CONSTITUTION MURIATIQUE ⏺️

Définition de la constitution

Cette Constitution gravite autour de Natrum muriaticum chlorure de Sodium, Na Cl, le sel marin dilué et dynamisé, La souche est complexe et a la même origine océanique que Calcarea carbonica ostrearum, couche moyenne, nacre, de Ia coquille d’huître. Elle lui sera pourtant antithétique sur le plan de l’analyse pathogénétique et constitutionnelle.

Calcarea carbonica se caractérise par la pesanteur, la lourdeur, la frilosité, Natrum mur. par la minceur, la légèreté, la chaleur.

L’évolution vers Natrum mur. qui, en général, n’est pas une Constitution souche, se fait d’abord à partir de Sulfur, mais aussi de Calcarea carbonica et Calcarea phosphorica.

Elle se caractérise essentiellement par l’amaigrissement et marque l’empreinte tuberculinique qui se déploie au sein de cette constitution de base. Cet amaigrissement est retrouvé tout au long de la série muriatique, sauf Ammonium muriaticum, le seul muriatique gras.

La minceur qui prédomine dans le haut du corps est liée à un hyperthyroïdisme constant dans la diathèse tuberculinique. Nous restons certes, pour les hormones thyroïdiennes, dans les limites biologiques normales ou subnormales. Mais les dosages de TSH et T4 objectivent souvent chez le sujet Natrum mur. une TSH à la limite inférieure, une T4 à la limite supérieure. Nous sommes dans des états frontières, sans pathologie apparente mais qui pourtant ont leurs conséquences physiologiques sur le long terme.

Cette hyperthyroïdie fruste éclaire 2 caractéristiques de notre Constitution muriatique: un appétit bien conservé qui contraste avec la maigreur, et une thermophobie: fuite devant la chaleur, aggravation par le trop chaud, le soleil, la pièce surchauffée. L’allergie solaire dont Natrum mur. est un bon remède témoigne objectivement de cette intolérance à la chaleur.

Une 3ème caractéristique de ces muriatiques sera la sécheresse, particulièrement marquée au niveau de la peau et de la muqueuse buccale.

On touche là au rôle fondamental du chlorure de sodium, NaCl, dans l’équilibre tissulaire hydrique.

Le Potassium, K+, est l’ion intracellulaire, le Sodium, Na+, l’ion extracellulaire. Si leur équilibre est perturbé, la balance osmotique des liquides modifie. A l’excès relatif de sodium correspond une sortie du liquide intracellulaire, d’où dessiccation des tissus. Maints signes cliniques en témoignent: soif ardente, langue sèche en carte de géographie, lèvres sèches avec lèvre inférieure fissurée, crevasses au coin des lèvres, constipation sèche avec petites selles en « crottes de bique » s’effritant à la marge de l’anus, eczéma sec.

La Constitution muriatique se caractérise donc comme une Constitution marquée de Tuberculinisme regroupant des sujets minces, surtout du haut, à vif appétit, hyperthyroïdie ns, thermophobes, secs, déshydratés.

Muriatique = maigreur + sécheresse + thermophobie

Sur le plan du Tempérament, ce sont des bilieux, chauds et secs, introvertis, rétractés.

Outre le facteur génétique, la Constitution muriatique dépend de 3 facteurs dont 2 sont pathologiques et un inévitable.

A. La Tuberculose pathologique

Dès que la maladie fut identifiée, on comprit l’importance du fléau qui ravagea l’espèce humaine au fil des siècles.

Avec la syphilis elle fut la grande « tueuse » du XIX siècle et fit plus de dégâts que bien des famines et des guerres. Au fil des siècles on mourait de « consomption ». Les jeunes générations étaient décimées. On avait de nombreux enfants pour être sûr d’en garder quelques-uns. Samuel Hahnemann eut 10 enfants qu’il réussit, lui, à conserver. Il fallut la découverte de la streptomycine par l’admirable Waksman pour bloquer le développement du fléau et guérir le tuberculeux.

Cette tuberculose malheureusement repart. De nouveaux foyers apparaissent, chez les immunodéprimés et surtout SIDA, chez les migrants appelés à vivre dans des climats rudes, dans des conditions de vie insalubres.

On sait, comme nous l’avons écrit dans notre ouvrage les « Diathèses Homéopathiques » (Max Tétau, Similia, 2ème édition 2004), que ces grandes maladies dont les épidémies ont ravagé l’humanité, codent le génome héréditaire. Le bacille tuberculeux imprime ainsi au niveau du gène et de I’ADN un tuberculinisme qui se transmettra aux générations suivantes sculptant typologiquement un certain « Type » lié à la Constitution muriatique comme au Phosphorique.

