CONSTITUTION PHOSPHORIQUE 🟡

Définition de la constitution

Avec le Carbonique et le Fluorique, c’est une des 3 Constitutions historiques identifiées par Nébel.

Il s’agit ici de longilignes, peu souples, différents donc des Carboniques brévilignes et des Fluoriques hyperlaxes.

Ces sujets sont minces, élancés, souvent grands. L’allongement prédomine au niveau des membres. Un thorax étroit souligne la fragilité pulmonaire. Le crâne est allongé, dolichocéphale.

Sur le plan psychique, ce sont des nerveux, à l’esprit vif, éveillé. L’émotionnel domine. Le Phosphorique est un romantique passionné, très vulnérable aux stress de l’existence.

Ayant grandi trop vite, leur dos au départ souple, se courbe, se raidit, se voûte, devient douloureux au fil du temps.

La Constitution Phosphorique témoigne de l’imprégnation tuberculeuse d’une partie de l’humanité. Elle résulte d’une transmission tuberculinique génétique où l’acquis tient peu de place, contrairement à la Constitution Muriatique qui est plus souvent acquise qu’innée. Mais elle est peu marquée à la naissance. Elle se dévoilera vers la 2ème ou la 3ème année à partir d’un nourrisson Carbonique qui se met à grandir tout en maigrissant.

La Constitution Phosphorique se définit comme longiligne, mince, de taille élevée, à thorax étroit, d’imprégnation Tuberculinique, fragile sur les plans nerveux et pulmonaire.

La Constitution Phosphorique définit un type sensible tuberculinique. Elle est adaptation de l’organisme humain à l’agression du Bacille tuberculeux. Dans une dynamique rétro-active fréquente en l’occurrence elle enclenche une sensibilité accrue à l’affection tuberculeuse.

Tout Phosphorique attire le B.K. s’y adapte, le neutralise ou en mourait avant la découverte de la streptomycine.

Déjà, bien avant les homéopathes, on avait remarqué que des enfants nés de parents tuberculeux étaient plus souvent des longilignes, minces et de grande taille.

Comme dans toute Constitution, il y a de l’inné et de l’acquis. Mais ici la part de l’inné prédomine sur l’acquis à l’inverse de la Constitution Muriatique, elle aussi Tuberculinique où l’acquis l’emporte sur l’inné.

La Constitution Phosphorique traduit donc l’importance de la tuberculose dans les siècles passés.

L’affection fut une des grandes tueuses des temps passés. On mourait de « consomption » dans des tableaux impressionnants d’hémoptysies. « On s’en allait de la caisse, on crachait ses poumons ».

Egyptiens, Greco-romains avaient déjà, lors d’embaumements, repéré la maladie qui formait des tubercules, des bubons à l’intérieur des poumons, sorte de lèpre interne.

A travers l’Histoire de France nous voyons mourir de « phtisie » : Louis XIII, Molière, Mozart, l’Aiglon, des héros romantiques tels Chopin, Musset, aidé pour ce dernier par l’alcool.

Marie du Plessis, la Dame aux Camélias, sublime hétaïre disparue, a ému le Tout Paris par cette toux, cette « fluxion de poitrine » qui la conduisit au trépas.

Molière met en scène sa propre mort en écrivant et jouant son « Malade imaginaire ».

Il fallut Koch qui identifia le Bacille et Waksman qui découvrit la streptomycine pour juguler le fléau. Mais le mal s’était inscrit dans nos gènes.

« Mince, élancé, longiligne, grand, à l’esprit vif et romantique »

Description de la constitution

 LIEN ENTRE CONSTITUTION ET DIATHÈSE

Tuberculinisme (jeune) 🔄️ Phosphorique 🔄️ Psore décomposée (âgé)

Le « joli bébé »

Morphotype
  • Allongé. Sa taille à la naissance est supérieure à 50 cm pour un poids normal. C’est donc un nourrisson mince.
  • Crâne allongé, dolichocéphale. Fontanelles se soudant tardivement.
  • Epiderme classiquement mat, mais le plus souvent frais et rose.
  • Thorax allongé, étroit, creux. Il y a là un début d’insuffisance respiratoire à prendre en considération (kinésithérapie). Abdomen rétracté et creux (≠Calcarea carbonica).
  • Petits membres allongés et fluets.
  • Transpire.

