NATRUM MURIATICUM ⏺️

La souche 🧫

1. Sur la défensive, renfermés, prudents. Dans leur coquille.
2. Ressassent les évènements désagréables du passé. Chagrin silencieux.
3. Désir de sel.
4. <​ Par la chaleur, surtout la chaleur du soleil.
5. Bord de mer (< ou >).
6. Écoulements comme du blanc d’œuf.
7. Herpès.

Le chlorure de sodium est un constituant minéral très important de l´organisme (200 gr. chez l´adulte). Il se trouve, à l´état libre, dans le plasma à la dose de 7 0/000. Il assure le maintien de la pression osmotique et de la concentration moléculaire globale; il sauvegarde la morphologie cellulaire; il sert à régler, dans les tissus, l’équilibre acide basique, par l´échange réciproque du chlore et du sodium tissulaires et humoraux, dans un sens ou dans l´autre.

Selon les cas, la cellule devient hydrophile ou hydrophobe. D´où un premier type de malade aux tissus interstitiels déshydratés, malade le plus courant et le plus caractéristique, en homéopathie (sans insuffisance rénale). Un second type plus rare correspond à une hydratation augmentée des tissus avec oedème, hydropisie, insuffisance rénale.

Pendant les maladies aiguës, surtout au cours de la pneumonie, il y a rétention momentanée de chlorure de sodium dont une décharge urinaire s´opère au moment de la crise curative. L´excrétion de ce sel se fait surtout par les reins, mais aussi par la muqueuse bronchique, par les sueurs, les larmes, les matières fécales.
Toxicologiquement (3 gr. de sel par kg. de poids), on observe une forte irritation digestive avec purgation. Les injections salines concentrées engendrent une déformation crénelée des globules rouges et souvent des accès fébriles (fièvre saline).

Natrum muriaticum agit électivement sur la nutrition, sur le sang, sur les muqueuses, la peau et, au point de vue viscéral, sur le coeur, la rate, le corps thyroïde.
Dans la sphère nutritive, si l´on excepte le deuxième type morbide lui répondant, type oedèmatié par insuffisance rénale, Natrum mur. correspond à un état de dénutrition avec déminéralisation, émaciation, augmentation de la diurèse, ensemble qui rappelle le diabète insipide. Le sang est atteint d´anémie avec déformation des globules rouges.
Du côté des muqueuses, on observe une alternance d´hypersécrétion muqueuse et de sécheresse.
La peau réagit par des manifestations herpétiques.
Au tissu fibro-musculaire, le remède correspond à un état de rétraction des tendons, surtout fléchisseurs, et des muscles.
Natrum muriaticum cause une excitation circulatoire avec accélération du pouls.
La rate est congestionnée et augmentée de volume.
Dans la sphère nerveuse se produit un état d´irritabilité mobile et de la dépression psychique.
L´action de Natrum muriaticum est surtout chronique.

Ce remède est biphasique et peut présenter des états contradictoires et alternants (contradictory and alternating states, K 1351). Cela est justement lié à sa nature physicochimique. Résultat de la combinaison d´ions opposés sur la table périodique de Mendeleïev, le chlorure de sodium est le sel par excellence, le « sel de la vie ». Sans NaCl, pas de vie sur la Terre. Celle-ci commença d´ailleurs au fond des océans. Le sel est à la base de l´homéostasie des êtres vivants, de leur harmonie interne. étant le principal constituant des liquides extracellulaires, il permet les bonnes relations des cellules entre elles. Le maintien d´une concentration fixe est essentiel à cet équilibre, se faisant en particulier par la pompe à sodium. Trop de sel, et c´est l´explosion cellulaire, pas assez, c´est l´implosion ; il nécessite une dose adéquate, le juste milieu. De la même manière, le sel est le symbole de l´équilibre et des relations d´amour des êtres humains entre eux. Dans beaucoup de civilisations, il est le symbole de l´amitié, de la fraternité, du partage, d´une communion (les Hébreux l´échangent comme le pain) ; c´est un condiment qui relève le goût des aliments, et c´est aussi le sel de la terre, l´idée de force, de saveur, d´incorruptibilité ; mais il a aussi représenté la purification, la stérilisation : les envahisseurs le répandaient sur le sol des villes pillées pour le rendre aride, et il est utilisé en excès pour la conservation de certains aliments (salaisons), pour empêcher la prolifération microbienne et fixer les produits, en éviter la putréfaction. Il véhicule donc l´idée de vie, comme celle de mort, d´où son ambivalence fondamentale. De là, les symptômes contradictoires de sa Matière médicale : NATRUM MURIATICUM peut être un individu « fermé », comme quelqu´un de très « ouvert », amoureux comme répulsif par exemple (c´est pour cela, en particulier, qu´il a été comparé à un chat).