La Tuberculose n’est certes pas héréditaire. Le Tuberculinisme et son corollaire Muriatique le sont.

De même certaines affections, comme la coqueluche et la rougeole, engendrant des lésions au niveau des bronchioles et du parenchyme pulmonaire sont « Tuberculinogènes ». Il en est de même de certaines formes sévères de grippe.

B. Certains vaccins obligatoires

sont facteurs de Tuberculinisme lorsqu’ils sont appliqués à des Types sensibles.

Il en est ainsi du BCG qui est un vaccin vivant atténué et confère une maladie tuberculinique.

Il en est également de même des vaccins contre la coqueluche et la rougeole, maladies que nous classons tuberculiniques du fait des mini-lésions pulmonaires qu’elles engendrent. Ces vaccins, sûrement protecteurs, fragilisent les bronchioles.

Cette remarque ne signifie pas que nous soyons contre ces vaccinations.

Le BCG pourrait se discuter. Mais il est actuellement légalement obligatoire et on ne voit pas pourquoi un médecin homéopathe se soustrairait à des obligations prévues par la loi et sanctionnables en tant que telles.

Pour la coqueluche et rougeole, les conditions dans lesquelles vivent les bébés en crèche, les petits enfants en maternelle, les rendent indispensables. Les mamans, du fait de leur travail, ne peuvent garder leurs enfants même malades et les conduisent malgré tout à la garderie. L’épidémiologie en ces milieux clos peut avoir des conséquences effroyables car le germe exalte sa virulence en passant d’un sujet à l’autre.

Nous vaccinons donc mais pour pallier une évolution tuberculinique, nous administrons avant et après les vaccins les biothérapiques en 9 CH correspondant:

VAB pour le BCG,

Pertussinum pour la coqueluche, Morbillinum pour la rougeole,
7 jours avant, 7 jours après la vaccination.

Toujours associé ici à Silicea, remède interdiathésique indiqué sur la maigreur du sujet.

Ainsi pour la coqueluche, 7 jours avant, 7 jours après, donner:
– matin 1 dose de Pertussinum 9 CH
– soir 1 dose de Silicea 9 CH

C. Le paludisme et les traitements antipaludéens

Le Paludisme enfin est une 3me cause de « muriatisme ». Le séjour au long cours en zone paludéenne et la prise indispensable des antipaludéens nécessaires engendrent des types muriatiques caractéristiques liés à ces médications et au climat tropical, Les anémies qui résultent de l’infection par le plasmodium sont responsables de la structuration de ce morphotype. En Afrique il est intéressant de noter que si l’Africain spontanément résistant a une structure carbonique, l’européen transplanté devient muriatique.

On retrouve le facteur hématologique dans d’autres affections muriatiques. L’hémochromatose par exemple fournit des types marqués de muriatiques.

Description de la constitution

LIEN ENTRE CONSTITUTION ET DIATHÈSE

Tuberculinisme (jeune) 🔄️ Muriatique 🔄️ Psore décomposée (âgé)

Plus qu’au stade bébé ou petit enfant, la Constitution Muriatique se dessine en règle plus tardivement, à l’adolescence. Il n’empêche que nous rencontrons des tout-petits déjà muriatiques.