Remarque : ces caractéristiques peuvent être présentes dès la naissance. Elles apparaissent en général un peu plus tard, au cours des 2me et 3 années à partir d’un petit Carbonique. Bébé naît Carbonique, devient Phosphorique.

 

Comportement
  • Bébé vif, éveillé, précoce, Son 1 sourire apparaît tôt. Mais lent à marcher.
  • Affectueux, mais pleure facilement, souvent grognon. A besoin de beaucoup de tendresse.
  • S’endort tard. Reste éveillé dans la journée. N’a pas besoin de beaucoup de sommeil.
  • Vorace, redemande sans cesse à manger, mais régurgite et vomit après les repas. Prévoir des biberons peu abondants mais répétés. Ne prend guère de poids mais grandit bien.
  • Préférence déjà pour les aliments salés. Aime les petits pots.

 

Pathologie
  • Retard dans la dentition.
  • Fragilité de l’appareil respiratoire : rhinopharyngites répétées avec évolution vers la bronchiolite sévère.
Morphotype
  • Enfant mince et grand. Continue à grandir rapidement d’où poussées fébriles et douleurs de croissance.
  • Corps longiligne, gracile, harmonieux. Les membres sont allongés, mais le thorax reste étroit avec toujours un certain degré d’insuffisance respiratoire. Epaules maigres, omoplates et clavicules saillantes.
  • Souplesse du dos engendrant de mauvaises positions: attitude scoliotique, cyphotique.

 

Comportement : l’émotionnel domine
  • Enfant vif, intelligent, précoce. Excellent travail scolaire. C’est surtout un littéraire : lettres, plus tard philosophie, droit, études artistiques.
  • Vite fatigué tant sur le plan physique que psychique. Le dernier trimestre sera mauvais alors que le 1er était bon. Il se désintéresse alors des études et tend à s’isoler.
  • A besoin de beaucoup de vacances. Se plait à la campagne et à la mer. Veiller également à la qualité du sommeil : le Phosphorique aime veiller tard mais il doit récupérer.
  • Affectueux, très attaché à sa famille, toujours en quête d’amour, d’affection, d’encouragement. Sexualité précoce chez l’adolescent, fille ou garçon.
  • Vif désir d’aliments salés.

 

Pathologie : ses points faibles
  • Appareil respiratoire : rhinopharyngites répétées avec bronchites, asthme. Supporte mal le BCG. Virage tardif de sa cuti. Primo infection parfois sévère.
  • Appareil digestif : diarrhées faciles et répétitives.
  • Anémies. Manque de fer. China est un bon complémentaire.
  • C’est un « nerveux » : sombre dans la dépression s’il n’est pas entouré affectueusement, soutenu moralement, s’il est déçu par ses résultats ou ses amours estudiantines.
Morphotype

Grand, élancé, mince voire maigre. C’est un longiligne type. Dévore nourriture et vie à pleines dents mais ne grossit pas. Dolichocéphale, donc crâne allongé. L’étage intellectuel, le front, l’étage respiratoire, nez et joues, dominent dans le visage.

Squelette grêle. Attaches fines et souples: poignets, chevilles. Longiligne souple sans excès lorsqu’il fléchit le buste. Touche sans trop de peine la pointe de ses pieds. Lorsqu’il tend les bras, l’avant-bras s’étend dans l’alignement du bras. Debout, cuisses et jambes sont rectilignes, la rotule dans le bon axe. Thorax étroit, long, creusé au niveau du sternum, marqué de petites varicosités « en pinceau » sur le plastron costal. Ces minimes varicosités traduisent l’insuffisance respiratoire au même titre qu’un début de rosacée sur les pommettes des joues.