L´analyse de l´action pathogénétique de ses deux composants nous apporte en outre les notions suivantes (d´après Jan Scholten et Rajan Sankaran) :
Au radical sodium correspondent les thèmes du chagrin, avec dépression et pessimisme, d´isolation, de fermeture aux autres, de renoncement à ses désirs, de patience, de retrait dans le passé, d´hypersensibilité aux blessures, et aux stress, une grande vulnérabilité aux chocs émotionnels (Vithoulkas).
Au radical chlore correspondent : la tendance à s´affliger sur soi et à ruminer avec irritabilité, rancœur et haine, la quête ou le refus de l´attention et de l´amour (selon le stade), la grande conscience objective et froide de soi et des autres, et le thème de la mère (symbolique : mère, mer, muri-) ou de la difficulté d´amour avec ses géniteurs (la mère étant vécue comme froide, ou l´amour avec le père restant impossible).
En un mot, NATRUM est un cation très réactif, avide de combinaison avec un anion et correspondant au besoin de relations, MURIATICUM est l´anion qui lui apporte l´acidité et le ressentiment.
Chimiquement, NATRUM MURIATICUM est le remède des échanges.
On comprendra à partir de cela que NATRUM MURIATICUM est le principal remède des gens qui souffrent d´un amour impossible ou d´un amour déçu. Le fantasme principal du remède est l´impression d´avoir été trahi, mal aimé, délaissé par la personne qu´il aime. Il existe dans NATRUM un besoin marqué de lier et de maintenir une relation avec essentiellement une seule personne, à un niveau duel ; il n´a pas besoin de quantité d´amis, de relations (affectives), mais d´une seule dont il sera très dépendant et sans laquelle le monde sera vide et lui « muré » dans un grand isolement.
On peut entendre aussi l´ambivalence avec la miasmatique.

En psore : frileux, maigre et ne grossissant pas, constipé, en retard, il est discret, modeste, réservé, casanier, rêveur, doux, attentionné, affectueux, hypersensible à l’injustice et à l´amour mal donné ; sa réaction est l´introversion : il se retire en lui-même et rumine sa peine en silence. Intolérance à la mer et désir de sel.
En sycose : l´orgueil, la jalousie et le ressentiment apparaissent ; à force de déceptions, il s´enferme dans sa « tour d´ivoire » ; sa tension accumulée sort paroxystiquement en manifestations paradoxales car contraires aux habitudes du sujet : violence pour des riens, rires nerveux inopportuns, crises nerveuses hystériques ou troubles de la série spasmophilique. Intolérance à la chaleur et au soleil.
En syphilis : rancunier sans espoir que les choses ne s´arrangent, il verse dans l´anorexie, le tuberculinisme, la méfiance, l´intolérance, les obsessions et l´isolement derrière un « mur d´invulnérabilité » (Vithoulkas). Disparition du désir de sel.
Au niveau des localisations, NATRUM MURIATICUM guérit des troubles de tous les organes et fonctions, mais il est intéressant de noter deux « touches » du tableau particulièrement significatives :
la thyroïde dont la pathologie se rapproche des symptômes du remède (croissance et métabolisme, réactions aux stress du milieu) et souvent d´une problématique de la nutrition affective et corporelle, comme NATRUM MURIATICUM. On retrouve l´aspect biphasique dans l´hyperthyroïdie – excès de chaleur, excitation, hypersensibilité, hypercatabolisme – comme dans l´hypothyroïdie – retard de développement, frilosité, constipation, repli sur soi, etc. ;
la tête : NATRUM MURIATICUM garde « la tête haute », figée sur un long cou rigide, mais cette tête est fragile, car hypersensible aux traumatismes ou au soleil, ou a des céphalées

Modalités des symptômes ⚙️

Symptômes

CONSTITUTION ⏺️ MURIATIQUE / Séquence évolutive

NATRUM MURIATICUM ♾️ Calcarea muriatica ➡️ Magnesia muriatica ➡️ Kalium muriaticum ➡️ Ammonium muriaticum ➡️ Muriaticum acidum

CONSTITUTION 🟡 PHOSPHORIQUE / Remède satellite

M = Mentaux (3ème degré : [3], dilution haute)
G = Généraux ;
P = Physique (1er degré : [1], dilution basse)