Morphotype : plus souvent un garçon qu’une fille
  • Enfant mince, maigre. La maigreur prédomine au niveau du visage et de la partie supérieure du corps.
  • Face aux joues creusées, au teint légèrement jaunâtre. L’iris de l’œil est foncé, noir. Lèvres sèches, fendillées. Cheveux sombres.
  • Abdomen creusé, le nombril fait parfois hernie.
  • Développement testiculaire retardé. Les testicules descendent tardivement dans les bourses. Chez la fille, retard des règles à la puberté.
  • Retard et difficulté à marcher.
  • Le garçon est plus souvent muriatique, la fille plus souvent phosphorique (cf. Pulsatilla).
Comportement
  • Désir de sel. Le petit Natrum mur. réclame du sel. Les plats ne sont jamais assez salés. Il prend la salière et se verse un peu de sel dans le creux de la main qu’il lèche avec gourmandise. Le phénomène est parfaitement noté par la maman intriguée. Le sucre en revanche ne l’intéresse guère ce qui étonne évidemment.
  • Soif ardente. Tout ce sel donne soif. Boit beaucoup pour combattre une bouche sèche et sa déshydratation interne.
  • Caractère chagrin, tristounet, taciturne. Préfère être seul. Agacé, aggravé par la consolation (cf. Sepia), supporte mal la compagnie des autres. Reste seul dans son coin. Joue solitaire dans la cour de récréation. A peu de copain, ce qui ne l’empêchera pas de rechercher assez tôt une copine car malgré les testicules tardivement descendus, il se sent titillé par une sexualité précoce.
  • Facilement phobique. Cauchemars de voleurs qui perturbent son sommeil: se lève la nuit pour regarder sous le lit s’il n’y en a pas.
Pathologies : nerfs, tics, agitation
  • Sur un plan digestif, constipation, Natrum mur. communique peu, retient tout. C’est une constipation opiniâtre avec selles petites, desséchées, arrondies en crottes de bique, de mouton, de lapin, selon vos préférences zoologiques.
  • Rhinites, bronchites répétées. Recherche la fraîcheur mais s’enrhume continuellement. La composante tuberculinisme est bien présente.
  • Peau fragile. Acné au visage avec points noirs et comédons. Eczéma sec localisé à la lisière du cuir chevelu et aux plis de flexion des membres. Herpès labial, « bouton de fièvre », allergie solaire < bord de la mer.
  • Yeux délicats. Problèmes oculaires fréquents: faire vérifier les yeux si céphalée scolaire car des lunettes peuvent être nécessaires.
  • Vessie irritable: cystites répétées chez la jeune femme. On connaît le lien entre tuberculinisme et colibacillose. Ne peut uriner en présence d’un tiers, ce qui est bien gênant dans les toilettes de l’école.

 

Morphotype
  • Sujet maigre malgré son vif appétit. Maigrit du haut.
  • Visage creusé. L’adolescent développe une acné tenace :comédons et points noirs ai front et sur les ailes du nez. (œil et cheveux foncés: parfois le < beau ténébreux.
  • Thorax insuffisamment développé. Insuffisant respiratoire (intérêt de la rééducation).
  • Bras grêles: manque de « biscotos ». En revanche les jambes sont bien plantées, le mollet avantageux. Abdomen creux, rétracté.
  • Dos faible. Se voûte facilement. Parfois douloureux: épiphysite de croissance chez l’adolescent. Amélioré couché sur un matelas dur.
Comportement
  • Hyperémotivité. Pleure en écoutant de la musique qu’il aime pourtant.
  • Caractère maussade, chagrin, solitaire. < par la consolation. S’isole. Mélancolie.
  • Travail intellectuel pénible à la longue: céphalée des étudiants.
  • Désirs de sel et d’aliments salés.
Pathologies
  • La constipation,
  • Le poumon: rhinopharyngites, asthme,
  • La peau: acné, eczéma sec, herpès, urticaire, allergies variées,
  • Le dos: lombalgies > contact avec une surface dure: < une planche sous le matelas »,
  • Les yeux: Natrum mur. est un < binoclard ».

 

 

 

 

 

 

 

Morphotype
  • Sujet maigre malgré son vif appétit. Maigrit du haut. Visage creusé.
  • Thorax insuffisamment développé. Insuffisant respiratoire. Abdomen creux, rétracté.
  • Dos faible.
Comportement
  • Hyperémotivité.
  • Caractère maussade, chagrin, solitaire. < par la consolation. S’isole. Misanthrope: Alceste est Natrum mur. Ne supporte pas d’être dérangé. Mélancolie.
  • Poussé par une sexualité exigeante, recherche un ou une partenaire très tôt. Mais amours déçus qui entretiennent la mélancolie.
  • Rêve de voleurs mais aussi d’abandon et de viol.
  • Désirs de sel et d’aliments salés.
Pathologies
  • Les points faibles de ce muriatique sont comme pour l’enfant
    • La constipation,
    • Le poumon: rhinopharyngites, asthme, emphysème, BPCO,
    • La peau: acné, eczéma sec, herpès, urticaire, allergies variées,
    • Le dos: lombalgies > contact avec une surface dure: < une planche sous le matelas ». Ostéoporose. Fibromyalgie,
    • Les yeux: Natrum mur. est un < binoclard ». Cataracte précoce.

 

Natrum mur. est un biotype qui concerne plus la jeunesse que la vieillesse.