Le dos est un point faible. Cyphose, scoliose, inversion des courbures sont fréquentes. Il faudra des gymnastiques douces type Ehrenfried pour fortifier ce dos fragile sans le brutaliser. La souplesse du sujet engendre des problèmes d’équilibre statique, des vertiges qu’il importe de corriger. Chez un Phosphorique, il faut toujours travailler l’équilibre pour éviter les chutes des 3ème et 4ème âges, sources de fractures meurtrières par leurs conséquences.

 

Comportement : le Phosphorique est l’illustration du Tempérament nerveux d’Hippocrate,
  • Esprit vif, subtil, sentimental, romantique. Emotionnel et intuitif dominent mais fragile, facilement épuisé, il tombe dans la dépression à la suite de chagrin, de déception, de surmenage. Il se désintéresse de tout, incapable de travailler voire de penser.
  • Sujet brillant, aux belles dispositions intellectuelles et artistiques. S’exprime avec aisance, poète, éloquent, musicien, c’est un grand amoureux tant sur le plan sentimental que sexuel.
  • Toujours aggravé au crépuscule du soir ce qui lui donne le spleen et par l’orage qui l’effraie. Aime le grand air qui l’améliore.
  • Attiré par tous les mets salés, sel, jambon de pays, poissons fumés.

 

Pathologie
  • Appareil respiratoire : s’enrhume facilement au moindre refroidissement. Bronchites, rhinites spasmodiques. Rhume des foins. Asthme. Allergies respiratoires. Sensibilité au bacille tuberculeux.
  • Colibacilloses répétées chez la jeune femme.
  • Allergies cutanées type dermite des prés, eczémas variés traduisent la composante psorique derrière le tuberculinisme.
  • Arthralgies, rhumatismes inflammatoires.
  • Polyarthrite rhumatoïde.
  • Anémies diverses et affections sanguines.
  • Sensibilité au paludisme lors des séjours dans les pays d’endémie.

Remèdes de la série

Nous allons retrouver les stades cationiques classiques, Calcarea, Magnesia, Kali, Natrum, Ammonium et Acide correspondant entre autres aux différents stades de l’existence. Et en fil d’Ariane nous retrouverons derrière toute cette symptomatologie l’aggravation au crépuscule, l’aggravation par l’orage, preuves de l’extrême sensibilité de cette Constitution aux conditions météorologiques. Le Phosphorique est un signe d’Air.

0 à 20 ans : Calcarea phosphorica avec une touche spasmodique à l’adolescence appelant Magnesia phosphorica.
20 à 40 ans : Kalium phosphoricum
40 à 60 ans : Natrum phosphoricum avec quelques signes d’Ammonium phosphoricum en fin de période
60 et au-delà: Phosphoricum acidum et sa fatigue profonde aussi bien mentale que physique.

Ces différents Sels Constitutionnels, marquant les différentes étapes de la vie du Phosphorique, ont des pathogénésies relativement pauvres. Cela ne signifie pas qu’il s’agisse de médicaments mineurs. Tout simplement ils n’ont pas été suffisamment expérimentés pour jouer un rôle thérapeutique majeur, hors l’analyse constitutionnelle.

Mais la Constitution Phosphorique est centrée sur Phosphorus.

Cet immense polychreste a une pathogénésie particulièrement fouillée. Il interviendra toujours dans la vie du Phosphorique à différents stades, pas tellement à la petite enfance, mais dès l’adolescence. Nous le retrouverons aux âges les plus avancés. Le grand << vieillard » Phosphorus est un magnifique Biotype.

 

  1. Phosphorus

Il sera donc le premier remède à étudier.

Sur le plan morphologique Phosphorus est un longiligne mince, élancé, d’allure élégante, distinguée, aux attaches fines. Un thorax allongé mais étroit traduit la légère insuffisance respiratoire tôt présente. Il est grand, son dos très allongé a tendance à se voûter. Un front haut, un crâne dolichocéphale, des cheveux et des yeux clairs confèrent à son visage un aspect romantique plein de charme.