Tous les Natrum sont hypersensibles et renfermés. Nat-m​. est caractérisé par le ressentiment chez un sujet qui est toujours sur la défensive tous ses faits et gestes sont dictés par la fixation sur les évènements désagréables du passé E.B. Ne pas faire de mal- ne avoir mal » OU « Faire du mal – ne pas avoir mal».
M​ ​ Grande VULNERABILITÉ BLESSE facilement. Peur d’être REJETÉ
M​ ​ Désir de SOLITUDE. RESSASSE les évènements désagréables du passé ; ne pe​ut ou ne veut pas sortir ses anciens griefs de la tête. Se les rappelle encore et encore, spécialement en jouant de la MUSIQUE triste. S’accroche aux expériences qui l’ont traumatisé. « Une idée survient, l’empêche de dormir, inspire un sentiment de revanche, etc.» (Boger), CHAGRIN SILENCIEUX, non démonstratif.
M​ ​ Très RESPONSABLE; sentiment de culpabilité. Compassion (absorbe les chagrins et les problèmes des autres, et les rumine lorsqu’il est seul).
M​ ​ OBJECTIF et très contrôlé sur le plan MENTAL, IMMATURE sur le plan émotionnel. « Il n’y a pas de demi mesure ils peuvent être soit hyper consciencieux soit perdre tout intérêt; hyper affectueux envers les gens autour d’eux ou ne leur porter aucun intérêt; pleins de peurs ou ne craignant rien; ils s’attaquent à tous leurs problèmes à bras le corps ou désirent que quelqu’un les seconde dans tout ce qu’ils ont à faire; pleurent pour des broutilles ou bien rien au monde ne pourra leur tirer une larme » (Borland).
M​ ​ Le mur que dressent les Nat-m autour d’eux peut tomber après avoir bu de l’alcool ou pendant les rapports sexuels, « Ils peuvent se retrouver dans l’extrême opposé; très loquaces après avoir bu de l’alcool; quelqu’un qui déclare aimer tout le monde après avoir trop bu est certainement un Nat-m. ; c’est l’un des principaux remèdes qui possède la tendance à employer un langage obscène pendant le coït» (Morrison).
M​ ​ Prudent, sur la DEFENSIVE. « Ils affichent une assurance qui confine à l’opposition. Ils ne comptent pas parmi les patients les plus amicaux et semblent être vraiment sur leurs gardes. Ils répondent aux questions, souvent brièvement, voire de façon abrupte et ne révèlent rien au début de l’entretien » (Borland). [Le malade se contente de répondre strictement à la question qui lui est posée, sans avoir tendance à évoquer des notions connexes; par si on leur demande si la mer leur fait quelque chose ils répondent « non », l’entretien révèle plus tard que chaque fois qu’ils vont à la mer ils ne supportent pas l’exposition au soleil qui leur provoque brûlure cutanée, herpès et céphalée. E.B.]
M​ ​ PAR LA CONSOLATION. « On dit d’eux qu’ils ne supportent absolument pas la consolation; en fait ils recherchent la consolation de la part des gens dont ils l’attendent  » (Borland). J’irai encore plus loin en disant que c’est le propre de l’humain de rechercher la consolation, mais les Nat-m. sont retenus par leur grande pudeur à exposer leurs sentiments et la repoussent dans un premier temps c’est cette réaction initiale qui est un symptôme anomal. EB.]
« Le trait caractéristique qui distingue Nat-m. est le conflit émotionnel de l’intégration de sa personnalité. Il est toujours conduit à faire face seul, avec ses ressources, soit délibérément puisqu’il repousse toute tentative de sympathie ou d’amitié, soit involontairement à cause de la perte de l’être cher sur lequel il comptait émotionnellement. Cet état d’isolement et de solitude est accentué par le fait qu’il recherche l’amour, la sympathie et la communion avec les autres ; mais c’est comme si une force interne l’empêchait d’accueillir ces sentiments pour l’obliger à ne trouver qu’en lui-même la source de son courage. Comme ce désir d’indépendance est plus fort que son besoin émotionnel de rapports avec autrui, il se retrouve déchiré par ses dissensions internes… L’épreuve d’une séparation et de la solitude se traverse comme une étape pour se trouver soi-même (Whitmont).
G​ ​ Principalement TROP CHAUD; mais peut être frileux.
G –​ < CHALEUR, notamment la chaleur du SOLEIL
G​ ​ Forte envie (ou aversion) de SEL, de choses ÉPICÉES, [de CHOCOLAT E.B.)
G​ ​ BORD DE MER < ou >.
G​ ​ Forte SOIF : pour des boissons froides.
G​ ​ <​ 10 h.
G​ ​ [Faim importante, mais ne profite pas, reste maigre. E.B.]
G​ ​ Les douleurs surviennent et disparaissent PROGRESSIVEMENT [2].
G​ ​ > Après avoir transpiré [3].
G​ ​ Ecoulement « comme du blanc d’œuf ».
G​ ​ >EFFORT PHYSIQUE. E.B.]
P​ ​ CEPHALEE (un des grands points d’impact du remède); martelante, comme si la tête allait éclater, à rendre fou, insupportable; au-dessus des yeux​ ; au réveil; & engourdissement partiel ou trouble visuel;<en lisant, < au mouvement, même des yeux, < au bruit, < par le soleil, < par la lumière, < par les règles, < de 10h à 15h; > étant couché dans une pièce obscure, > par la pression sur les yeux.
P – Herpès labial.
P​ ​ Sécheresse du vagin.
P​ ​ Langue en carte de géographie.
P​ ​ Larmoiement au vent; pendant la toux ; en riant.
P​ ​ Profonde fissure au milieu de la lèvre inférieure.
P​ ​ La peau du visage est grasse.
P​ ​ [Absence de transpiration à l’effort. E.B].
P​ ​ Mal au dos > en étant couché sur quelque chose de dur (planche, etc.); > par la pression forte.
P​ ​ Mal au ventre​ > par les vêtements serrés.