On rencontre pourtant des seniors qui sont de beaux Natrum mur. Vous les reconnaîtrez aisément:

Ils sont maigres, longilignes mais ont conservé un bon appétit. Parfois boulimiques. Le goût pour le sel est parfois difficile à mettre en lumière car ils sont au régime.

Facilement voûtés, ostéoporotiques, aux vertèbres parfois tassées.

Pas frileux pour deux sous, voire thermophobes du fait d’une thyroïde très active.

Ils gardent les idées claires et leur cerveau fonctionne bien. Mais ce sont des solitaires au caractère grincheux, facilement sombre.

Remèdes de la série

  1. Natrum muriaticum: il sera le remède clé de la série. L’importance du rôle physiologique du chlorure de sodium justifie pleinement cette prééminence. Toute la série muriatique gravite autour de lui. Natrum mur. = « l’anti-hydrogénoïde »

Sa pathogénésie est particulièrement riche, à l’inverse de celle des substances hydrogénoïdes telles Natrum sulfuricum et Thuya.

Les principaux symptômes sont :

  • Sujet amaigri, surtout du haut, malgré un très vif appétit. Enfant, adolescent ou vieillard.
  • Remède chaud, toujours aggravé par la chaleur. Pour Bernard, c’est un Sulfur maigre. Mais attrapant froid facilement.
  • Morose, triste, taciturne, il recherche la solitude (cf. Sepia). Toujours plus mal par la consolation (Pulsatilla).
  • Peureux, surtout de voleurs dont il rêve, ce qui gâche son sommeil.
  • Plus fatigué et déprimé le matin que le soir, surtout à 10h du matin.
  • Désir de sel en quantité excessive. Resale tous ses plats.
  • Céphalées répétitives, battantes, « comme par mille petits marteaux »
  • Céphalées provoquées par la lecture prolongée (écoliers, étudiants) en rapport parfois avec fatigue oculaire mais surtout le surmenage cérébral.
  • Visage à peau huileuse et jaunâtre marquée d’acné et de comédons multiples, surtout à la lisière des cheveux et aux ailes du nez.
  • Yeux rouges, larmoyants. Fatigue avec faiblesse des muscles oculaires. Mauvaise vue, myopie, cataracte.
  • Lèvres très sèches avec fissure médiane de la lèvre inférieure. Crevasses aux commissures (cf. Graphites, Condurango, Nitricum acidum). Perlèche, herpès labial.
  • Bouche sèche avec langue en carte de géographie (cf. Taraxacum). Soif ardente.
  • Constipation avec petites selles déshydratées, rondes (crottes de bique), sèches et dures, s’émiettant à la marge de l’anus (cf. Magnesia muriatica, Ammonium muriaticum).
  • Vive douleur après la selle par constriction et fissure anale (cf. Nitricum acidum, Ratanhia).
  • Coryza d’abord fluent, puis obturant, aggravé vers 10h du matin et par la chaleur. Eternue beaucoup. Allergie aux pollens.
  • Toux spasmodique avec douleurs dans la tête et pertes d’urine.
  • Palpitations violentes avec défaillance générale, aggravées couché sur le côté gauche. Sensation de froid autour du cœur. Urines abondantes et claires. Pertes d’urine en marchant, toussant, éternuant, riant. Mais ne peut uriner en présence d’autres personnes.
  • Règles irrégulières, abondantes, fatigantes ou aménorrhée à la puberté.
  • Bearing down (cf. Sepia) pire le matin. Fibrome. Prolapsus utérin.
  • Douleurs dans le dos, améliorées en s’appuyant fortement sur une surface dure. Lombalgies accentuées.
  • Acné du front, à la limite d’implantation des cheveux, nuque, dos. Nombreux comédons noirs.
  • Eczéma sec et prurigineux du front, des ailes du nez, de la poitrine. Allergie au soleil. Lucites.
  • Fièvre avec grand frisson entre 10 et 11h du matin, soif ardente et bouton labial. Fièvre paludéenne.
  • Anémies diverses (cf. China). Affections hématologiques.
  • Hémochromatose.

Modalités
Aggravation: Par la chaleur, surtout au soleil, au bord de la mer, vers 10h du matin, par la quinine et ses dérivés.
Amélioration: Au grand air, par les bains froids.

 

  1. Calcarea muriatica, le chlorure de calcium Le chlorure de calcium est le 1er terme de la séquence. Il précède Natrum mur. mais sa pathogénésie est si pauvre qu’il est difficile de l’intégrer par voie de Similitude à notre approche constitutionnelle. Cependant on retrouve quelques caractéristiques de la série muriatique.