Fragile sur le plan pulmonaire, c’est le candidat rêvé à la tuberculose. Lorsqu’il est malade il faut le surveiller attentivement car il décompense et s’aggrave rapidement. Vous le quittez, il est bien. Vous le retrouvez, quelques heures plus tard, il gît au fond du lit avec 40°.

C’est l’oxygénoïde type au teint frais, un peu trop rose aux pommettes. Il brûle vite et s’épuise. Gilbert Charette le comparait à l’allumette phosphorée. Elle brûle haut et clair, puis retombe en petits fragments charbonneux. A nous de le ressusciter de ses cendres tel le Phénix de la légende.

C’est ce Phosphorus qui, issu de Calcarea phosphorica, va au long de l’existence se transformer, s’affaiblir, s’aggraver avec des phases constitutionnelles différentes.

Il faudra donc l’alterner au long cours avec les Sels constitutionnels indiqués. Sa Matière médicale est donc intéressante à préciser :

  • Grand, mince, élancé, au thorax allongé et étroit, au dos facilement voûté, aux attaches fines et raffinées. Front large, cheveux clairs indiquent une nature sensible et romantique.
  • Vive intelligence mais vite épuisée, avec répulsion pour tout travail, physique comme intellectuel.
  • Vive émotivité vite épuisée. Tristesse et indifférence à tout. Anxiété avec oppression aggravée au crépuscule du soir et à l’approche de l’orage.
  • Tous les troubles, physiques comme mentaux, évoluent rapidement vers la décompensation, l’aggravation, l’épuisement. Sensation de brûlures, généralisées ou localisées (cf. Sulfur) : paume des mains brûlantes (plante des pieds: Sulfur).
  • Hémorragies de sang rouge fréquentes et abondantes. La moindre blessure saigne abondamment.
  • Céphalée brûlante, aggravée par le travail intellectuel.
  • Vertiges nombreux avec sensation de faiblesse et de fatigue cérébrale.
  • Faiblesse oculaire. Voit les objets nimbés de brouillard. Dégénérescence rétinienne.
  • Soif ardente pour des boissons froides.
  • Faim vorace. Doit manger, sinon défaille. Se lève la nuit pour manger (cf. Petroleum, Psorinum, Lycopodium). Désir de sel et d’aliments salés (cf. Natrum muriaticum).
  • Diarrhées abondantes, jaillissantes, sans douleur mais épuisantes (cf. China).
  • Gros foie douloureux. Ne peut se coucher sur le côté droit (cf. Lycopodium).
  • Enrouement douloureux, pire dans la soirée (le matin : Causticum).
  • Congestion des poumons qui paraissent bruyants. Toux sèche, douloureuse, rauque qui ébranle tout le corps, parfois hémoptoïque. S’aggrave couché sur le côté gauche.
  • Hypertrophie du cœur droit. Palpitations aggravées couché sur le côté gauche.
  • Désir sexuel exalté.
  • Dos douloureux et faible. Scoliose vive. Sensibilité à la pression des vertèbres cervicales et dorsales.
  • Fièvre facile avec sueurs nocturnes et faim anormale.

Modalités
Aggravation: Au crépuscule, par l’orage, par le froid.
Amélioration: Dans l’obscurité, par le froid pour les maux de tête et d’estomac.
Latéralité: Droite.

 

  1. Calcarea phosphorica

Le Phosphate de calcium est le remède initial de la Constitution. Ses traits caractéristiques peuvent être présents dès la naissance, à peu près dans 10% des cas. Le plus souvent nous avons un nourrisson carbonique dont les traits phosphoriques se dévoileront dans les 2 ou 3 premières années.

