALBICANS et CANDIDINE pour l’infestation mycosique.
– PUTRESCINUM, SCATOL, INDOLUM produits de dégradation et de putréfaction.
– CHLAMYDIAE: parfois retrouvé.

La plupart d’entre eux n’ont même aucune pathogénésie. Ils seront prescrits sur la notion étiologique. Ce sont plus des antipsoriques que des homéopsoriques. Ils sont à prescrire en 7 ou 9 CH, en posologie espacée, tous les 7 à 15 jours, en fonction de l’évolution clinique.

Désintoxication du cadre colique chez un psorique

Sur deux mois, prescrire par exemple tous les 7 jours, successivement:
PARA B 1 dose 12 CH
MONILIA ALBICANS 1 dose 12 CH
COLIBACILLINUM 1 dose 12 CH
SCATOL 1 dose 12 CH
PROTEUS 1 dose 12 CH
ENTEROCOCCINUM 1 dose 12 CH
STREPTOCOCCINUM 1 dose 12 CH
PUTRESCINUM 1 dose 12 CH

c) Des allergènes

Puisque l’allergie est une des grandes maladies psoriques. Des pneumallergènes tels: Dermatophagoïdes pteronyssinus, Dermatophagoïdes farinae. Les fameux et microscopiques acariens, « monstres de notre époque, peuvent être neutralisés par l’administration de la dynamisation correspondante : des moisissures et poussières de maison,

POLLENS ou POLLANTINUM. La souche actuellement disponible regroupe des pollens de phléole, houlque, dactyle, fétuque entre autres. L’origine du pollen ne joue d’ailleurs pas un rôle déterminant dans l’activité thérapeutique. Il existe dans tout pollen, quelle qu’en soit l’origine, une structure antigénique de base commune, si bien qu’à titre préventif du rhume des foins (allergies), on prendra, quel que soit le pollen allergisant :
1 dose POLLEN 30 CH par mois
6 mois précédant la période allergisante

Des allergènes alimentaires, tels:

– Peptones de viande et/ou de poisson et/ou d’œuf. A prescrire de la 4 CH à la 15 CH en désensibilisation.
– Des dérivés lactés comme LAC VACCINUM (lait entier) et LAC DEFLORATUM (lait écrémé).

L’isothérapie, là encore, peut être utilisée avec profit en tenant compte des sensibilisations spécifiques du patient psorique traité. Nous sommes alors dans le domaine de l’identique et on se rappellera que l’action de l’identique est moins profonde que celle du semblable. L’idée d’une désensibilisation spécifique réalisée par administration orale de dynamisations isothérapiques est certes séduisante. Mais, pour que le résultat soit complet et durable, il faut toujours faire intervenir les grands homéopsoriques de fond.

La psore, très grande diathèse d’auto-intoxication chronique, se caractérise essentiellement par les efforts importants accomplis par le patient pour désintoxiquer son organisme. Ce sont les fameuses crises d’élimination dont la violence surprend parfois, si caractéristiques de la psore éclatée. Crises d’asthme aiguës, poussées fébriles inopinées, diarrhées et fluxion hémorroïdaire se succèdent et alternent ainsi. La participation cutanée est toujours présente et signe le processus réactionnel psorique. Eczémas aigus ou torpides, parfois simple prurit, traduisent la mise en jeu de l’émonctoire peaussier. Pour canaliser, discipliner la réaction psorique, un drainage soigneux s’impose donc. Il viendra soulager d’autant la tâche des grands organes émonctoriels et facilitera le processus de guérison.

Comme l’avait remarqué Hering, la dynamique salvatrice allant de la profondeur vers la surface, c’est-à-dire des organes profonds vers la peau, il faudra drainer non seulement le tissu cutané, mais également les émonctoires de profondeur. Peau, mais également foie, pancréas, rein et côlon seront ainsi ciblés.

Drainage du côlon

Le côlon nous paraît tout à fait important dans la genèse de la psore. Le psorique est pratiquement toujours un colitique. Alternance de constipation et de diarrhées, douleurs abdominales sont souvent présentes.

Le drainage colique se fera en prescrivant:

– VACCINIUM Bg mac. 1 D, 1 flacon de 125 ml, 50 à 100 gouttes par jour. Il est régulateur de l’intestin irrité, stimulant à l’encontre de la constipation, freinateur en cas de diarrhées.

Deux petites formules de drainage rendent bien des services:

Constipation
RHAMNUS
RHEUM
ALOE
CASSIA
3 X, 1 flacon 30 ml, 15 à 30 gouttes par jour.

Colites douloureuses avec gaz et diarrhées, à la même posologie:
MOMORDICA
CHINA
MALVA
VALERIANA
3 X, 1 flacon 30 ml, 15 à 30 gouttes par jour.

L’organothérapique COLON sera prescrit en 4 CH pour la constipation à raison d’un suppositoire un soir sur deux, 1 à 2 mois, et COLON 7 CH, dilution régulatrice dans les colites douloureuses.

Par ailleurs, nous inspirant des travaux de Bach et Paterson, nous attachons de l’importance à réaliser le nettoyage du conduit intestinal en augmentant le niveau des défenses immunitaires par une nosodothérapie spécifique. Nous sommes ainsi amenés, comme nous l’avons indiqué, à prescrire des cures de deux mois en donnant en hautes dynamisations, 9 ou 12 CH, différents nosodes intestinaux.