 

Chez le sujet amaigri, on note:

  • Sur le plan digestif, amaigrissement malgré un appétit intact. Mais ici l’assimilation des aliments est perturbée. Atonie gastrique, pesanteur post-prandiale, vomissements après les repas, constipation atonique ou au contraire diarrhées irritantes et acides (cf. Calcarea carb.)
  • La peau est sèche. Mais tendance aux éruptions suppuratives, acné, furoncles, eczéma, impétigo.

Calcarea muriatica est un stade amenant par ses troubles digestifs à Natrum muriaticum.

 

  1. Magnesia muriatica, le chlorure de magnésium Introduit l’action spasmogène du métal. C’est un stade d’adolescence. Le spasme domine. Spasmophilie, tétanie sont au 1er plan de la clinique.
  • Agitation physique constante avec anxiété, céphalées variées, névralgies en éclair, palpitations, spasmes et crampes de localisations variées chez un sujet maigre.
  • Agitation et anxiété s’aggravant s’il doit rester tranquille (cf. lodum).
  • Illusions: s’imagine qu’on marche ou court derrière lui (cf. Thuya).
  • Migraine revenant périodiquement tous les mois, > la pression forte (cf. Bryonia), par la chaleur.
  • Herpès labial. Goût salé dans la bouche. Langue jaunâtre gardant l’empreinte des dents (cf. Mercurius solubilis). Malgré sa maigreur, vif appétit mais nausées fréquentes, intolérance au lait.
  • Foie gonflé et douloureux : ne peut se coucher sur le côté droit (cf. Lycopodium, Mercurius solubilis, Kalium carbonicum).
  • Crampes abdominales, coliques > couché sur le ventre, > pression forte (cf. Colocynthis, Magnesia phos.)
  • Constipation avec selles sèches, dures, en « crottes de lapin », s’émiettant à la marge de l’anus (cf. Natrum mur., Ammonium mur.).
  • Foie gonflé, douloureux, pire couché sur le côté droit. Affections chroniques du foie: le lobe droit est plus endolori.
  • Perte de l’odorat et du goût: le nez est alternativement bouché et coulant.
  • Palpitations améliorées par le mouvement.
  • Règles en avance, abondantes, de sang noir avec spasmes douloureux et crampes abdominales. L’écoulement s’accroît en positions assise et couchée. Dysménorrhées.
  • Crampes et spasmes musculaires dans le dos, les membres, la main. Syndrome du canal carpien avec doigts morts, fourmillement, tressautements.

Modalités
Aggravation: Par le repos, en buvant du lait, par le sel, au bord de la mer (cf. Natrum Mur).
Amélioration: Par le mouvement, par la pression forte (cf. Magnesia phos.), par le grand air.

 

  1. Kalium muriaticum, le chlorure de potassium

C’est le 5ème Sel Constitutionnel de Schuessler à action très profonde. Maigreur et sécheresse persistent. Mais la faim a disparu. Les processus inflammatoires se développent au niveau des muqueuses, en particulier ORL. Apparaissent des écoulements fibrineux gris plutôt que blanchâtres, le catarrhe s’installe. Les articulations sont gonflées, œdématiés par épanchement synovial. On souffre à la marche, à l’exercice.

Sa pathogénésie révèle chez un sujet maigre :

  • Des sécrétions adhérentes, visqueuses, blanches ou grisâtres. Catarrhe tubaire avec surdité intermittente. Nez et pharynx encombrés de mucosités blanches.
  • Langue avec à la base un enduit blanc ou gris. Aphtes. Amygdales cryptiques avec caseum gris de mauvaise odeur. Angine à monocytes.
  • Toux spasmodique avec expectoration blanche et visqueuse. Règles avec abondance de sang noir et de caillots.
  • Douleurs articulaires avec œdème : < mouvement, la nuit, la chaleur du lit.
  • Peau tendue, gonflée. Œdème prenant le godet.
  • Eczéma et toute éruption avec desquamation fine et farineuse (cf. Arsenic album).

Modalités
Aggravation: Par le mouvement, à la chaleur du lit, par le gras et les pâtisseries.
Amélioration: Par les boissons froides.

 

  1. Ammonium muriaticum, le chlorure d’ammonium

Nous sommes en face d’un muriatique dont les réactions vitales s’épuisent. C’est un ralenti, épais, le seul muriatique gras. Il ne brûle pas. Il se refroidit, prenant l’apparence d’un Carbonique soufflé, mais ce n’est qu’une apparence. Le fond muriatique ressort dans sa pathogénésie.