  • Esprit vif, nerveux, agité, sentimental, romantique, facilement déprimé.
  • Fatigué rapidement par tout travail intellectuel (cf. Phosphorus). Enfant maussade, de mauvaise humeur. Termine mal son année scolaire.
  • Frilosité générale. Sensation de froid un peu partout (Phosphorus).
  • Maigrit du haut malgré un vif appétit.
  • Vertiges chez les personnes âgées (cf. Phosphorus).
  • Céphalée aggravée ou provoquée par le travail intellectuel. Vif appétit avec désir de viandes fumées, salées et de sel.
  • Diarrhées avec selles aqueuses. Beaucoup de gaz fétides. Aggravées par fruits, boissons froides, glaces et durant la dentition (cf. Chamomilla).
  • Toux tenace, suffocante, améliorée en se couchant (≠Hyosciamus). Poitrine douloureuse, surtout base du poumon gauche. Excitation sexuelle.
  • Règles douloureuses avec lombalgies, soit trop rapprochées de sang rouge, soit trop espacées de sang noir.
  • Douleurs rhumatismales avec engourdissement, surtout chez les gens âgés, aggravées par froid humide, printemps, automne (cf. Rhus toxicodendron).

Modalités
Aggravation: Par froid humide, par l’orage, à l’automne, au printemps.
Amélioration: Par la chaleur, le temps sec, l’été.
Latéralité: Gauche +.

 

  1. Magnesia phosphorica. Phosphate de magnésium

L’ion Magnesium introduit la composante spasme. La spasmophilie domine dans tous ses tableaux cliniques: névralgies, crampes abdominales aiguës, aérophagie, dysménorrhée, fibromyalgie.

Dans l’urgence son complémentaire sera Colocynthis dont lui-même est le remède de fond.

  • Névralgies et spasmes améliorés par l’hyperflexion, la pression forte, la chaleur, aggravés par le froid (cf. Colocynthis).
  • Céphalées et névralgies faciales déclenchées par le froid, pires à droite (cf. Aconit), améliorées en s’enveloppant chaudement la tête (cf. Silicea).
  • Douleurs abdominales à type de coliques et de crampes, améliorées en se pliant en deux et en appuyant sur le ventre, aggravées par le froid, améliorées par la chaleur (cf. Colocynthis).
  • Règles douloureuses par spasme utérin : la douleur prédomine avant ou au premier jour des règles et s’améliore au fur et à mesure de l’écoulement (≠Actaea).
  • Crampes musculaires. Crampe de l’écrivain (main droite).

Modalités
Aggravation: Par le froid, par le mouvement.
Amélioration: Plié en deux et par l’hyperflexion, par la pression forte, par la chaleur.
Latéralité: Droite (Colocynthis: gauche).

 

  1. Kali phosphoricum. Le Phosphate de potassium représente un 1 stade de décompensation et de fatigue. La vie est stressante, le surmenage s’installe. Des phobies, une anxiété se développent à propos de tout et de rien. L’émotionnel prend le dessus: on sursaute au moindre bruit, on s’agite, on remue sans cesse jambes et pieds (Zincum), on dort mal. Ce Phosphorique devient trop nerveux et déprimé.

Comme chez tous les Phosphoriques la sexualité est exigeante. Mais comme chez tous les Kali, on est épuisé après avoir fait l’amour.

  • Suite de surmenage intellectuel.
  • Epuisement avec anxiété à propos de tout et de rien.
  • Excité, agité, émotif. Sursaute au moindre bruit ou contact. Remue sans cesse les pieds (cf. Zincum).
  • Aggravation de tout l’état général après le rapport sexuel.
  • Insomnie par surmenage, à la moindre excitation. Terreurs nocturnes des écoliers surmenés.
  • Céphalée aggravée par le travail intellectuel, au réveil.
  • Bouche sèche avec langue « jaune moutarde ».
  • Diarrhée épuisante avec selles liquides jaune orange.
  • Coryza avec écoulement épais, jaune. Toux avec expectoration jaune.
  • Désir sexuel augmenté, malgré la fatigue, après le coït.

Modalités
Aggravation: Après le coït, par le froid, par toute excitation mentale.
Amélioration: En mangeant, par la chaleur.

L’alternance Kali phos. 12 CH ou 10 000 K, Phosphorus 12 CH ou 10 000 K, permettra de redresser les choses et de réinsérer cet adulte jeune dans la vie active.