En autre exemple de ce type de drainage biothérapique, nous ordonnerons chez le psorique 1 dose à prendre chaque dimanche:

1er dimanche 1 dose PARA B 12 CH
2ème dimanche: 1 dose ENTEROCOCCINUM 12 CH
3ème dimanche: 1 dose COLIBACILLINUM 12 CH
4ème dimanche: 1 dose SCATOL 12 CH
5ème dimanche: 1 dose CANDIDINE 12 CH
6ème dimanche: 1 dose PROTEUS 12 CH
7ème dimanche: 1 dose EBERTHINUM 12 CH
8ème dimanche: 1 dose INDOL 12 CH

L’amélioration clinique est alors spectaculaire.

Drainage du pancreas

Stimuler le pancréas est également fondamental. Le psorique est très amateur de sucre (LYCOPODIUM, SULFUR) et, en bon carbonique, il développera vers la cinquantaine un floride diabète gras.
PANCRÉAS 4 CH, 1 ampoule 3 fois par semaine.
MORUS Bg mac. 1 D, le mûrier noir, dont l’action hypoglycémiante était connue des Chinois depuis la dynastie des Han (500 ans avant J.-C.): 50 à 100 gouttes par jour. LAPPA T.M., agissant à la fois sur le pancréas et la peau (50 à 100 gouttes).
GARNIERITE D8, ce minerai de nickel en provenance de Nouvelle-Calédonie stimule les fonctions endocriniennes et exocrines du pancréas. Excellent médicament des gaz et des flatulences. 1 à 3 ampoules par jour à associer à BLENDE D8 (sulfur de zinc) et à ÉRYTHRITE D8 (minerai de cobalt).

Drainage du foie

Il vise à stimuler les fonctions cholérétiques et cholagogues du couple foie-vésicule biliaire. Une action hypocholestérolémiante sera observée avec baisse concomitante des triglycérides, s’ils étaient augmentés.
TARAXACUM T.M.: 50 à 100 gouttes par jour par cure de 1 à 2 mois.
ROSMARINUS Bg mac. 1 D, 50 à 100 gouttes, remarquable piégeur de radicaux libres.
OLEA Bg mac. 1 D, 50 à 100 gouttes par jour, excellent hypocholestérolémiant.

Une petite formule de drainage phytothérapique complexe sera également utile:
BERBERIS
CHELIDONIUM
CARDUUS MARIANUS
CHIONANTHUS
3 X, 15 à 30 gouttes par jour

Drainage du rein

La créatinine, l’acide urique, sont des constantes fréquemment augmentées chez le psorique.
SOLIDAGO T.M., PILOSELLA T.M., 50 à 100 gouttes par jour seront fréquemment prescrits.
REIN 4 CH, 1 ampoule 1 jour sur 2 également.
SÈVE DE BOULEAU 1 D, 50 à 100 gouttes, est un remarquable uricolytique.

Drainage de la peau, enfin et surtout

En matière de psore le drainage cutané a évidemment une importance capitale.

La psore est en effet la diathèse qui implique toujours une pathologie cutanée à un moment de son histoire.

Il faudra donc faire en sorte de canaliser doucement cette élimination cutanée et, hors cas exceptionnel, éviter la prescription locale de corticoïdes et d’antibiotiques, sauf peut-être par très courtes périodes en cas d’exacerbation insupportable. Eczéma et mycoses cutanées seront ainsi traitées doucement par voie interne. A noter que des affections dermatologiques comme le pemphigus et l’érysipèle mettant en jeu le pronostic vital sont du domaine d’une psore dépassée impliquant des traitements d’urgence massifs et allopathiques.

Nous utiliserons, pour les autres cas, les trois gemmothérapiques suivants, 50 à 100 gouttes par jour:

  • RIBES Bg mac. 1 D: corticostimulant, anti-inflammatoire.
  • CEDRUS Bg mac . 1 D: eczéma sec.
  • ULMUS Bg mac. ID: eczéma suintant.
  • LAPPA MAJOR T.M.: 50 à 100 gouttes par jour est un bon médicament d’acné récidivante.
  • CONGLOMÉRAT D8 : lithothérapique indiqué dans des eczémas traînants Peut etre prescrit conjointement à SOUFRE NATIF D8.

Le drainage cutané bénéficiera également de la micromycothérapie dynamisée. Elle est une arme précieuse en traitement de fond pour la maîtrise des mycoses cutanées dont on connaît le caractère récidivant et psorogène.

Cette biothérapie utilise des dynamisations de micro-champignons à la huitième décimale réparties en ampoules buvables unitaires.

60 ampoules : pour 3 mois
Intertrigos, herpès circiné, mycoses des orteils:
matin, 1 ampoule de TRICHOPHYTON RUBRUM D8,
soir, 1 ampoule de MONILIA ALBICANS D8.
Pityriasis versicolor:
matin, 1 ampoule de PITYROSPORON D8,
soir, 1 ampoule de SACCHAROMYCES APICULARE D8.
Candidoses cutanées :
1 à 3 ampoules par jour de MONILIA ALBICANS D8

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