  • Sujet à l’aspect floride et gras.
  • Humeur très mélancolique. Pleure fréquemment. Rêve d’eau.
  • Frileux avec sensation de froid glacé entre les épaules.
  • Mauvaise digestion avec nausées fréquentes, rots qui aggravent. Foie gonflé et douloureux.
  • Constipation opiniâtre avec selles sèches et dures s’émiettant à la marge de l’anus (cf. Natrum mur., Magnesia mur).
  • Douleurs anales brûlantes après la selle, parfois fissures (cf. Muriaticum acidum).
  • Ecoulement nasal abondant, clair, acide, excoriant narines et lèvres avec éternuements répétés (cf. Allium cepa).
  • Toux sèche et spasmodique. Asthme < la nuit de 2 à 4 heures du matin et couché sur le dos.
  • Règles en avance, très abondantes (cf. Natrum muriaticum et Magnesia muriatica) coulant surtout la nuit (cf. Ammonium carbonicum, Bovista).
  • Sensation de froid entre les 2 épaules.
  • Lombosciatalgie, < assis, > couché (≠Gnaphalium).
  • Douleurs des doigts < la nuit. Sensation de tendons rétractés, trop courts (cf. Causticum).
  • Douleur et prurit du talon < la nuit. « Use son drap à force de frotter son talon pour soulager ses démangeaisons ».
  • Mauvaise odeur des pieds qui sont secs.

Modalités
Aggravation: Par le froid, assis, le matin (tête, appareil respiratoire), l’après- midi (symptômes abdominaux), le soir (extrémités).
Amélioration: Par la chaleur (différent de Natrum muriaticum).

 

  1. Muriaticum acidum

Le stade de l’acide, ici acide chlorhydrique dilué et dynamisé, HCl, marque l’altération profonde de l’état général, tissulaire, psychique. Son action caustique engendre une sorte de sidération de tous les muscles.

Comme pour tous les acides nous arrivons au fil du temps existentiel à un épuisement de l’élan vital. C’est presque le portrait d’un état désespéré. On se laisse glisser. La fin approche mais nos dynamisations vont redresser les choses. Heureusement Muriatic acid. peut être prescrit dans des circonstances moins tragiques.

  • Prostration générale dans un syndrome infectieux terminal: malade abattu, congestif, mâchoire pendante. Glisse sans cesse au fond du lit, sous les couvertures: il faut le ramener à la surface.
  • Grande sécheresse des lèvres, lesquelles sont craquelées, de la langue qui est racornie, de la bouche, avec aphtes et haleine fétide. Ulcérations digestives.
  • Diarrhée avec tendance hémorragique.
  • Instabilité anale petite selle en urinant (cf. Aloe vera). Hémorroïdes brûlantes, douloureuses au moindre contact, très améliorées par la chaleur (cf. Arsenicum album). Chez la femme: hémorroïdes apparaissant avec les règles. Erythème cutané, urticaire, œdème déclenchés par l’exposition au soleil. Allergies solaires (cf. Natrum mur., Apis).

Modalités
Aggravation: Par le moindre contact, par le soleil (cf. Natrum mur.).
Amélioration: Par la chaleur locale.

De nombreux chlorures existent dans la Matière médicale. Ils agiront d’autant mieux qu’ils s’adresseront à des sujets de Constitution Muriatique.

 

Parmi eux nous citerons :

Aurum muriaticum: artériosclérose, chez un sujet amaigri, très hypertendu, en 4 et 5 CH. Action moins profonde qu’Aurum met. mais plus aiguë. Scléroses multiples, tremblements, douleurs fulgurantes. Hippocratisme digital.

Aurum Natrum muriaticum chlorure d’or et de sodium. Remède gynécologique important. Fibrome utérin, volumineux, saignant facilement, abondamment, en 4, 5, 7 CH. C’est aussi un remède de cirrhose et d’artériosclérose, en rapport avec sa composante Aurum.

Aurum Kali mur. – sel potassique, a la même indication utérine mais s’adresse à une femme plus anémiée, saignée par les métrorragies.

Baryta muriatica: sclérose tissulaire importante chez un sujet mince. Artériosclérose, HTA, tension systolique élevée, diastolique basse. Tropisme cardiaque rétrécissement aortique, prolapsus mitral (cf. Naja). Amygdalite et bronchite chroniques. Raideur et douleur de toutes les articulations. Excellent remède gériatrique à prescrire au long cours en 4, 7, 9, 12 CH chez un sujet qui vieillit mal, physiquement et cérébralement.