RéPERTOIRE 📘

PSYCHISME
Chagrin, silencieux [3].
Cherche, voleurs, des, la nuit, après avoir rêvé à eux [3,3].
Compagnie, aversion pour la, étrangers, pour la présence d’, miction, pendant ​[3,3], seul, amél étant [2].
Déception, cas ancien [3/1].
Illusions, maladif, en regardant dans un miroir elle se trouve un air [1,1/1], persécuté, il est [1,1], voleurs, voit des [2,2].
Pensées, persistantes, désagréables, hanté par des sujets [3].
Pleurer, apitoie sur son sort, si il croit qu’on s’ [2/1], passé, en pensant à des évènements du [2].
Somnambulisme [3].VERTIGE
Café, après [3].
Chronique, céphalée unilatérale, avec [2/1].
Grossesse, pendant [3].TETE
Douleur, martelante, matin [3/1].
Lourdeur, occiput, paupières, ferme ou rapproche les [3/1].
Pulsation, matin, réveil, au [2], marteaux, réveillé chaque matin comme par des coups de petits ​[2​], transpiration, amél [2/1; Ars.].

YEUX
Eruptions région des yeux, sourcils, région des [3,3].
Fermer les yeux,​ spasmodiquement, céphalé​e, pendant [2/3].
Rapprochement, des yeux, sensation de [3].
Tic, paupières, règles, avant [2/1].

VISION
Emmêlent, objets se télescopent, les, cousant, en, aiguilles se mélangent, les [3,3/1].
Zigzags [3].

OREILLES
Air, sensation d’, à l’intérieur, buller d’air [2,2/1].

NEZ
Écoulement, albumineux [3], blanc, œuf, comme du blanc d’ [3; Aur.].

VISAGE
Eruptions, vésicules, bouche, autour [3], nez, ailes [3].

ESTOMAC
Appétit, augmenté, matinée, 10 h [2], dévorant, excessif, faim canine, amaigrissement, avec [3], maigre, tout en restant [3].
Douleur, crampe, épreinte, constriction, vêtements serrés, amel [2; Cupr.​].
Eructations, sucrées, grossesse, pendant [1,1], règles, avant [2,2/1].
Nausée, aliments, sel, en pensant au [2/1].

VESSIE
Constriction, miction, après [2,2; Cub.].
Crampe dans la vessie, miction, après [2,2;Caust.].

URETRE
Douleur, brûlante, règles, pendant [2/1].

GENITAUX FÉMININS
Douleur, accouchement, douleurs du travail, faibles [3,3], brûlante, utérus, règles, avant [2,2].
Prolapsus, utérus, matin [3/3].

THORAX
Palpitations cardiaques, amour déçu, suite d’ [3], bruit étrange, à chaque fois​ qu’il entend un [3], règles, après [2].

DOS
Douleur, piquante lancinante, élancements, lombaire, règles, avant [2/1], lombaire, extension, utérus [2/1].

MEMBRES
Agitation, mbres inf., pied, marchant, amél en [2/1].
Gerçures, doigts [3/1], autour des ongles [3/1].
Maladresse [2].
Maladresse, mains, tomber les choses, laisse [2,2], mbres inf., cogne contre des objets, les [1,1], trébuche en marchant [2,2].
Tremblement, règles, avant [2], mbres sup, main, émotions, suite d’ [1], main, nouvelles désagréables, après [1/1].

SOMMEIL
Perturbé, rêves, par des [1].
R​êves, anxieux, endormant, en s’ [1], règles, pendant [1], sieste, pendant [1/1], soif, d’avoir [3/3], voleurs, et ne peut se rendormir tant qu’on n’a pas fouillé la maison [3].

FRISSON
Commence dans pour s’étendre depuis là, mains, et pieds [3,3].

PEAU
Eruptions, surchauffé, après [3], urticaire, chaleur et exercice, agg [3],​ exercice violent, effort physique intense, après [2].

GENERALITÉS
Evanouissements, chaleur, pièce, d’une [2], foule, pièce, dans une [2].