 

  1. Natrum phosphoricum a une pathogénésie peu connue mais qui n’est pas négligeable.

Ici le digestif, le métabolique prend le pas. La quarantaine est dépassée. Le vif appétit du Phosphorique commence à faire quelques dégâts. Il a des aigreurs, des acidités, une langue saburrale jaunâtre dans sa partie postérieure (Nux), des diarrhées.

Sommeil agité avec cauchemars: voit les meubles de sa chambre s’animer comme de vrais personnages !

La sexualité défaille et le mâle se sent faible, tremblotant. Le dos est fatigué, la peau gratte traduisant l’intoxication interne. Poussées d’urticaire. Le gros orteil taquine, le genou aussi.

Chez un Phosphorique digestif, on prescrira l’alternance Natrum phosphoricum / Phosphorus en 12 CH ou 10 000 K.

 

  1. Ammonium phosphoricum.

Phosphate d’ammonium. On enregistre alors des décompensations pulmonaire et articulaire passant à la chronicité chez un sujet faible, indolent, Phosphorique par ses antécédents, mais gras, comme soufflé.
Au point de vue pulmonaire, bronchite chronique et dilatation des bronches dominent le tableau clinique. Chaque hiver, une toux caverneuse s’installe avec expectoration verdâtre. Chaque poussée infectieuse est précédée de crises d’éternuements le matin.
Sur le plan des articulations nous noterons des rhumatismes déformant doigts et orteils. Nodosités douloureuses et gênantes pour les mouvements.
Faiblesse, mollesse, indolence caractéristiques des Ammonium sous-tendent toute cette pathologie justiciable d’Ammonium phos.

 

  1. Phosphoric acidum. L’acide phosphorique. Nous voici donc arrivé avec cet acide au stade ultime de la séquence phosphorique. Comme avec tous les acides on est frappé par l’épuisement, l’asthénie physique et morale, l’importante fuite d’énergie vitale qui caractérisent les sujets.

L’épuisement nerveux est profond engendrant un état dépressif accentué avec tristesse intense et indifférence à tout. Cette mélancolie fait suite au surmenage intellectuel, à un grand chagrin, à un deuil profond. Ne peut rassembler ses idées, se refuse à penser, ne veut, ni ne peut, plus travailler, même pas de ses mains. C’est un Phosphorus totalement vidé.

On retrouve des céphalées déclenchées par les études, des diarrhées, une fragilité respiratoire avec toussotement répétitif. Les urines sont parfois laiteuses par perte de phosphates. On est déminéralisé.
Le surmenage musculaire provoque des crampes dans les jambes, nombreuses et intenses, des douleurs aiguës comme si « les os étaient grattés au racloir ».

Phosphoric acidum est indiqué en fait à 2 moments importants de l’existence : le senior épuisé, mélancolique du fait de son épuisement et aussi de sa mise à la retraite; et l’adolescent maigre, asthénique, pâle, boutonneux, qui n’en peut plus en fin d’études. Ce sont là deux étapes de sortie vers autre chose qu’on appréhende. Le senior: la vieillesse et ses infirmités, le jeune : la vie et ses difficultés.

Chez l’adolescent ce sera d’ailleurs là l’âge de l’anorexie, refus total de l’avenir.

Le radical Phosphorique permet d’individualiser un certain nombre de médicaments gravitant autour des remèdes constitutionnels de la série.

Ils emprunteront leurs propriétés à l’ion Phosphore comme au cation métal qui les spécifie. Mais nous retrouverons des modalités communes à tous les éléments: < crépuscule du soir, orage, surmenage, désir sexuel exacerbé et épuisant.

Comme le remède constitutionnel, ils agiront en profondeur à l’occasion de certaines pathologies se développant chez le Phosphorique.

Des indications précises peuvent être posées.

Baryta phosphorica : artériosclérose se développant chez un sujet mince, élancé, réchauffé (≠Baryta carbonica). Perte de mémoire, ralentissement intellectuel et surtout HTA artérielle avec pincement de la différentielle. Dans la sphère ORL, hypertrophie des amygdales, végétations chez le jeune Phosphorique. Donc remède de 1er et de 4ème âges: le vieux Phosphorus évoluera sur Baryta carb, dans la mesure où la sclérose vasculaire domine le tableau.