Argentum muriaticum affections de la gorge et des glandes salivaires. C’est un bon anti-infectieux en 4 et 5 CH (cf. Argentum).

Antimonium mur., trichlorure d’antimoine, glomérulonéphrite avec urémie évoluant vers la dialyse. Emphysème et myocardite associés, en 4, 5, 7 CH.

Cuprum mur.: chlorure de cuivre. Toux spasmodique incessante. Crampes et spasme. Etat de mal asthmatique, en 4, 5, 7 CH.

Cadmium mur.: chlorure de cadmium. Remède cancérinique (estomac et intestin). Hautes dynamisations.

Cobaltum mur., chlorure de cobalt. Lombalgies, impuissance et frigidité.

Mercurius chloro iodatus, chloro-iodure de mercure. Angine et amygdalite. Langue avec enduit épais grisâtre. Dysphagie intense. Mais bouche sèche.

Niccolum mur., chlorure de nickel. Ménopause : bouffées de chaleur intenses avec transpiration profuse, en 4 et 5 CH. Allergie au nickel, en 4, 7, 9, 12 CH, plus efficace que Niccolum met.

Plumbum mur., chlorure de plomb. Sclérose artérielle, sclérose neurologique, paralysie. Fonte musculaire associée, en 4, 7,9 CH.

Strontium mur., chlorure de strontium. Vertiges avec congestion intense de la tête qui est écarlate, en 4 et 5 CH, 7 et 9 CH.

Zincum mur., chlorure de zinc. Proche de Zincum met. mais aspect bleu – verdâtre de la peau froide et moite. Goût et odorat perturbés. Couché, triture ses couvertures et ses draps. C’est un Zincum décompensé, de 4 à 30 CH.

 

De cette longue liste de chlorures, il faut retenir la spécificité de l’action du cation métallique et l’orientation constitutionnelle qu’imprime l’anion muriatique.

L’étude de la dynamique réactionnelle pathologique de la Constitution muriatique nous permet d’identifier des médicaments satellites précieux. Chez les muriatiques nous aurons à traiter essentiellement :

 

A. Sur le plan nerveux des dépressions

Comme tout tuberculinique, le Muriatique a les nerfs fragiles. Il peut présenter une hyper-nervosité avec état spasmophile, surtout au stade Magnesia mur., Ambra grisea, Cuprum, Ignatia 4-5-7-9 CH seront alors de bons complémentaires appuyés par le lithothérapique Glauconie D8, spécifique de la spasmophilie.

Beaucoup plus lourdement, Natrum mur. peut s’enfoncer dans la tristesse, la mélancolie, le repli sur soi-même. Agacé, aggravé par toute consolation, il s’isole. L’adolescent muriatique est malheureusement un des plus touchés par la schizophrénie, la démence précoce.

Sans atteindre un tel degré, le grand complémentaire de Natrum mur. sera Sepia avec ses idées noires, sa volonté d’isolement, son rejet de la famille.

L’alternance Natrum mur. 12 à 30 CH / Sepia 12 à 30 CH permet de sortir le jeune déprimé de sa géhenne qu’il s’agisse d’une fille ou d’un garçon.

L’adjonction de Lépidolite D8, Tourmaline lithique D8 sera en l’occurrence utile. De même Hypericum TM 50 à 100 gouttes par jour.

Le Natrum mur. vieux, ayant atteint les frontières de son existence s’aggrave en un Arsenicum désespéré avec apparition d’une fatigue extrême, d’une frilosité accentuée se substituant à la thermophobie. Agitation, angoisse de mort et nouvel amaigrissement, Arsenicum est un Natrum mur. tragique et refroidi, tout comme Muriatic acid.

 

B. Des problèmes oculaires

L’œil du muriatique est un point faible. Chez l’enfant, l’adolescent le port de lunettes est souhaitable pour corriger strabisme et myopie. Chez le sénescent, cataracte. Euphrasia 4-5 CH, Naphtalinum 4-5 CH sont prescrits. Staphysagria, Pulsatilla combattront orgelets et chalazions fréquents dans cette Constitution. L’organothérapie est utile avec Œil total D8, Muscles moteurs de l’œil D8, Cristallin D8, Rétine D8.

Le glaucome débutant est fréquent chez l’adulte. Il faut le traiter, même s’il est à angle ouvert: Spigelia 4-5 CH, Corps ciliaire 9 CH seront indiqués.

 

C. Le digestif

La constipation est de règle. Constipation sèche, sans besoin, retrouvée dans la série Natrum mur., Magnesia mur., Ammonium mur., avec leurs petites selles en « crottes de bique » s’émiettant à la marge de l’anus.

Bryonia, remède de constipation sèche, malgré ses grosses selles sera un complémentaire efficace. Il en est de même de Lycopodium et surtout d’Alumina.

Lycopodium sur le plan digestif succède fréquemment à Natrum mur. quand la défaillance hépato-rénale s’installe. Une key-note: diminution nette de l’appétit chez un Muriatique.

 

D. Les syndromes inflammatoires aigus développés chez le muriatique relèvent d’Aconit dans la phase initiale, de Bryonia avec sa localisation pulmonaire et sa toux sèche d’Apis.

Apis est indiqué dans les suites de refroidissement avec fièvre élevée, angine, < chaud. On assiste à la disparition de la soif, facile à noter.

Apis est également indiqué dans des allergies cutanées, les crises d’urticaire. Un traitement de l’allergie solaire, à commencer quelques jours avant le séjour à la mer, à la montagne le fait intervenir également.

Allergie solaire : à prescrire quelques jours avant et pendant toute la durée des vacances ensoleillées.
4 granules par jour :
matin: Apis 4 CH ; 1 tube
soir: Muriatic acid. 4 CH ; 1 tube

Tous les dimanches 1 dose Natrum mur. 12 CH (4 doses = 1 mois)

 

E. Rhumatologie

Le muriatique jeune démarre facilement des rhumatismes inflammatoires dont un type sera la spondylarthrite ankylosante. Le dos est fragile, douloureux. Epiphysite de croissance, scoliose.

Plus tard, il développera des lombosacralgies avec la modalité d’être améliorées par le repos sur une surface dure.

Ses complémentaires rhumatologiques seront Apis, Bryonia, Rhododendron, les gemmothérapiques Ribes et Betula pubescens Bg Mg 1D, les organothérapiques Cartilage, Medulose D8.

 

F. Sur le plan général enfin, Natrum mur. est le 9me Sel Constitutionnel de Schuessler. Il est indiqué dans tous les états d’athrepsie, de déminéralisation, d’amaigrissement. Il faut alors le prescrire en dose 9 CH ou 12 CH, en posologie espacée, tous les 15 ou 30 jours.

Ses complémentaires seront Abrotanum en 4, 5 CH, China 4, 5, 7 CH s’il y a perte de liquides organiques. Aqua marina 5, 7, 9 CH. Les résultats sont excellents chez l’enfant et l’adolescent.

 

G. Les Nosodes – biothérapiques sont indispensables

Les grands nosodes tuberculiniques, tout comme pour le phosphorique, seront indiqués. Tuberculinum (T.K.), Aviaire, V.A.B. (ex BCG) de la 12 à la 30 CH. Thymuline 9 CH, renforcera les défenses immunitaires, Influenzinum 12 CH lèvera certains barrages tout comme Pertussinum ou Morbillinum.

Tuberculinum residuum (T.R.) est particulièrement intéressant en l’occurrence.

Ce nosode renferme les principes insolubles dans l’eau du Myco-bacterium tuberculosis (différent de Tuberculinum (T.K.): principes solubles).

C’est un remède de sclérose tissulaire, précieux chez le sujet âgé: sclérose cérébrale, sclérose pulmonaire. Les scléroses tendineuses et ligamentaires réagissent bien à son administration au long cours.

L’arthrose à tendance ankylosante, enraidissante du senior est une excellente indication de T.R.

Prescrit en hautes dynamisations, associé à Natrum mur. et à la gemmothérapie nous tenons là un bon médicament du rhumatisme dégénératif des 3ème et 4ème âge muriatiques.

Athrepsie: état de dénutrition et d’amaigrissement du petit enfant en rapport avec différentes affections (du grec « athrepsos» dénutrition).

Schéma de traitement d’une arthrose ankylosante
Sur 3 mois, Prendre dans un grand verre d’eau 100 gouttes :
matin = Vitis Bg Mg 1D ; 1 flacon de 125 ml
midi = Ribes Bg Mg 1D ; 1 flacon de 125 ml
dîner = Pinus Bg Mg 1D ; 1 flacon de 125 ml

Tous les dimanches arrêter pour alterner :
un dimanche 1 dose Natrum mur 12 CH
l’autre dimanche 1 dose Tuberculinum residuum 12 CH

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