Cuprum phosphoricum : remède de spasme, de contracture, de colique abdominale. La crampe, la douleur crampoïde domine la clinique. Il complètera en profondeur l’action de Magnesia phos., Phosphorique spasmophile. C’est également un excellent médicament d’asthme chez le Phosphorique.

Un trio de la crise d’asthme : Sambucus, Ipeca, Cuprum phos. 4 ou 5 CH

Chininum phosphoricum, phosphate de quinine sera indiqué en 4, 5 CH dans les anémies, surtout consécutives au paludisme ou en complément de la prophylaxie anti-paludéenne, en 7, 9 CH dans les acouphènes et bourdonnements d’oreille.

Ferrum phosphoricum est après Aconit et Belladonna notre 3ème anti-inflammatoire. La pathologie est plus virale que bactérienne. Une fièvre modérée, une CRP peu élevée en témoignent. Indiqué dans les inflammations de l’oreille et menace d’otite, dans certaines formes d’anémie, dans les périarthrites des épaules, la droite (la gauche : Ferrum met.) de 4 à 9 CH.

Mercurius phosphoricus : angine du Phosphorique, rouge avec dépôts blanchâtres, mononucléose. Douleur < par le trop chaud, par le trop froid. Salivation abondante.

Lithium phosphoricum : rhumatisme goutteux. Nodosités douloureuses déformant les doigts. Nous l’associons alors à Natrum phos. et Ammonium phos. selon le stade évolutif de la constitution. Douleur rhumatismale au niveau du plastron costal, à gauche, la région du cœur. En 4, 5, 7 CH.

Manganum phosphoricum, le phosphate de manganèse. Fatigue profonde comme Phosphoric acid. : garde le lit avec obs tination et ne veut pas en sortir. Rhumatisme des petites articulations. Allergies respiratoires : rhinite spasmodique, asthme avec toux très sèche > en étant couché (Hyoscyamus), < temps humide et froid. En 4, 5, 7, 9, 12 CH.

Zincum phosphoricum : également fatigue profonde, plus particulièrement intellectuelle. Ne supporte pas la moindre goutte de vin. En 4, 12 CH.

Aluminium phosphoricum sera indiqué en hautes dynamisa- tions dans les maladies neurologiques frappant le Phosphorique: Parkinson, Alzheimer. Il faut le prescrire en très hautes dynamisations: 10 000, 50 000 ou 100 000 K.

Ce seront essentiellement des médicaments tuberculiniques qui viendront épauler l’action symptomatique. Sur le plan respiratoire : Pulsatilla, Drosera, Sambucus, Ipeca, Bryonia, Stannum, Allium cepa draineront la muqueuse nasale de l’allergique. La toux du fumeur : Stannum iod. 4 CH.

Le système cortico-cognitif sera régulé par Ignatia, Chamomilla, stimulé par Zincum.

Les émonctoires seront drainés par Chelidonium, Solidago, Formica rufa.

L’éréthisme cardiaque se calmera avec Crataegus et Convallaria. Rhus tox., Rhododendron, Apis, Bryonia exerceront leur action anti-inflammatoire au niveau des articulations douloureuses.

Des nosodes Biothérapiques Tuberculiniques viendront en complément dans nos traitements de fond : VAB (cf. BCG), Tuberculinum, T.R., Morbillinum, Pertussinum, Poumon histamine et le dernier né Thymuline.

Colibacillinum associé à Formica rufa interviendra dans le traitement des colibacilloses à répétition, fréquentes chez la jeune Phosphorique.

Au 4ème âge le vieux Phosphorus évoluera soit s’il s’affaiblit, maigrit et se refroidit sur Arsenicum, soit s’il maigrit tout en restant tonique, en se réchauffant sur Natrum mur., soit s’il se sclérose sur Baryta carb. ou mieux Baryta phos.

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